Les taux d’hospitalisation infantile liés au virus respiratoire syncytial (VRS) ont diminué de 28 % à 43 % en 2024-2025,première saison aux États-Unis avec une large disponibilité d’un vaccin maternel contre le VRS (Abrysvo) et de l’anticorps monoclonal préventif nirsévimab (Beyfortus) pour les nourrissons.
Le vaccin maternel est recommandé pour les femmes entre la 32e et la 36e semaine de grossesse de septembre à janvier dans la plupart des États-Unis. Le nirsévimab est conseillé pour les nourrissons âgés de 0 à 7 mois lors de leur première saison de VRS et pour les enfants âgés de 8 à 19 mois présentant un risque plus élevé de VRS sévère lors de leur deuxième saison. Ces deux produits ont été déployés pendant la saison 2023-2024 du VRS.
### Bénéfice maximal chez les plus jeunes bébés
Une équipe dirigée par les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) a comparé les taux d’hospitalisation pour le VRS chez les enfants de moins de 5 ans après l’administration du vaccin maternel contre le VRS et du nirsévimab en 2024-2025 avec ceux de 2018 à 2020. L’évaluation a utilisé les données du réseau de surveillance des hospitalisations associées au VRS (RSV-NET ; 300 hôpitaux dans 13 États) et du nouveau réseau de surveillance des vaccins (NVSN ; 7 centres médicaux).
Au total, 18 389 hospitalisations pour le VRS ont été recensées, dont 11 681 en 2018-2020 et 6 708 en 2024-2025. L’âge médian des patients était de 6,7 mois et 14,7 mois dans le RSV-NET et de 6,3 mois et 12,7 mois dans le NVSN lors des saisons antérieures et postérieures, respectivement. Les taux cumulés d’admission pour le VRS chez les nourrissons de 0 à 7 mois étaient plus faibles en 2024-2025 qu’en 2018-2020 (8,5 contre 15,0 pour 1 000 enfants dans le RSV-NET et 10,7 contre 14,8 pour 1 000 dans le NVSN).
« Des taux d’hospitalisation associés au VRS plus élevés en 2024-2025 par rapport à 2018-2020 chez les enfants des groupes d’âge plus avancés, qui n’étaient généralement pas éligibles aux produits de prévention du VRS, suggèrent une saison 2024-2025 globalement plus sévère. »
Les données du RSV-NET ont montré que les taux d’hospitalisation pour le VRS chez les nourrissons âgés de 0 à 7 mois étaient estimés à 43 % (intervalle de confiance [IC] de 95 % : 40 % à 46 %) plus faibles en 2024-2025 qu’en 2018-2020, tandis que le NVSN a constaté une réduction de 28 % (IC à 95 % : 18 % à 36 %).
La plus forte baisse des taux d’admission a été observée chez les bébés âgés de 0 à 2 mois, avec 52 % (IC à 95 % : 49 % à 56 %) selon les données du RSV-NET et 45 % (IC à 95 % : 32 % à 57 %) selon le NVSN. Les réductions ont été les plus importantes pendant les périodes de pointe des hospitalisations.
Chez les enfants âgés de 8 à 19 mois et de 20 à 59 mois, les taux d’admission pour le VRS étaient plus élevés en 2024-2025 qu’en 2018-2020. Les différences dans les taux hebdomadaires et mensuels entre 2024-2025 et 2018-2020 étaient similaires aux différences observées dans les taux cumulés dans tous les groupes d’âge.
Les chercheurs ont écrit : « Des taux d’hospitalisation associés au VRS plus élevés en 2024-2025 par rapport à 2018-2020 chez les enfants des groupes d’âge plus avancés, qui n’étaient généralement pas éligibles aux produits de prévention du VRS, suggèrent une saison 2024-2025 globalement plus sévère et indiquent que les réductions observées des taux d’hospitalisation chez les nourrissons plus jeunes pourraient être sous-estimées. »
Une analyze de sensibilité des données du NVSN qui excluait Houston, au Texas, où les produits de prévention n’étaient pas largement disponibles avant le début de la saison du VRS, a révélé que la réduction estimée des taux d’hospitalisation chez les nourrissons âgés de 0 à 7 mois en 2024-2025 était de 56 %. La réduction du taux du NVSN était de 71 % lorsque Houston était exclu.
Les auteurs ont conclu : « Ces résultats soutiennent les recommandations du Comité consultatif sur les pratiques d’immunisation visant à optimiser l’impact au niveau de la population en administrant les produits de prévention du VRS le plus tôt possible dans la saison (c’est-à-dire avant le pic de transmission du VRS) sur la base de l’épidémiologie locale. Une utilisation accrue et plus précoce des produits de prévention du VRS au cours des saisons futures pourrait entraîner des réductions encore plus importantes des hospitalisations pédiatriques associées au VRS. »
### Taux d’adoption les plus élevés chez les mères et les bébés asiatiques
Une autre étude était basée sur des données concernant 36 949 dyades mère-enfant et les taux de vaccination maternelle contre le VRS et de réception de nirsévimab dans 10 systèmes de santé du Vaccine Safety Datalink (VSD) de septembre 2023 à mars 2024. Les trois races maternelles les plus courantes étaient hispanique (34,5 %), blanche (29,9 %) et asiatique (17,8 %).
