Babouins : L’amitié, clé de l’organisation des groupes, révèle une étude révolutionnaire

Nouvelles du Monde – Une nouvelle étude révolutionnaire, publiée par l’Université de Swansea, remet en question des décennies de théories sur l’organisation des groupes de babouins. Loin d’être dictée par la survie, la compétition ou le leadership, l’étude révèle que ces primates s’alignent principalement pour rester proches de leurs amis. Une actualité urgente qui ouvre de nouvelles perspectives sur la complexité des liens sociaux dans le règne animal.

Une étude GPS de haute précision au cœur de la découverte

L’équipe de recherche a suivi 13 babouins Chacma dans le parc Da Gama, en Afrique du Sud, grâce à des colliers GPS de haute résolution pendant 36 jours. L’analyse de 78 mouvements de groupe coordonnés a démontré que la formation observée n’était pas aléatoire, mais reflétait avant tout les liens sociaux entre les individus. Cette découverte, publiée dans des revues scientifiques spécialisées, est un tournant dans la compréhension du comportement animal et de l’évolution sociale.

Fin des hypothèses traditionnelles : risque, compétition, leadership

Jusqu’à présent, plusieurs hypothèses tentaient d’expliquer pourquoi les babouins se déplacent en file indienne. L’hypothèse du risque suggérait que les individus les plus forts se positionnaient en tête ou à l’arrière pour protéger les plus faibles. L’hypothèse de la compétition avançait que les babouins de rang inférieur accédaient en premier à la nourriture. Enfin, l’hypothèse du leadership postulait que des individus dominants guidaient le groupe. Or, les données GPS de l’étude n’ont confirmé aucune de ces théories. La position dans la file n’est pas corrélée à la protection, à l’accès à la nourriture ou au leadership.

L’importance des “Sandrels Sociaux” : un concept nouveau

Les chercheurs ont introduit le concept de “Sandrel social” pour décrire ce phénomène. Inspiré de l’architecture, où un sandrel est un espace entre deux arches qui apparaît comme un effet secondaire, ce concept s’applique ici aux caractéristiques qui émergent non pas de la pression de la sélection naturelle directe, mais des relations sociales. Les babouins qui entretiennent des liens étroits ont tendance à se déplacer côte à côte, formant parfois une file cohérente qui ressemble à une stratégie, alors qu’il s’agit simplement du résultat de leur proximité sociale. Le babouin dominant se retrouve souvent au milieu du groupe, tandis que les individus subordonnés se positionnent sur les bords, non pas par stratégie, mais en raison de leur position dans la hiérarchie sociale.

“La séquence cohérente que nous observons chez les babouins n’est pas une réponse au danger, comme chez les proies, ni une recherche d’accès à la nourriture, comme chez les zèbres”, explique le Dr Andrew King, professeur agrégé à l’Université de Swansea. “Cette formation reflète davantage les relations sociales que les décisions individuelles.”

Un comportement social complexe et une nouvelle perspective sur l’évolution

Cette découverte souligne l’importance des liens sociaux dans la vie des babouins et remet en question notre compréhension de l’évolution du comportement animal. Elle suggère que les interactions sociales peuvent façonner des comportements complexes, même en l’absence de pression sélective directe. Comprendre ces dynamiques sociales est crucial pour la conservation de ces primates et pour une meilleure appréhension de l’évolution des sociétés animales en général. Les implications de cette recherche s’étendent potentiellement à d’autres espèces sociales, offrant un nouveau cadre pour l’étude du comportement animal et de l’intelligence sociale.

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