L’U.S. Air Force Special Operations Command (AFSOC) souhaite équiper des drones, comme le MQ-9 Reaper, de petits missiles de croisière. Cela transformerait ces drones en plateformes de frappe à longue portée, similaires aux avions de combat modernes traditionnels.
Grâce au développement de missiles de croisière toujours plus petits, comme le « Black Arrow » de Leidos, équiper les drones d’une telle puissance cinétique est désormais une possibilité réelle. L’AFSOC a testé le petit missile de croisière Black Arrow sur un avion d’attaque AC-130 en mars, démontrant ainsi la faisabilité de cette idée.L’objectif ultime de l’AFSOC est d’accroître ses capacités sans acquérir de nouveaux avions coûteux.cette capacité permettra également à l’AFSOC de dépasser son rôle central actuel de lutte contre des ennemis dotés de faibles défenses aériennes (par exemple, les terroristes).
« Si vous pouviez utiliser un avion d’attaque, ou un MQ-9, ou un OA-1K [Skyraider II] qui avait un petit missile de croisière capable d’atteindre une cible à quatre, cinq ou 600 miles, cela semble être une capacité qu’un commandant de combat pourrait utiliser ».
Lt. Gen. Michael Conley
Il est avancé qu’un meilleur armement de ce type est désormais nécessaire face à des groupes comme les Houthis au Yémen,qui déploient des défenses et des tactiques plus avancées. De plus, les forces spéciales américaines sont de plus en plus sollicitées dans des théâtres d’opérations mondiaux en Asie, en Europe et au Moyen-Orient.
L’armée de l’air prévoit d’utiliser l’IA pour réduire la charge de travail des troupes et accélérer des tâches comme l’identification des cibles. La branche aérienne du Département de la Défense des États-Unis prévoit également de s’associer à des entreprises comme Leidos, qui l’ont déjà aidée à tester l’intégration de missiles. L’AFSOC étudie également les technologies mixtes commerciales/militaires, en particulier celles des startups, afin d’accélérer l’innovation à moindre coût.
Ajouter des missiles de croisière à un drone opérationnel n’est pas aussi simple que de les boulonner. Ces systèmes d’armes devront être intégrés au logiciel du drone et aux systèmes de gestion de combat. D’autres considérations, comme les examens de sécurité, les essais sur les champs de tir militaires et la coordination avec le Pentagone, poseront également des défis potentiels.
« L’intégration [d’un missile de croisière] sur un aéronef opérationnel, avec le système de gestion de combat et les essais sur un champ de tir gouvernemental avec un équipage de l’AFSOC, est très différente des essais sur un aéronef loué pour une démonstration. De nombreux examens et approbations de sécurité sont nécessaires. Le Black Arrow sur un MQ-9 serait une progression logique et apporterait une amélioration substantielle des capacités ».
Un responsable anonyme de Leidos
En cas de succès, cette proposition permettra à l’AFSOC de s’adapter à un monde en mutation où les ennemis deviennent chaque jour plus sophistiqués. Le monde devient également plus instable et l’accès aux ressources, comme le financement, est de plus en plus difficile.
Avec cet exercice, l’AFSOC tente de transformer des plateformes plus anciennes, comme le MQ-9 Reaper, en atouts de frappe plus intelligents et à plus longue portée, en utilisant l’IA et des missiles de croisière compacts.
« Nous examinons de près les capacités que la [République populaire de Chine] et la Russie développent. Mais avec le temps, cette technologie prolifère. Elle est partagée avec d’autres pays dans lesquels nous opérons ou autour desquels nous opérons. Ce que nous voyons dans la région du Yémen au sens large indique cette tendance ».
Conley
« Les interventions en cas de crise en général sont en hausse. Si vous regardez ce qui se passe au Moyen-orient au sens large en ce moment, nous avons un engagement de longue haleine.Donc, ce genre de choses nous tiennent assez occupés ».
Conley