En 1965, une observation intéressante fut faite : le nombre de composants sur un circuit intégré doublerait chaque année. D’autres avaient cette idée, mais son nom y fut associé grâce à un article où il étendait audacieusement cette observation sur une période plus longue que l’existence des circuits intégrés. Il estimait que ce développement se poursuivrait pendant au moins dix ans, jusqu’en 1975.
Dix ans plus tard, il s’avéra qu’il avait raison. En 1975, cette estimation fut ajustée pour doubler le nombre de transistors environ tous les deux ans. Après 1975, l’expression loi de Moore
devint courante.Les fabricants de puces ont considéré cette observation comme un indicateur de leur propre succès, évaluant s’ils progressaient assez vite par rapport à la concurrence. Ils n’ont pas cherché à violer ou à surmonter la loi de Moore
, mais l’ont considérée comme un guide pour un développement naturel.
Dans l’esprit du grand public, la loi de Moore est devenue l’explication la plus compréhensible et la plus concise du développement spectaculaire des puces, même si elle n’était pas toujours exacte.
Bien que cette loi fût initialement liée au nombre d’éléments sur le circuit intégré, des modifications ultérieures ont évoqué un doublement de la puissance tous les 18 mois, ou une consommation identique sur la surface de la puce, quel que soit le nombre de transistors.
## Le ralentissement
Le maintien constant de la loi de Moore a alimenté une réduction régulière du processus de production des transistors. Mais tout a ralenti lorsqu’un fabricant n’a pas réussi la transition vers 10 nm et qu’un autre s’est heurté à un mur similaire quelques années plus tard.Désormais, l’optimisation du processus 4 nm est privilégiée, plutôt que de réduire de manière exponentielle et de démarrer prudemment le processus 2 nm. La physique ne peut être trompée et, bien que des progrès soient encore possibles, leur difficulté augmente considérablement.
Certains affirment que l’augmentation brute du nombre de transistors n’est pas une solution, que la loi de Moore n’est plus valable et encouragent l’utilisation de l’intelligence artificielle pour obtenir de meilleures performances perçues.La nouvelle génération d’une série n’a pas modifié le processus de production par rapport à la série précédente et se concentre principalement sur un nombre d’images plus élevé grâce au calcul via l’IA.Le nombre de transistors est donc similaire,mais remplit des fonctions différentes.
D’autres sont en désaccord avec cette opinion, mais ce refus pourrait être interprété comme une confirmation que la loi de Moore est réellement obsolète aujourd’hui.Le fait que le nombre de transistors ne double plus tous les deux ans ne doit pas être considéré comme la fin du développement. Les critères de performance pour l’énergie consommée, l’optimisation des puces pour des tâches spécifiques et la vitesse de communication entre les nœuds formant un ordinateur sont bien plus importants, qu’il s’agisse d’un téléphone portable ou d’installations occupant plusieurs bâtiments.
Il faudra peut-être que les médias trouvent un nouveau concept qui décrive brièvement et de manière compréhensible (bien qu’inexacte) l’état actuel du développement. D’ici là, la loi de Moore peut être utilisée et il est possible d’inventer librement quelle valeur, selon elle, double pendant quelle période.