Le cabinet est confronté à des désaccords concernant la nouvelle norme de l’OTAN fixée à 5 % du PIB pour les dépenses de défense. Une majorité de cette somme, soit 3,5 % du PIB, doit être directement allouée au ministère de la Défense, ce qui représente une augmentation annuelle de 15 milliards d’euros. La question de son financement suscite des tensions.
La norme de l’OTAN détermine le montant des dépenses de défense par pays, exprimé en pourcentage du produit intérieur brut (PIB).Le ministre de la Défense souhaite présenter un plan solide pour atteindre cette norme, mais le ministre des Finances ne sait pas comment financer ces investissements massifs. Les règles budgétaires sont tendues, et l’emprunt est une option que le ministre des Finances rejette. Sans cela, le budget de la défense risque d’entraîner d’importantes coupes ailleurs.
Le chef de l’OTAN a proposé que chaque État membre consacre à terme 5 % de son PIB à la défense, dont au moins 3,5 % directement aux dépenses militaires. Les 1,5 % restants pourraient être alloués à des dépenses liées à la défense, comme la cybersécurité et les infrastructures.
La norme actuelle de l’OTAN, fixée à 2 % en 2014, a été atteinte par le pays l’année dernière. Une décision sur la nouvelle norme et le délai pour l’atteindre doit être prise lors du sommet de l’OTAN à la fin du mois de juin.
Discussions au sein du cabinet
Il est impératif que le gouvernement parvienne rapidement à un accord sur l’utilisation des fonds.Les discussions au sein du cabinet sont difficiles, notamment entre les ministres des Finances et de la Défense. Le ministre des Finances est perçu comme « très strict ».
Pour le ministre de la Défense et le ministre des Affaires étrangères, la rigueur budgétaire passe après la réussite du sommet de l’OTAN. Pour ces deux ministres, ce sommet est un moment crucial de leur mandat.
Cette situation crée des tensions au sein du Conseil des ministres. Le ministre de la Défense souhaiterait même allouer la totalité des 5 %.
Un compromis est recherché, mais il n’a pas encore été trouvé. D’autres ministères s’étonnent de la position du ministre des Finances, qui a déclaré à plusieurs reprises que « la soutenabilité de la dette est la priorité numéro un ». Lors d’une consultation interne, il aurait même remis en question la justification d’une nouvelle norme à 3,5 %, ce qui a irrité d’autres ministres.
Réarmer l’Europe
Une solution pour atteindre la nouvelle norme de l’OTAN consiste à augmenter progressivement les dépenses de défense, en reportant les augmentations importantes à plus tard. Cela soulagerait le budget dans les années à venir, mais le problème serait reporté sur les prochains gouvernements.
Le cabinet pourrait également utiliser les options du plan de la Commission européenne, « Réarmer l’Europe ». Ce plan vise à débloquer 800 milliards d’euros pour la défense, en assouplissant temporairement les règles budgétaires strictes pour les dépenses de défense et en contractant des emprunts conjoints avec tous les pays de l’UE.
Au sein de la coalition, l’assouplissement des règles budgétaires et les nouveaux emprunts européens suscitent une forte résistance. Cela a conduit à une consultation de crise après que le Premier ministre a approuvé l’élaboration des plans à Bruxelles.
Le ministre des Finances a déclaré à plusieurs reprises que le pays n’utiliserait absolument pas les possibilités offertes par les plans européens. Si le pays avait encore besoin de ce plan, ce serait un revirement douloureux pour lui. Certains ministres préfèrent que toutes les options restent ouvertes à ce stade.
« Gros nœud politique »
« alors que le gouvernement était particulièrement fier du sommet de l’OTAN à La Haye depuis des mois, un gros nœud politique est maintenant sur la table », déclare un journaliste politique. « En tant que pays hôte, le pays ne peut pas se comporter comme le garçon le plus économe de la classe. Le sommet de La Haye va-t-il devenir un flop ? Cela donne des maux de tête aux ministres concernés.Un pari doit être fait dans quelques semaines. Il y a une forte discussion, surtout entre les ministres des finances et de la Défense. »
« Même si le gouvernement est d’accord, la question est de savoir si un accord au sein de la coalition réussira. Le parti a régulièrement annoncé ces derniers mois qu’il ne souhaitait pas automatiquement augmenter les dépenses de défense.»