Crise de la justice en Libye : Réformes urgentes nécessaires
Table of Contents
- Crise de la justice en Libye : Réformes urgentes nécessaires
- crise de la justice en libye : Réformes urgentes nécessaires
- Le constat alarmant : un système judiciaire dysfonctionnel
- Les recommandations : une réforme globale et des mesures concrètes
- “Injustice By Design” : un rapport accablant
- L’urgence d’une prise de conscience
- Contexte politique et violence récente
- Les failles du système judiciaire
- Législation obsolète et violations des droits fondamentaux
- Détention arbitraire et conditions inhumaines
- Coopération avec la CPI et lutte contre l’impunité
- Les obligations internationales et les réformes nécessaires
- Conclusion : une action urgente est impérative
- FAQ : Questions fréquemment posées
TRIPOLI – 17 mai 2024 – Le système judiciaire libyen est en crise, fragilisé par la fragmentation, des lois obsolètes et des violations des droits fondamentaux. Qui ? Le peuple libyen et les personnes détenues. Quoi ? La dysfonction du système judiciaire. Où ? Principalement en Libye. Quand ? Le présent et le futur proche, suite à une transition politique instable. Pourquoi ? Le dysfonctionnement crée une impunité généralisée. Des réformes profondes sont nécessaires pour garantir la justice et l’établissement des responsabilités : lisez la suite pour en savoir plus.
crise de la justice en libye : Réformes urgentes nécessaires
Un système judiciaire fragmenté entrave les libertés fondamentales et l’établissement des responsabilités.
Le constat alarmant : un système judiciaire dysfonctionnel
le secteur de la justice libyen, déjà fragmenté, est miné par de graves violations des procédures régulières et par des lois qui contreviennent aux normes internationales. L’appareil judiciaire se montre réticent et incapable de mener des enquêtes sérieuses sur les crimes graves. Ces dysfonctionnements structurels, en particulier au sein de la magistrature, constituent un obstacle majeur à la lutte contre l’impunité.
Les recommandations : une réforme globale et des mesures concrètes
Face à cette situation critique, des mesures urgentes s’imposent :
- Mener une réforme globale du système judiciaire.
- Respecter les normes d’équité des procès et les droits à une procédure régulière.
- Assumer le contrôle de tous les centres de détention.
- Libérer toutes les personnes détenues arbitrairement.
- Mettre fin aux procès de civils devant des tribunaux militaires.
- Arrêter et remettre les suspects recherchés par la Cour Pénale Internationale (CPI).
“Injustice By Design” : un rapport accablant
Un rapport de 39 pages, intitulé “Injustice By design: Need for Extensive Justice Reform in Libya“, met en lumière l’urgence de réformer une législation obsolète et répressive, de garantir le droit à un procès équitable et de mettre fin aux violations généralisées des procédures régulières. Les conditions de travail dangereuses pour le personnel judiciaire, les procès abusifs de civils devant des tribunaux militaires et les conditions inhumaines dans les prisons aggravent encore les abus et renforcent l’impunité.
L’urgence d’une prise de conscience
Selon un responsable d’une organisation de défense des droits humains :
En ne répondant pas aux besoins de réforme judiciaire de longue date, les autorités libyennes tournent le dos à la justice et laissent l’impunité prévaloir.Les récents affrontements meurtriers entre milices dans la capitale,Tripoli,et l’absence de mécanismes de justice adéquats pour traiter les abus et les violations devraient sonner l’alarme et inciter à une réforme urgente.
Contexte politique et violence récente
La transition politique libyenne est au point mort, avec deux entités rivales se disputant le contrôle du territoire et des ressources, dans un contexte de répression croissante et d’affrontements armés. de récentes violences et la découverte d’un nouveau charnier soulignent la nécessité d’une responsabilisation judiciaire. De violents combats entre des groupes armés et des forces quasi-étatiques à Tripoli ont fait des victimes civiles et causé des destructions. Les autorités ont annoncé la découverte de 53 corps non identifiés dans une morgue d’hôpital et d’un charnier contenant au moins neuf corps non identifiés d’hommes et de femmes.
Les failles du système judiciaire
Le secteur de la justice libyen est marqué par la fragmentation et une profonde polarisation politique. Les principales institutions judiciaires sont en conflit, et une nouvelle Cour constitutionnelle suprême à Benghazi risque d’entrer en concurrence avec la Cour suprême à Tripoli, ce qui pourrait provoquer une crise constitutionnelle et des décisions contradictoires.