« Les pénuries de nirsévimab ont laissé certains nourrissons non vaccinés nés en septembre et octobre sans protection pendant des semaines, voire des mois, car ils n’ont pas pu recevoir le produit à la naissance. »
Au total, 71,7 % des nourrissons ont été immunisés contre le VRS soit par la vaccination maternelle (31,9 %), soit par le nirsévimab (42,5 %), le taux le plus élevé étant observé chez ceux nés de mères asiatiques (83,7 %). Des disparités raciales ont été observées,avec une couverture de 60,5 % chez les nourrissons nés de femmes noires,du Moyen-Orient ou d’Afrique du Nord. Ces résultats doivent toutefois être interprétés avec prudence, compte tenu du faible nombre de femmes dans ces groupes, ont précisé les auteurs.
La couverture variait de 59 % à 78 % selon le mois de naissance, le nirsévimab étant le plus souvent administré aux bébés nés à l’automne. L’adoption du vaccin variait de 63,6 % chez les nourrissons nés de femmes âgées de 50 à 55 ans à 81,4 % chez ceux dont les mères étaient âgées de 12 à 17 ans.
Les chercheurs ont écrit : « Malgré les défis posés par le déploiement de 2 nouveaux produits ainsi que les pénuries et les retards au cours de la saison 2023-2024, les sites VSD participants ont été en mesure d’atteindre une couverture vaccinale élevée contre le VRS. Cependant, les pénuries de nirsévimab ont laissé certains nourrissons non vaccinés nés en septembre et octobre sans protection pendant des semaines, voire des mois, car ils n’ont pas pu recevoir le produit à la naissance. »
### Problèmes de confiance, obstacles aux soins de santé
Dans un commentaire sur la deuxième étude, Haya Hayek, de l’université Vanderbilt, et ses collègues ont déclaré que, malgré la disponibilité des produits de prévention du VRS, d’importants obstacles à la distribution subsistent, notamment une réticence croissante des parents à se faire vacciner depuis la pandémie de COVID-19.
« L’influence croissante de la désinformation sur les médias sociaux,la diminution de la confiance dans les institutions de santé publique et l’épuisement professionnel des prestataires de soins de santé contribuent également aux toughés d’adoption. »
Ils ont écrit : « L’influence croissante de la désinformation sur les médias sociaux, la diminution de la confiance dans les institutions de santé publique et l’épuisement professionnel des prestataires de soins de santé contribuent également aux difficultés d’adoption. Au-delà de l’acceptation des vaccins, les disparités dans l’accès aux soins de santé compliquent encore la mise en œuvre. des facteurs tels que la couverture d’assurance, la disponibilité des prestataires et les obstacles géographiques créent également des lacunes potentielles dans la protection. »
Hayek et ses collègues ont appelé à une élaboration de politiques stratégiques, à une interaction efficace et à un engagement en faveur de l’équité.« L’opportunité qui s’offre à nous est sans précédent, et grâce à des efforts mondiaux coordonnés, la prévention du VRS peut devenir une réalité pour tous les nourrissons, quels que soient leur situation géographique ou socio-économique », ont-ils écrit.
Virus Respiratoire Syncytial (VRS) : Ce qu’il faut savoir sur les vaccins et les hospitalisations infantiles
Table of Contents
Faits marquants
Les taux d’hospitalisation liés au VRS chez les nourrissons ont diminué de 28 % à 43 % grâce à la vaccination maternelle et à l’anticorps monoclonal nirsévimab.
La plus forte baisse des hospitalisations a été observée chez les bébés de 0 à 2 mois.
Des inégalités persistent dans l’accès aux vaccins, notamment dues à la désinformation et aux obstacles aux soins de santé.
Comprendre le VRS et les nouvelles mesures de prévention
Le virus respiratoire syncytial (VRS) est une cause fréquente d’infections respiratoires chez les jeunes enfants. heureusement,de nouvelles mesures de prévention sont désormais disponibles.
Vaccins et anticorps : Comment ça marche ?
Vaccin maternel (Abrysvo) : Administré aux femmes enceintes entre la 32e et la 36e semaine de grossesse.
Anticorps monoclonal nirsévimab (Beyfortus) : Administré aux nourrissons de 0 à 7 mois et aux enfants à risque plus élevé de 8 à 19 mois.
Résultats : Baisse des hospitalisations, mais des défis persistent
diminution significative des hospitalisations
L’introduction de ces mesures de prévention a entraîné une baisse significative des hospitalisations pour le VRS :
| Réseau de surveillance | Baisse des hospitalisations (nourrissons 0-7 mois) |
| ——————- | ——————————————— |
| RSV-NET | 43 % |
| NVSN | 28 % |
Inégalités et défis
Malgré ces progrès, des défis persistent :
Disparités raciales : Moins de couverture vaccinale chez les nourrissons nés de femmes noires, du Moyen-Orient ou d’Afrique du nord.
Désinformation : La désinformation sur les médias sociaux affecte la confiance dans les vaccins.
Obstacles aux soins : couverture d’assurance, disponibilité des prestataires et obstacles géographiques limitent l’accès.
FAQ
Q : Quel est le rôle du vaccin maternel ?
R : Il protège le nourrisson en transmettant des anticorps par la mère.
Q : Qui peut recevoir le nirsévimab ?
R : Les nourrissons de 0 à 7 mois et les enfants à risque de 8 à 19 mois.
Q : Quelle est la baisse la plus significative des hospitalisations ?
R : Chez les bébés de 0 à 2 mois.
Q : Quels sont les principaux défis ?
R : La désinformation, la méfiance et les inégalités d’accès aux soins.