Le gouvernement a franchi une étape significative en identifiant les provinces à l’origine de la panne d’électricité du 28 avril : Grenade, Badajoz et Séville.Une commission d’enquête a été mise en place par le ministère de la Transition Écologique. Ce groupe analyze des « millions » de données pour comprendre les événements précédant 12h33, heure à laquelle l’Espagne a été plongée dans le noir. La ministre Sara Aagesen a précisé au Congrès que trois pertes de production électrique, totalisant 2,2 gigawatts (GW), se sont produites en 20 secondes dans des centrales situées dans ces trois régions.
L’enquête se concentre désormais sur les responsabilités. Red Eléctrica, entreprise contrôlée par l’État, est écartée. L’équipe d’Aagesen recueille des informations auprès d’Iberdrola, Endesa et Naturgy, les entreprises énergétiques ayant le plus de mégawatts installés dans ces provinces.
Badajoz, Grenade et Séville sont des provinces où les énergies renouvelables, notamment les parcs photovoltaïques, sont fortement déployées.Cette énergie intermittente nécessite une gestion rigoureuse de la part de Red Eléctrica. Des experts estiment que le gouvernement est sur le point de déterminer les centrales exactes à l’origine du problème. Une perte de 2 200 MW suggère un nombre limité de centrales capables d’une telle production, même en cas de défaillance simultanée.
Les deux plus grandes centrales photovoltaïques d’espagne se trouvent en Estrémadure et appartiennent à Iberdrola : Francisco Pizarro (590 MW) à Cáceres et Núñez de Balboa (500 MW) à Usagra. La plus grande centrale nucléaire, Almaraz (1 050 MW), est également située en Estrémadure, avec la participation d’Iberdrola (53 %), Endesa (36 %) et naturgy (11 %).
Badajoz,grenade et Séville sont trois des provinces avec un déploiement crucial des énergies renouvelables,en particulier des parcs photovoltaïques.
Des sources du secteur indiquent que le gouvernement a identifié l’origine de la panne. Impliquer directement une entreprise pourrait entraîner des poursuites judiciaires pour dommages et intérêts, avec des amendes et des indemnisations considérables. Les entreprises pourraient tenter de se justifier en invoquant les déconnexions exigées par la réglementation.
Exiger des responsabilités
Jorge Morales, expert en marché de l’énergie, souligne qu’il sera difficile d’exiger des comptes aux entreprises privées, même si la centrale à l’origine de la panne est identifiée. Il faudrait déterminer la conception des systèmes de protection de cette centrale. Si le système est automatique et se déconnecte en cas d’incident sur le réseau, la responsabilité ne pourrait pas incomber uniquement à la centrale, car la réglementation impose un tel système.
La gestion d’un système alimenté par des énergies renouvelables est plus complexe, mais cela ne le rend pas plus vulnérable. « Il faut prendre des précautions différentes ». Red Eléctrica doit adapter sa gestion du système. L’enquête déterminera si la panne aurait pu être évitée avec une gestion différente du réseau par REE.Juan Bachiller, directeur d’ABB Motion, explique que Red Eléctrica gère l’intégration des centrales dans le mix énergétique. Il évoque une « concaténation d’événements » comme cause de la panne. Tous les systèmes de production ont des protections pour se déconnecter et éviter les dommages. REE veille à ce que seules les centrales nécessaires soient déconnectées. Il souligne que la technologie existe pour atténuer les risques liés aux énergies intermittentes,comme les compensateurs synchrones,« très fiables »,utilisés dans des pays comme le Royaume-Uni et testés en Espagne dans des projets pilotes aux Baléares et aux Canaries,avec une mise en service prévue en 2026.
La question cruciale est l’origine de cet effet domino. Des centrales se déconnectent fréquemment, mais les experts affirment que cela passe inaperçu. Les centrales fonctionnent comme des disjoncteurs, se déconnectant en cas de surtension. L’étincelle qui a provoqué la panne totale reste une énigme. L’Europe a donné trois mois à l’Espagne pour soumettre un premier rapport et le régulateur européen dispose d’un délai de près d’un an et demi pour publier le document final. « Le délai accordé par Bruxelles témoigne de la complexité du processus », a déclaré la vice-présidente au Congrès.
Panne d’électricité en Espagne : Ce que vous devez savoir
le 28 avril,l’Espagne a subi une panne d’électricité majeure.Voici les informations essentielles et les questions fréquentes.
FAQ : Questions et réponses sur la panne d’électricité
Quelles provinces sont impliquées ? Grenade,Badajoz et Séville.
Quelle est la cause principale de la panne ? Trois pertes de production électrique, totalisant 2,2 GW, survenues en 20 secondes.
Qui enquête ? Le ministère de la Transition Écologique a mis en place une commission d’enquête.
Qui est impliqué dans l’enquête ? Iberdrola,Endesa et Naturgy,les principales entreprises énergétiques dans les provinces concernées.
Red eléctrica est-elle impliquée dans la panne ? Non, l’entreprise contrôlée par l’État est écartée des responsabilités.
Pourquoi les énergies renouvelables sont-elles mentionnées ? badajoz, Grenade et Séville ont un fort déploiement de parcs photovoltaïques.
Que dit l’expert en énergie Jorge Morales ? Il souligne la difficulté d’établir les responsabilités des entreprises privées.
Qu’est-ce que les compensateurs synchrones ? Une technologie pour gérer les énergies intermittentes, actuellement testée en Espagne.
Quel est le rôle de red Eléctrica ? Gérer l’intégration des centrales dans le mix énergétique.
Quels sont les délais de l’enquête ? L’Espagne a trois mois pour un premier rapport à l’Europe, et le régulateur européen a près d’un an et demi pour le rapport final.
Résumé des informations clés
| Aspect | Détail |
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| Provinces | Grenade, Badajoz, Séville |
| Cause | Trois pertes de production électrique (2,2 GW) en 20 secondes |
| Responsables | Enquête en cours sur Iberdrola, Endesa et Naturgy |
| Acteurs | Commission d’enquête, Red Eléctrica (hors de cause), experts en énergie |
| Technologie | Compensateurs synchrones pour gérer les énergies renouvelables intermittentes (en test) |
| Délais | Espagne: 3 mois pour 1er rapport ; Europe: presque 1,5 an pour rapport final |