Portugal : luís Montenegro Premier Ministre pour la deuxième fois

LISBONNE – 30 Mai 2024 – Le Président portugais a de nouveau désigné Luís Montenegro comme Premier Ministre. Cette décision intervient après la victoire de Montenegro aux élections anticipées, bien qu’il n’ait pas obtenu de majorité absolue. Le nouveau Premier Ministre fait face à des défis importants.

Au Portugal, Luís Montenegro est de nouveau désigné comme Premier Ministre pour la deuxième fois en 14 mois, suite à sa victoire aux élections anticipées. Marcelo Rebelo de Sousa, le Président de la République, a entériné ce choix. La mise en place du gouvernement est facilitée par l’engagement de l’opposition, notamment le Parti socialiste. Cependant, la législature s’annonce complexe, avec la montée en puissance du parti Chega et l’incertitude qui en découle. L’autorité de l’facts confirme le retour de Montenegro au pouvoir, mais la suite dépendra des alliances politiques.

Portugal : Luís Montenegro désigné Premier Ministre pour la deuxième fois

Le Président de la République portugaise, Marcelo Rebelo de Sousa, a de nouveau désigné Luís Montenegro comme Premier Ministre. C’est la deuxième fois en 14 mois que M. Montenegro reçoit cette nomination.

Un Nouveau Départ Après une Crise

La précédente législature de M. Montenegro avait pris fin abruptement en raison d’une crise liée à une entreprise familiale restée active après son entrée en fonction. Cette fois, les principaux groupes d’opposition, Chega et le Parti Socialiste, ont promis de ne pas bloquer la formation du gouvernement.

L’Opposition Facilite la Formation du Gouvernement

Le Parti socialiste s’est également engagé à faciliter l’élection du Président de l’Assemblée de la République, une question qui avait nécessité quatre tours de scrutin en 2024. Carlos César, président du Parti Socialiste, a déclaré que la volonté populaire doit être respectée et a annoncé que l’entrée en fonction du nouveau gouvernement et l’élection du bureau du Parlement seront permises.

Un cordon sanitaire sera donc mis en place pour empêcher l’élection d’un Vice-Président issu du parti Chega, une question très controversée depuis deux législatures.

Chega : Une Opposition “Responsable” ?

André Ventura, leader du parti d’extrême droite Chega, a également promis au chef de l’État de ne pas empêcher la mise en place du nouveau gouvernement, sans toutefois préciser sa position concernant l’élection du Président de l’Assemblée.

Le parti Communiste Portugais a déjà annoncé son intention de présenter une motion de rejet du programme Gouvernemental, ce qui pourrait entraîner un vote parlementaire stratégique. Une telle motion pourrait faire tomber le gouvernement si elle obtenait suffisamment de voix, comme en 2015 lorsque la gauche s’était unie pour rejeter le programme du gouvernement conservateur de Pedro Passos Coelho et ouvrir la voie à la nomination du socialiste António Costa.

Un Territoire Inconnu pour la Législature

La législature qui s’annonce au Portugal est un territoire inconnu. Luís Montenegro a certes gagné une marge de manœuvre parlementaire (de 80 à 91 députés), mais il restera dépendant des partis d’opposition pour faire avancer des dossiers stratégiques tels que les budgets ou, plus fondamental encore, la réforme de la Constitution.

Le résultat historique obtenu par les forces de droite, qui dépassent 69% des sièges, permettrait de modifier la Constitution sans le Parti Socialiste, considéré jusqu’à présent comme un pilier politique de la démocratie portugaise.

Chega : L’Inconnue Majeure

ce territoire inconnu s’appelle Chega. Le parti d’extrême droite mènera l’opposition au center-droit, après avoir dépassé le PS en nombre de sièges grâce au vote des émigrants. jusqu’à présent, son histoire politique était marquée par la volatilité, les changements de critères et les motions de censure. En seulement 14 mois de législature, il a présenté une motion contre le gouvernement de Montenegro, qui s’ajoutait aux deux qu’il avait dirigées auparavant contre le Premier Ministre António Costa.

Cependant, depuis le 18 mai, André Ventura adopte un discours plus institutionnel et moins provocateur. Nous ne serons pas le Parti de la Destruction, a-t-il déclaré, ajoutant que ce n’est pas le moment d’une célébration exagérée. Il a également affirmé : Ne comptez pas sur nous pour dire Amen à l’idéologie du genre ou pour dire amen à Bruxelles.

Le leader de Chega a promis d’exercer une opposition responsable,sans toutefois préciser en quoi cela consistera. Ventura regarde vers l’avenir : il y a des signes clairs qu’un autre gouvernement, un autre pays est nécessaire et que nous sommes proches du moment du changement au portugal.

Les Dilemmes de Montenegro

luís Montenegro est donc confronté à un dilemme. Lors de la dernière législature, il avait défendu un cordon sanitaire face à l’extrême droite, l’excluant de son premier gouvernement. Après le résultat des élections, plusieurs voix se sont élevées au sein de son parti pour défendre un dialog avec Chega au Parlement. Mais Ventura est dans une nouvelle phase. Il n’aspire plus à être ministre de Montenegro, mais à le remplacer comme Premier Ministre dès qu’une nouvelle opportunité se présentera.

Dans les dix jours qui se sont écoulés depuis les élections, Montenegro n’a pas révélé ses préférences et s’il cherchera une complicité socialiste ou s’alignera sur l’extrême droite au Parlement. Son équipe défend un dialogue ouvert avec tous et des géométries variables.

Après avoir quitté le Palais de Belém, Montenegro s’est rendu au Conseil National de son parti pour analyser les résultats électoraux et se prononcer sur le soutien de Luís Marques Mendes comme candidat à la Présidence de la République. Lors de ces élections, qui se tiendront en janvier prochain, un militaire est favori : l’Amiral de réserve henrique Gouveia E Melo, qui a officiellement présenté une candidature qui était le secret le moins bien gardé de la politique portugaise récente.