L’âge, une notion subjective

Il n’existe pas de moment précis où l’on devient vieux. C’est un processus graduel influencé par notre propre perception et celle de la société. Des études menées en Allemagne sur plus de 25 ans révèlent une évolution de cette perception au fil des décennies.

L’évolution de la perception de la vieillesse

Une enquête simple a été menée : à partir de quel âge considérez-vous qu’une personne est vieille ? Les réponses ont évolué avec le vieillissement de la société.en 1996, les participants de 65 ans estimaient que la vieillesse commençait à 71 ans. Vingt-cinq ans plus tard,les personnes de 65 ans situent le début de la vieillesse à 74 ans. De même, les personnes de 74 ans la repoussent à 78 ans.

Markus Wettstein, auteur de l’étude, souligne que ce changement soulève plus de questions qu’il n’apporte de réponses. Il n’est pas clair dans quelle mesure la tendance à repousser la vieillesse reflète une tendance à avoir des opinions plus positives sur les personnes âgées et le vieillissement, ou plutôt l’inverse : peut-être que le début de la vieillesse est reporté parce que les gens considèrent qu’être vieux est un état indésirable.

Les facteurs qui influencent notre perception de l’âge

L’analyse des données de plus de 14 000 participants a révélé des facteurs clés.Les personnes se sentant seules, ayant une santé plus fragile, ont tendance à situer le début de la vieillesse plus tôt que celles qui se sentent entourées et en bonne santé.

L’accompagnement et un réseau social solide sont des facteurs protecteurs contre la fragilité liée à l’âge. Certains chercheurs suggèrent même que le travail pourrait avoir un effet bénéfique.

Le travail : un rempart contre la vieillesse ?

Jeffrey Kullgren, médecin et professeur à l’Université du Michigan, souligne l’importance du travail : Alors que nous en apprenons davantage sur la façon dont la solitude, le manque de lien social et l’isolement sont liés à la santé physique et mentale des personnes âgées, il est significant de considérer le rôle du travail.

Une enquête menée auprès de 3 486 Américains révèle que 41% des personnes de plus de 65 ans qui travaillent estiment que cela a un impact très positif sur leur santé mentale, et 32% considèrent que c’est également bénéfique pour leur santé physique.

Ces résultats suggèrent que le travail à un âge avancé peut avoir des avantages pour la santé mentale et physique, surtout s’il est à temps partiel, flexible, attrayant et peu exigeant. La flexibilité et un environnement favorable sont essentiels. Si ces conditions sont réunies et que la personne apprécie son travail, cela peut être bénéfique de continuer à travailler après l’âge de la retraite.

Les limites de cette vision

Cependant,pour les personnes ayant un faible niveau socio-économique,continuer à travailler est souvent une nécessité et non un choix. Dans ces cas, les inconvénients peuvent dépasser les avantages, comme le montre un article publié dans BMC Public Health. Ces emplois sont souvent peu gratifiants et associés à un environnement de travail difficile, ce qui annule les bénéfices potentiels.

Les études sur ce sujet présentent des limitations. Elles sont souvent basées sur des enquêtes subjectives et les résultats peuvent varier considérablement d’un pays à l’autre, notamment en raison des différences dans les systèmes de santé. De plus, les personnes interrogées qui choisissent de travailler sont souvent celles qui le font par plaisir, ce qui peut biaiser les résultats.

il est essentiel de se connaître soi-même et d’agir en fonction de son propre jugement.Si votre santé le permet, que votre environnement de travail est favorable et que la charge de travail n’est pas excessive, il peut être judicieux de continuer à travailler après l’âge de la retraite. Sinon, il est préférable de profiter de votre retraite et de trouver d’autres activités épanouissantes.