L’Humour comme Arme : Le Collectif Alipori Défie la Douleur
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CAPITALE – 06 mai 2024 –
Celia García, Paula Benito et Ainoha Osuna, formant le collectif Alipori, choisissent l’humour comme réponse aux situations difficiles. Ce trio d’artistes utilise le clown comme moyen d’affronter la douleur. Leur projet phare, “Verecúndia”, sera présenté durant le Festival Z. Elles partagent leur vulnérabilité à travers ce spectacle unique, transformant la honte en une force d’expression avec un humour percutant.Découvrez comment Alipori utilise leur art pour s’affirmer.
L’Humour comme Arme : Le Collectif Alipori Défie la Douleur avec le Clown
Un regard novateur sur la façon dont l’humour peut être une forme d’empowerment face aux épreuves.
Quand le Rire Devient Résilience
Dans un monde où la gravité est souvent de mise face à la souffrance, le Col·lectiu Alipori, composé de Celia García (Madrid), Paula Benito (Terrassa) et ainoha Osuna (Figueres), choisit une voie différente. Ces trois artistes utilisent l’humour comme un moyen de réagir à des situations très douloureuses, une approche qui, bien que non conventionnelle, leur permet de s’affirmer et de s’émanciper.
Leur devise ? On ne peut pas te cosifier parce que ce n’est pas du tout sexy.
En explorant les thèmes de l’étrangeté et du ridicule,elles créent une œuvre de clown intitulée “Verecúndia”.
“Verecúndia” : Un Projet en Éclosion
Bien que l’œuvre, d’une durée prévue de 50 minutes, soit encore en développement, elle fait partie des trois projets sur lesquels le collectif travaille lors d’une résidence créative au Festival Z. Ce festival, qui se déroulera du 10 au 13 juillet à Gérone et Salt, offrira une plateforme à “Verecúndia”, avec une représentation publique prévue le 11 juillet au Teatre Municipal de Girona.
La Genèse de la Honte et l’Émancipation par le Rire
L’idée de “Verecúndia” a germé à partir du travail de fin d’études de Paula Benito, une réflexion sur le sentiment de honte.Développée à travers des capsules incluant des monologues et une performance musicale, l’œuvre explore des thèmes personnels et universels.
une anecdote révélatrice : un jour,j’ai fait l’exercice de faire une liste sur les choses qui nous font le plus honte,et la dernière chose que j’ai pointée a été d’expliquer que mon père est mort,et nous nous sommes rendu compte que toutes les trois nous n’avions pas de père
,confie Benito. C’est dans cette vulnérabilité partagée que l’humour devient un outil d’expression et de dénonciation.
Le collectif dénonce les jugements auxquels elles sont confrontées quotidiennement pour ne pas afficher une “sérieux” attendu. En tant que femmes amusantes, nous nous sommes senties dire : ‘que tu es drôle’, et c’est peut-être ma façon de dire quelque chose de sérieux qui, comme ça fait tellement mal, je le dis depuis un autre endroit
, explique Benito.
Ainoha Osuna ajoute : Nous nous sommes toujours senties très jugées dans notre façon de nous relier à la mort et de le faire avec humour
. Elle souligne : Les gens meurent, c’est un peu un drame, mais je décide comment porter la mort de mon père
.
En fin de compte, comme le résume García, Peut-être faisons-nous honte aux autres, mais c’est notre façon de vivre
.
Festival Z : Une Vitrine pour la Jeune Création
L’édition de cette année du festival met en avant 16 performances de jeunes artistes de moins de 30 ans, réparties dans divers lieux de Gérone et Salt. Parmi ces performances,six sont achevées,trois sont en cours de création,et six autres sont des embryons scéniques présentés à des professionnels des arts de la scène.
Le festival met en lumière les spectacles de rue, mais propose également des propositions de cirque, de danse et des installations visuelles. La majorité des œuvres sont produites en Catalogne, notamment dans les régions de Gérone, avec trois créations provenant de Majorque.
Un Program Éclectique
La programmation du festival se déploie dans huit espaces, un élargissement par rapport à l’année précédente. L’ouverture se fera au Teatre Municipal de Girona avec le spectacle “Glòria a la patrona princesa de Girona”, où l’artiste Glòria Ribera réinterprétera des cuplets des années 20 sur un rythme électronique. La soirée se poursuivra avec le groupe Svetlana.
Parmi les autres spectacles achevés, on retrouve “Mestrança” de la Cia Mestrança, “Tribut a les rates” de Las Espectadoras, “Field Recordings from Oblivion” d’Uku’pacha, “I felt a Funeral in my Brain” de la Cia Lanormal et Sira Aymerich i Besalú, “Kenòpsia” de Las Calatrava, “Zooler” de Sa vorera des Tassó et “Jersei de llana” de la Cia. Malaespina. Outre “Verecúndia”, les deux autres propositions en cours de création sont “Oda als cinc” de Tòfol Caldera Salamanca et “Solo vine a ver el jardín” du Col·lectiu Carns Soltes.
“Per Amor a l’Art” : Un Cri du Cœur et une Dénonciation
Sous le slogan “Per Amor a l’Art” (Par Amour de l’Art), le festival exalte la création tout en dénonçant la précarité du secteur. Eva Ferré, directrice du festival, souligne : Nous voulons couvrir cet espace où une compagnie est déjà créée et formée et a l’objectif de se professionnaliser
. L’objectif est d’attirer des programmateurs pour qu’ils découvrent le travail des artistes et de faciliter la tâche aux jeunes compagnies, particulièrement vulnérables à la précarité.