Secteur bancaire italien : le CISL tire la sonnette d’alarme face aux suppressions d’emplois et réclame un nouveau pacte
Le paysage du secteur bancaire italien est en pleine change, marqué par une réduction significative des effectifs et des inquiétudes croissantes concernant l’avenir de l’emploi. La Fondation FIBA (First CISL) a révélé une perte de 75 000 emplois depuis 2004, malgré les efforts d’embauche.Face à cette situation alarmante, le secrétaire général du First CISL, Riccardo Colombani, appelle à un nouveau pacte pour l’emploi, soulignant l’impact des fusions bancaires et des évolutions technologiques.
Chute des effectifs : une tendance inquiétante
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : entre 2004 et 2024, le nombre de travailleurs dans le secteur bancaire italien a chuté de 337 023 à 261 653. Cette diminution drastique,mise en lumière par la Fondation FIBA (First CISL),soulève de sérieuses questions sur la stabilité de l’emploi dans ce secteur clé de l’économie.
Riccardo Colombani,secrétaire général du First CISL,insiste sur la nécessité d’agir rapidement : “Un nouveau pacte sur l’emploi est nécessaire,compte tenu du risque bancaire et des opérations annoncées impliquant plus de 100 000 banques”.
Les grandes banques en première ligne
L’analyse des données révèle que les cinq plus grandes banques italiennes ont particulièrement contribué à cette réduction des effectifs. Entre 2021 et 2024, elles ont supprimé collectivement 20 000 postes.
Unicredit arrive en tête avec 10 410 suppressions, soit une baisse de plus de 12%. Suivent Intesa Sanpaolo (2 951 suppressions, -3%), Banco BPM (947 suppressions, -4,6%), MPS (4 517 suppressions, -21,3%) et BPER (1 896 suppressions, -8,9%).
Ces chiffres, présentés lors du congrès du First CISL à Rome, mettent en évidence la “réduction draconienne de l’emploi dans les banques non coopératives”, selon Colombani.
Coût du travail en baisse : une aubaine pour les banques ?
Les données de la Fondation FIBA montrent également que le coût du travail par rapport au produit opérationnel a continué de diminuer en 2024, atteignant 24,3% contre 24,8% précédemment. Cette baisse est directement liée à la réduction des effectifs.
Pour Colombani, cette situation appelle à une “gouvernance partagée entre les associations de l’employeur et des syndicats”.
inquiétudes autour de l’opération Unicredit-Banco BPM
La coordination syndicale s’inquiète des conséquences potentielles de l’opération entre Unicredit et Banco BPM. Selon elle, l’impact sur l’emploi et les agences bancaires pourrait être “beaucoup plus grave” que celui de la proposition d’Unicredit de céder environ 209 agences.
Le First CISL de Banco BPM estime que dans de nombreuses provinces,le chevauchement des agences dépasse 20%,ce qui pourrait inciter l’antitrust italien à intervenir en cas de fusion.
Le syndicat a identifié une quarantaine de provinces où la part de marché des agences dépasse le “seuil critique” de 20%. Il craint que les travailleurs soient “vendus ou forcés à la mobilité géographique et/ou fonctionnelle”, que les territoires soient “appauvris par la perte de principes fondamentaux pour les entreprises, les familles et les citoyens”, et que les clients subissent une réduction de services.
Le First CISL “ne partage pas une manœuvre qui mettrait les niveaux d’emploi,la qualité du travail,le crédit pour les entreprises et la qualité/continuité du service bancaire dans les territoires impliqués à risque”.
Les intérêts des actionnaires au détriment des employés ?
Dans son rapport, Colombani a dénoncé une orientation des assureurs bancaires “exclusivement autour de l’intérêt des actionnaires et des gestionnaires supérieurs”, où les travailleurs et les clients sont considérés comme des variables d’ajustement.
Il critique notamment le poids des commissions sur les revenus totaux et le capital alloué aux rachats d’actions, qui visent à “pomper la valeur des actions”.
Risiko et intelligence artificielle : un cocktail explosif pour l’emploi
L’arrivée de l’intelligence artificielle (IA) et les risques liés aux opérations financières (Risiko) accentuent les craintes pour l’emploi dans le secteur bancaire. Le CISL estime que la réponse syndicale ne peut se limiter à des départs volontaires via le fonds de solidarité.
Selon le syndicat, les suppressions d’emplois seraient “complètement injustifiées”, d’autant plus que le rapport entre le coût du travail et le produit opérationnel est en baisse.
Tableau récapitulatif des suppressions d’emplois (2021-2024)
Banque | Suppressions d’emplois | Évolution (%) |
---|---|---|
Unicredit | 10 410 | -12% |
Intesa Sanpaolo | 2 951 | -3% |
Banco BPM | 947 | -4,6% |
MPS | 4 517 | -21,3% |
BPER | 1 896 | -8,9% |
Avertissement : Cet article traite de questions financières et économiques. Il est destiné à fournir des informations générales et ne constitue pas un conseil financier. Consultez un professionnel qualifié pour des conseils personnalisés.
Le Saviez-vous ?
- La digitalisation du secteur bancaire : L’essor des services bancaires en ligne et des applications mobiles a considérablement réduit le besoin de personnel dans les agences physiques.
- L’impact de la réglementation : Les nouvelles réglementations financières, telles que Bâle III et Bâle IV, ont contraint les banques à renforcer leurs fonds propres et à réduire leurs coûts, ce qui a entraîné des suppressions d’emplois.
- La concentration du secteur : Les fusions et acquisitions bancaires ont conduit à des synergies et à des réductions de personnel,car les fonctions doublons sont supprimées.
Source : Rapports annuels des banques, études sectorielles.
Astuce
Pour anticiper les évolutions du secteur bancaire, suivez de près les annonces des banques, les rapports des agences de notation et les analyses des experts financiers.
FAQ : Emploi et avenir du secteur bancaire
- Quelles sont les compétences les plus recherchées dans le secteur bancaire aujourd’hui ?
- Les compétences en analyse de données, en cybersécurité, en gestion de la relation client et en conformité réglementaire sont particulièrement prisées.
- Comment se préparer aux métiers de demain dans le secteur bancaire ?
- il est essentiel de se former aux nouvelles technologies, de développer ses compétences en communication et en résolution de problèmes, et de rester informé des évolutions du secteur.
- Quelles sont les perspectives d’emploi pour les jeunes diplômés dans le secteur bancaire ?
- Les perspectives d’emploi varient en fonction des spécialisations, mais les profils ayant des compétences techniques et une bonne connaissance des enjeux du secteur sont généralement recherchés.
- Quel est le rôle des syndicats dans la défense des emplois du secteur bancaire ?
- les syndicats jouent un rôle crucial dans la négociation de conditions de travail équitables, la protection des emplois et la défense des intérêts des travailleurs face aux restructurations et aux évolutions technologiques.
- comment l’automatisation et l’IA transforment-elles les métiers du secteur bancaire ?
- L’automatisation et l’IA permettent d’automatiser certaines tâches répétitives, ce qui libère du temps pour les employés qui peuvent se concentrer sur des activités à plus forte valeur ajoutée, comme le conseil et la relation client.
Que pensez-vous de ces évolutions dans le secteur bancaire ? Quelles mesures faudrait-il prendre pour protéger l’emploi et assurer un avenir durable à ce secteur ?
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