Depuis le 29 avril 2025, elle est enfin là : la Dossier Patient Électronique (DPE).Cette DPE s’applique désormais à tous les assurés sociaux.Sans action de leur part, tous les assurés sociaux qui ne s’y sont pas opposés reçoivent un dossier numérique. Les cabinets médicaux, les pharmacies et les cliniques équipés des logiciels appropriés peuvent désormais y accéder. Cela ressemble à la numérisation, cela ressemble au progrès. Cependant, en y regardant de plus près, il devient clair que quelque chose ne va pas du tout, et pas seulement sur le plan technique.
« opt-out » au lieu d’information
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Qui ne dit mot consent – ce principe, nous le connaissons dans le secteur de la publicité, pas dans un domaine aussi sensible que la médecine. La DPE est activée automatiquement,sans que beaucoup sachent ce qui y est stocké : diagnostics,contacts avec les médecins,données de médication,retraits d’ordonnances,données de laboratoire – soigneusement collectés,stockés de manière centralisée et théoriquement accessibles à tout moment.Le problème : la plupart des assurés ne sont pas au courant. Ce n’est pas un hasard, mais bien une partie du plan. Car celui qui ne sait pas ce qu’il advient de ses données ne pose pas de questions critiques. Les personnes âgées ou moins à l’aise avec la technologie, en particulier, divulguent leurs informations de santé les plus intimes – sans s’en rendre compte.
Un cloud qui n’est pas (encore) sûr
Un responsable politique a promis une « DPE sûre ». Quelques jours seulement après le lancement, cette assurance a été ébranlée. Des experts en sécurité informatique indépendants ont pu contourner les mesures de sécurité qui étaient censées empêcher précisément cela.Aucune donnée concrète n’a été volée, mais le problème est structurel : une solution cloud centralisée, ouverte à plus de 70 millions d’assurés, reste une cible attrayante pour les pirates.Et que dit le législateur ? Qu’il va améliorer. Qu’il va vérifier. Qu’il connaît les faiblesses. C’est clair. On connaît la chanson.
Mais à quoi bon tout cela si des données de santé sensibles sont déjà accessibles entre-temps ? Qui garantit qu’une « fuite de données » à grande échelle ne sera pas connue dans cinq ans (ou cinq mois !) ?
Et ensuite :
La question à 11 euros : le silence est-il récompensé ?
Un autre point mérite une attention critique : la pratique de la rémunération. les médecins reçoivent exactement 11,03 euros pour la première saisie dans une DPE – par patient. Cette somme forfaitaire ne peut être facturée qu’une seule fois. Celui qui remplit le dossier en premier reçoit donc l’argent. Cela semble inoffensif ? Ça ne l’est pas.
Dans la réalité, ce système conduit à une véritable course : celui qui remplit le dossier en premier gagne. Et si un médecin de famille remplit 1 000 DPE par trimestre, il reçoit une prime de plus de 11 000 euros. Le premier médecin gagne – le deuxième repart les mains vides. Quelle incitation à ne pas informer. Quelle incitation à saisir rapidement quelque chose avant même que le patient ne comprenne ce qui se passe !
Il ne s’agit pas seulement d’argent. Il s’agit de confiance. De la responsabilité médicale d’informer le patient.Mais la plupart trouvent cela pratique d’avoir toutes les données au même endroit…
Entre protection des données et pression numérique
Bien sûr, l’idée derrière la DPE n’est pas mauvaise en soi. Un dossier patient bien protégé et transparent peut aider à éviter les examens redondants, à identifier les interactions médicamenteuses, à établir des diagnostics plus rapidement.Mais cela nécessiterait une base différente : une participation volontaire, un consentement réel, une protection transparente des données – et pas une numérisation à la hussarde dans le style d’une autorité sous pression.
Mais il faudrait surtout mettre fin à la duplicité : d’un côté, on parle du « patient autonome » – de l’autre, on mise systématiquement sur le fait que le moins de personnes possible réfléchissent et se contentent de suivre le mouvement.