Législation obsolète et violations des droits fondamentaux
Le code pénal libyen et la législation connexe sont dépassés, ne traitent pas des crimes internationaux et nécessitent une réforme globale pour les mettre en conformité avec les obligations internationales du pays en matière de droits humains.La législation nationale comprend des dispositions répressives et abusives datant de l’époque de Mouammar Kadhafi,notamment des lois prévoyant la peine de mort,la flagellation et l’amputation de membres. De nombreuses lois promulguées depuis 2011 limitent les libertés et contreviennent au droit international.
Les droits à un procès équitable et à une procédure régulière ne sont pas respectés. Les tribunaux militaires continuent de poursuivre des civils pour des crimes liés au “terrorisme”. les avocats sont confrontés à des obstacles pour rencontrer leurs clients, à un manque de préavis concernant les dates d’audience et à un manque d’accès aux documents judiciaires. Les audiences vidéo sont de plus en plus courantes et portent atteinte aux droits des détenus lorsqu’elles sont utilisées exclusivement.
Détention arbitraire et conditions inhumaines
Des Libyens et des non-Libyens sont régulièrement placés en détention arbitraire de longue durée. Les groupes armés et les forces quasi-étatiques contrôlent des centres de détention réputés pour leurs conditions inhumaines pour les migrants, les demandeurs d’asile et les ressortissants libyens. Ils ne respectent pas toujours les ordres de libération et les citations à comparaître des détenus. La torture, les mauvais traitements et la surpopulation sont monnaie courante.
Coopération avec la CPI et lutte contre l’impunité
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a saisi le procureur de la CPI de la situation en Libye en 2011, et le Bureau du Procureur a ouvert une enquête sur les crimes internationaux graves commis en Libye depuis le 15 février 2011.Huit personnes faisant l’objet de mandats d’arrêt publics de la CPI sont toujours en fuite.
Les autorités libyennes devraient coopérer avec la CPI, notamment en arrêtant et en remettant rapidement à la cour toutes les personnes se trouvant sur le territoire libyen et faisant l’objet de mandats d’arrêt de la CPI, comme Saif Al-Islam Kadhafi et Osama Elmasry Njeem, tous deux recherchés pour crimes de guerre
et crimes contre l’humanité
.
En novembre 2023, le procureur de la CPI a annoncé que son bureau prévoyait de mener à bien les activités d’enquête
sur la situation en Libye d’ici la fin de 2025. Le 12 mai 2025, le gouvernement libyen a soumis une déclaration à la CPI acceptant la compétence de la Cour sur les crimes présumés commis en Libye de 2011 à la fin de 2027.Le Bureau du Procureur devrait réévaluer le calendrier d’achèvement afin de garantir la bonne exécution de son mandat. Le bureau devrait également collaborer avec les autorités libyennes pour renforcer le système de justice pénale national en s’attaquant aux lacunes structurelles.
Les obligations internationales et les réformes nécessaires
le droit international exige que les États garantissent une audience équitable devant un organe judiciaire légalement constitué,compétent,indépendant et impartial,un procès sans retard excessif et un droit de recours devant une instance judiciaire supérieure. Les accusés doivent avoir pleinement accès à un avocat,disposer d’un temps suffisant pour préparer leur défense et être en mesure de contester les preuves et les arguments présentés contre eux.
La détention est soumise à une procédure régulière stricte, et les autorités doivent rapidement inculper ou libérer une personne, la présenter rapidement devant un juge pour qu’il se prononce sur la légalité de la détention et lui offrir régulièrement la possibilité de contester la légalité de sa détention. Le fait de juger des civils devant des tribunaux militaires est incompatible avec le droit à un procès équitable en vertu du droit international des droits humains.
Les autorités libyennes devraient abroger toutes les lois qui violent le droit international et la Déclaration constitutionnelle de la Libye. Elles devraient jeter les bases d’une réforme législative globale en consultation avec des juristes et des groupes civiques nationaux et internationaux, modifier le code pénal pour incriminer les crimes internationaux graves, garantir le respect des normes d’équité des procès et des droits à une procédure régulière, assumer un contrôle réel sur tous les centres de détention, garantir un traitement humain des détenus, libérer toutes les personnes détenues arbitrairement et mettre fin aux procès de civils devant des tribunaux militaires.
Conclusion : une action urgente est impérative
Selon un responsable d’une organisation de défense des droits humains :
Les violations de l’ampleur et de la persistance que nous constatons en Libye ne se produisent pas dans le vide, mais reflètent plutôt les lacunes chroniques des institutions judiciaires libyennes.S’attaquer au dysfonctionnement institutionnel structurel, y compris au sein de la magistrature, est une condition préalable à la lutte contre l’impunité.