Alerte Santé : Le manque de sommeil chronique menace la santé de 4 Australiens sur 10, alerte un expert
Sydney, Australie – Une étude alarmante révèle qu’un nombre croissant d’Australiens souffrent d’un manque de sommeil chronique, avec des conséquences potentiellement désastreuses pour leur santé physique et mentale. Le professeur Danny Eckert, directeur de l’Institut du Sommeil de l’Université Flinders, tire la sonnette d’alarme et met en lumière le sous-financement criant de la recherche et du traitement des troubles du sommeil.
“Le sommeil est fondamental pour notre santé et notre bien-être, affectant tout, du cerveau et du cœur à notre système immunitaire et notre métabolisme,” explique le professeur Eckert. “Un sommeil inadéquat touche un nombre stupéfiant d’Australiens, près de quatre sur dix.”
Un problème de santé publique sous-estimé
Au-delà du simple manque de repos, des millions d’Australiens souffrent de troubles cliniques tels que l’insomnie et l’apnée du sommeil, souvent non diagnostiqués et non traités. Le professeur Eckert compare les problèmes de sommeil au tabagisme, à l’alcoolisme et à l’obésité, soulignant qu’ils peuvent amputer des années de vie.
“Les problèmes de sommeil affectent chaque cellule, chaque organe du corps,” avertit-il. “De votre système nerveux central à vos systèmes immunitaires, respiratoires et cardiovasculaires, votre cerveau, votre cœur, tout est impacté.”
Les conséquences sont graves : un mauvais sommeil est associé à un risque accru de démence, de maladies cardiaques, de diabète et d’une multitude d’autres affections.
Un cercle vicieux alimenté par le stress et le rythme de vie moderne
Les causes du manque de sommeil sont multiples. Outre les troubles cliniques, le travail posté et les modes de vie effrénés contribuent à priver les individus de précieuses heures de repos. Le professeur Eckert souligne également l’impact des pressions économiques et sociales : “Alors que le logement devient plus cher et que les gens doivent vivre plus loin de leur travail, cela réduit le temps de sommeil en raison des trajets plus longs.”
Hamish Sinclair-Ross, un habitant de Brisbane, témoigne de l’impact dévastateur de l’insomnie. “À un moment donné, je me suis juste couché, et ça ne s’est pas produit,” raconte-t-il. “puis la nuit suivante, la même chose s’est produite. Et puis vous commencez ce cercle vicieux d’avoir peur de ne pas dormir.”
Le stress lié à la pandémie de COVID-19 a été un facteur déclenchant pour Hamish, qui a fini par prendre des somnifères pendant 18 mois. “Mais alors c’est devenu un autre problème, car alors vous vous demandez : ‘Et si je veux arrêter de prendre ce médicament ? Vais-je pouvoir dormir ?’ et cela devient un problème en soi.”
Le sommeil : une nécessité, pas un luxe
Le professeur Eckert déplore le manque de sensibilisation du public à l’importance du sommeil et aux moyens de traiter les troubles du sommeil. Il souligne le manque de formation adéquate du personnel médical et l’absence de campagnes nationales de sensibilisation.
“C’est un problème majeur que les gens viennent voir leur médecin avec des problèmes de sommeil. C’est l’une des raisons les plus courantes qu’ils arrivent chez le médecin,” explique-t-il. “Et pourtant, notre main-d’œuvre n’est pas bien formée dans l’ensemble.”
Il est crucial de changer la perception du sommeil, de le considérer non pas comme un luxe, mais comme une nécessité vitale pour la santé et le bien-être de tous les Australiens. Des investissements accrus dans la recherche, la formation et la sensibilisation sont indispensables pour lutter contre cette crise silencieuse.