Le Lausanne Run Club redéfinit l’expérience de la course à pied.Imaginez : un ciel menaçant au-dessus d’Ouchy, une foule de coureurs impatients, et une simple sortie sportive qui se transforme en une aventure humaine. C’est l’essence même de ce club unique.

Un Phénomène Social

Il y a un an, trois étudiants, ivo, Mamoun et Victor, ont eu l’idée de créer le Lausanne Run Club, inspirés par les clubs de course américains. Leur vision ? Une ambiance de bienveillance,un enthousiasme contagieux et une énergie qui électrise chaque session. Pas de frais, pas d’inscription, pas d’obligation. Juste courir ensemble.

Et ça a marché. Chaque semaine, des dizaines de personnes se réunissent, parfois près de 70, pour une course en zone 2, soit 70% de la fréquence cardiaque maximale.Un rythme accessible à tous, propice à la conversation, qu’ils appellent la “blabla run”.

Le club a explosé sur Instagram, dépassant les 5000 abonnés, et leurs événements, comme la Disco Run Cargo, attirent plus de 300 participants. Le lausanne Run Club pourrait bien devenir l’un des plus grands de suisse, voire d’Europe.

Au-delà de la course, le lausanne Run Club est devenu un véritable écosystème social. Des couples se forment, des colocations se créent, des amitiés naissent à chaque session. des inconnus se rencontrent, se découvrent et tissent des liens qui dépassent souvent le simple cadre du running.

Beaucoup reviennent non seulement pour courir, mais pour cette énergie magnétique qui unit et rassemble. Ici, on ne partage pas seulement des kilomètres, on tisse des liens, on écrit des histoires, et parfois, on change une vie.

Le Cri de Guerre

L’échauffement est mené par les fondateurs et leur équipe de pacers, une douzaine de coureurs expérimentés qui veillent à ce que chacun trouve son rythme. Puis vient la photo de groupe, un rituel essentiel, suivie du fameux cri de guerre : Run Club…Hooha ! Un cri de motivation qui soude les coureurs avant le départ.

Ensuite, c’est parti. Le son des foulées résonne sur le bitume, un flot de coureurs s’élance, presque en cadence, porté par l’énergie collective et l’effervescence sociale.

Les distances sont libres : 5, 8, 10 ou 14 km, chacun s’adapte selon ses envies. L’auteur de cet article, se décrivant comme introverti, témoigne :

Je qui suis introverti, je ressens immédiatement cet effet particulier : ici, c’est naturel.Vous pouvez discuter librement ou courir dans votre bulle, sans la moindre pression. Dès les premiers mètres, je sympathise avec un ingénieur et un photographe, deux Bretons ayant largué leurs amarres françaises pour les rives du lac Léman. Très vite, nous parlons de spiritualité, de voyages, de la vie.

Le groupe avance, discute, partage. C’est fluide, agréable, loin de l’esprit de performance qui peut parfois intimider dans d’autres clubs. on court ensemble,dans la même direction,porté par une énergie commune.

À la fin, tout ralentit. Certains soufflent, d’autres s’étirent en discutant à nouveau. Un sourire complice s’échange entre des inconnus devenus des compagnons de course pour une soirée. L’auteur conclut :

Je prends une grande inspiration devant le lac, mon cœur battant encore fort. Un étrange sentiment m’envahit : je suis venu courir,mais je repars avec bien plus que des kilomètres dans les jambes.