La révision de l’histoire gagne du terrain sur les plateformes en ligne, alimentant des discours dangereux et révisionnistes. Des personnalités influentes, suivies par des millions de personnes, propagent des idées fausses et minimisent les atrocités du passé.
### Éloge du courage et de la « bienfaisance »
Un certain nombre de podcasts et de chaînes en ligne sont devenus des plateformes pour la diffusion de révisionnisme historique. Des personnalités controversées y partagent des interprétations biaisées et remettent en question des faits établis.
Par exemple, un invité d’un podcast populaire a affirmé qu’il n’existait « tout simplement aucun plan pour approvisionner les millions de personnes qui ont fini dans les camps de prisonniers de guerre ». Il a même suggéré qu’il aurait été plus humain de tuer directement les prisonniers plutôt que de les laisser mourir de faim. L’animateur du podcast n’a pas contesté ces propos, mais a au contraire vanté le « courage » et la « bienfaisance » de son invité. Il a rejeté les accusations d’antisémitisme, affirmant que cela ne convaincrait pas ceux qui connaissent le travail de l’invité.
### « Il a certainement fait beaucoup de bonnes choses pour son pays »
Le problème ne se limite pas à un manque de qualification journalistique. Certains acteurs de cette scène semblent motivés par la transgression, la provocation et la recherche d’une « vérité » alternative. Cette « vérité » se présente souvent comme une opposition spectaculaire au discours politique et scientifique rationnel et fondé sur l’expertise.
Des figures de proue de la « manosphère » – un ensemble de communautés en ligne déplorant le déclin de la masculinité – profitent de ce climat en promouvant des idées réactionnaires.
Un animateur de podcast, suivi par plus d’un million de personnes, a déclaré : « Bien qu’Hitler ait fait des choses moralement incorrectes, il a certainement fait beaucoup de bonnes choses pour son pays. C’est un fait. Mais on n’a même pas le droit de mentionner qu’il a aussi fait du bien pour son pays. »
Ces personnalités n’hésitent pas à plaisanter sur le nazisme et à inciter leurs invités à faire des saluts hitlériens.### Quiconque contredit est un représentant de la « connaissance dominante »
Un ancien combattant d’arts martiaux mixtes a déclaré à ses nombreux abonnés qu’il ne croyait pas qu’un seul Juif était mort dans une chambre à gaz. Face aux critiques, il a rétorqué que les historiens étaient contraints de mentir à cause de gens comme ses détracteurs. Dans certains cercles, il est devenu acceptable de considérer hitler comme une figure « cool ».
Un autre combattant d’arts martiaux mixtes a qualifié Hitler de « bon homme » qui « voulait purifier son pays en expulsant les Juifs avides qui le détruisaient et transformaient tout le monde en homosexuels ». Bien qu’il se soit excusé par la suite, il a maintenu que la « recherche personnelle » révélait que « l’Holocauste n’est pas réel ».
Ces déclarations antisémites, la négation de l’Holocauste et la glorification du régime nazi s’appuient sur une conviction répandue selon laquelle les experts, les universitaires et les journalistes sont les représentants d’une « connaissance dominante » utilisée pour manipuler les masses. Les faits reconnus sont présentés comme des distorsions politiquement motivées de la vérité. Le mot d’ordre est : « Faites vos propres recherches ».
Cette mentalité a alimenté les théories du complot et a contribué à des événements tels que l’attaque du Capitole. L’absence de preuves de fraude électorale en 2020 a été interprétée comme la preuve de la sophistication de la conspiration. La « recherche personnelle » est devenue une source de désinformation en ligne.
### Ils vivent de pure provocation
pour rester pertinent dans certains milieux,il faut jouer avec le feu. Cela peut se faire avec l’aide de « chercheurs » autoproclamés qui affirment que l’Allemagne nazie a été « créée par la banque internationale » et que les camps de concentration ont été construits par des entreprises mondiales pour le travail forcé. L’un d’eux a même affirmé que les discours d’Hitler n’étaient « pas antisémites,mais seulement très pro-allemands ».
Les récits sur l’Holocauste que j’ai appris à l’école sont nés à l’ère de l’facts contrôlée. Nous sommes maintenant à l’ère de l’information ouverte, et beaucoup de ces trucs sur la négation de l’Holocauste sur Twitter méritent d’être discutés.
Comme l’a noté un magazine, beaucoup de ce qui est présenté comme « érudit » dans les podcasts échappe à tout contrôle.
Les gens qui se présentent ici comme des autorités jouent avec les préjugés et remplacent des connaissances complexes par des réponses simples et la désignation de boucs émissaires.
Une journaliste a souligné que cela trouve un écho particulier auprès d’un public « qui ne lit pas ».
Lorsqu’une culture narrative qui se déroule dans les médias audiovisuels se combine avec des méthodes amateurs, notre capacité collective à discerner la vérité diminue.
Ces personnalités ne sont pas intéressées par la recherche de la vérité. Elles vivent de la provocation, de l’étalage de « faits alternatifs » et de la remise en question de faits reconnus, sans aucune considération épistémologique. Le public accepte volontiers les mensonges et croit aux grandes conspirations. Un commentaire sur une discussion en ligne résume cette mentalité : « Il est étonnant que tant de gens aient du mal à remettre en question le récit que leur gouvernement leur a inculqué. »
Révisionnisme Historique en Ligne : Un discours Dangereux
Table of Contents
Introduction
La révision de l’histoire sur les plateformes en ligne prend de plus en plus d’ampleur, propageant des discours dangereux et révisionnistes. Des personnalités influentes, suivies par des millions, diffusent de fausses informations et minimisent les atrocités du passé.
Éloge du Courage et de la « Bienfaisance »
De nombreux podcasts et chaînes en ligne sont devenus des espaces pour le révisionnisme historique. Des personnalités controversées y présentent des interprétations biaisées et remettent en question les faits établis.
« Il a certainement fait beaucoup de bonnes choses pour son pays »
Le problème dépasse le manque de qualification journalistique. Certains acteurs de ce milieu sont motivés par la transgression et la recherche d’une « vérité » alternative, souvent en opposition au discours rationnel.
Quiconque contredit est un représentant de la « connaissance dominante »
Ces déclarations antisémites, la négation de l’Holocauste et la glorification du régime nazi s’appuient sur la conviction que les experts et journalistes représentent une « connaissance dominante » manipulatrice. Le mot d’ordre est : « Faites vos propres recherches ».
Ils vivent de pure provocation
Pour rester pertinent dans certains milieux, il faut jouer avec le feu. Cela se fait avec l’aide de « chercheurs » autoproclamés.
FAQ
Qu’est-ce que le révisionnisme historique ?
La remise en question de l’histoire, souvent avec des interprétations erronées ou des mensonges.
Où se propage le révisionnisme ?
Principalement sur les plateformes en ligne comme les podcasts et les chaînes YouTube.
Qui sont les principaux diffuseurs de ces idées ?
Des personnalités influentes avec des millions d’abonnés,souvent controversées.
Quelles sont les thématiques abordées ?
Négation de l’Holocauste, glorification du nazisme, théories du complot.
Quelle est la motivation de ces personnalités ?
La provocation, le désir de transgression et la remise en question des faits établis.
Quel est l’impact de ces discours ?
Normalisation de l’antisémitisme, diffusion de fausses informations, et radicalisation.
comment les auditeurs réagissent-ils ?
Ils acceptent volontiers les mensonges et croient aux grandes conspirations.