Ce qu’il serait possible de faire maintenant
Quiconque ne souhaite pas que ses données de santé soient stockées sans son consentement dans une solution cloud peut s’opposer à la DPE à tout moment – même si des saisies ont déjà été effectuées. Et c’est plus simple que beaucoup ne le pensent :
par écrit à la caisse d’assurance maladie : Envoyez une lettre informelle ou utilisez les modèles officiels de nombreuses caisses.Indication simple : « Par la présente, je m’oppose au dossier patient électronique (DPE) et vous prie de le désactiver en conséquence. » Vital : indiquez votre numéro d’assuré et votre nom.
En ligne via le portail client de votre caisse d’assurance maladie : De nombreuses caisses d’assurance maladie légales offrent la possibilité de s’opposer directement à la DPE dans leurs portails en ligne ou leurs applications.
* Dans l’submission « Digital Health ID » ou via l’application DPE de votre caisse d’assurance maladie : Il est également possible de supprimer ou de désactiver la DPE dans les paramètres.
Aucune raison médicale n’est requise, aucun formulaire du médecin, aucune visite personnelle à la caisse – seulement une décision consciente.
Dossier Patient Électronique (DPE) : ce que vous devez savoir
Le nouveau Dossier Patient Électronique (DPE), lancé le 29 avril 2025, suscite des inquiétudes légitimes. Si la numérisation peut sembler progressiste,certaines pratiques et failles techniques soulèvent de sérieux doutes.
“Opt-out” : une approche contestable
Le DPE est automatiquement activé pour tous les assurés sociaux, sauf en cas d’opposition. Cette méthode, appelée “opt-out”, est particulièrement critiquée car elle ne repose pas sur une information et un consentement éclairés des patients.
Un cloud vulnérable
Malgré les promesses de sécurité, le DPE, basé sur une solution cloud centralisée, est une cible potentielle pour les pirates informatiques. Des failles de sécurité ont déjà été découvertes peu après le lancement, remettant en question la protection des données sensibles des patients.
La rémunération des médecins : une incitation au silence ?
les médecins sont rémunérés 11,03 euros pour la première saisie d’informations dans un DPE par patient. Cette rémunération, qui ne peut être perçue qu’une seule fois par patient, créée une course à la saisie, incitant potentiellement les médecins à agir rapidement, sans nécessairement bien informer leurs patients.
Synthèse des points clés
| Point Clé | Description | conséquences Potentielles |
| :————————— | :——————————————————————————————————————————————————— | :———————————————————————————————- |
| “Opt-out” par défaut | Le DPE est activé automatiquement, sans consentement explicite. | Méconnaissance des patients, atteinte à la vie privée. |
| vulnérabilités de sécurité | Le cloud centralisé est une cible pour les cyberattaques. | Risque de fuite de données sensibles, violation de la confidentialité. |
| Rémunération des médecins | Compensation financière pour la première saisie, incitant à une saisie rapide. | Manque potentiel d’information aux patients, favorisation des saisies rapides plutôt qu’une approche centrée sur le patient. |
S’opposer au DPE : la démarche est simple
Il est possible de s’opposer au DPE à tout moment, même si des informations ont déjà été enregistrées. Voici comment faire :
Par écrit: Envoyer une lettre à votre caisse d’assurance maladie, en indiquant votre nom complet, votre numéro d’assuré et votre opposition claire et simple.
En ligne: Via le portail client de votre caisse d’assurance maladie ou leur application.
FAQ : Questions Courantes sur le DPE
1. Le DPE est-il obligatoire ?
Non, mais il est activé par défaut. vous devez exprimer votre opposition si vous ne souhaitez pas l’utiliser.
2.Pourquoi s’opposer au DPE ?
Pour protéger vos données de santé, assurer une information claire et un consentement éclairé.
3. Comment s’opposer au DPE ?
Par courrier à votre caisse d’assurance maladie ou en ligne via votre espace personnel.
4. Y a-t-il un délai pour s’opposer ?
Non, vous pouvez vous opposer à tout moment.
5. Que se passe-t-il si je m’oppose ?
Vos données ne seront pas stockées dans le DPE.
6.Faut-il donner une raison médicale pour s’opposer ?
Non,aucune justification n’est requise.