L’europe serre la vis contre Israël en raison de la guerre à Gaza
MADRID – 01 juin 2025 – L’Europe prend position face à la guerre à Gaza. Les mesures prises par l’Union Européenne,notamment sous l’impulsion de l’Espagne,visent à exiger l’arrêt des hostilités. Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, plaide ouvertement pour un cessez-le-feu, tout en soulignant les violations des droits de l’homme et le manque d’aide humanitaire. Les discussions portent également sur la suspension des accords commerciaux avec Israël. Cette fermeté européenne marque un tournant et promet de nouveaux développements.
Certes mesures de l’Europe contre Israël en raison de la guerre à Gaza
2025-06-01 09:00:00
Pour la première fois depuis le début de l’offensive israélienne, l’Europe commence à s’exprimer fermement pour exiger l’arrêt de la barbarie contre les civils à Gaza. L’Espagne a été l’un des pays les plus actifs depuis le début. Le ministre espagnol des Affaires étrangères, josé Manuel Albares, le revendique dans une interview où il analyze la situation dans la bande de Gaza, ainsi que la guerre en Ukraine et la question du catalan en Europe.
On parle d’un cessez-le-feu à Gaza, mais quelle crédibilité y accordez-vous ?
Il faut un cessez-le-feu définitif. Il faut la libération inconditionnelle de tous les otages qui sont encore aux mains de l’organisation terroriste Hamas.Et Israël doit permettre l’entrée massive d’aide humanitaire, notamment de médicaments et de nourriture, à la population civile.C’est impératif pour toutes les parties. C’est respecter le droit international humanitaire qui protège la population civile et, en fin de compte, c’est une humanité minimale du Hamas de libérer inconditionnellement les otages et c’est une humanité minimale d’Israël d’arrêter cette guerre qui n’a plus d’autre objectif que de transformer Gaza en un immense cimetière.
Selon vous, ce que nous voyons à Gaza est un génocide ?
La Cour internationale de justice enquête. L’Espagne fait partie de la demande sud-africaine pour qu’une enquête soit menée. Il existe une convention pour sanctionner et prévenir le génocide à partir de laquelle l’Espagne a fondé sa demande. Et,clairement,il existe des typologies signalées dans cette convention,comme empêcher l’entrée d’aide humanitaire dans la bande de Gaza ou ne pas respecter les jugements de la Cour internationale de justice,qui a déjà déclaré il y a plusieurs mois qu’il fallait mettre fin à l’opération militaire à Rafah. Le déplacement forcé de population, comme cela se produit en Cisjordanie, est également contraire au droit international, ainsi que l’expansion des colonies illégales. Par conséquent, il y a des violations flagrantes et l’Espagne veut que la Cour internationale de justice se prononce à ce sujet.
Dans quelle mesure l’Espagne est-elle disposée à faire respecter cet impératif ?
L’Espagne a mené la position de l’Union européenne depuis le début. Tout ce que l’Espagne a fait, fait et continuera de faire a un seul objectif : obtenir la paix. Et cela ne va contre personne ni, bien sûr, contre l’État d’Israël, dont l’existence en toute sécurité fait partie de la solution des deux États. En ce moment, nous avons demandé la suspension de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël sur la base de l’article 2, le respect des droits de l’homme. La révision, que le haut représentant a déjà en cours actuellement, nous la demandions depuis un an, mais aussi la suspension. Nous avons demandé un embargo sur la vente d’armes à Israël.Le Moyen-Orient n’a pas besoin de plus d’armes, au contraire, nous avons besoin d’une désescalade, d’un cessez-le-feu et que la paix définitive y parvienne. Et continuer à avancer sur la voie des sanctions. L’Espagne a déjà une liste de treize colons violents sanctionnés. L’Union européenne, à la demande de l’Espagne, mais à l’unanimité des Vingt-sept, en a une autre. Il faut continuer à avancer. Nous ne pouvons pas permettre à ceux qui croient en la violence et qui veulent rendre unfeasible la solution des deux États, de voyager et d’entretenir des relations avec l’Union européenne en toute normalité.
[Citation de José Manuel Albares : “L’Espagne a mené la position de l’Union européenne depuis le début. Maintenant, nous avons demandé la suspension de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël sur la base de l’article 2, le respect des droits de l’homme.”]
Vous encouragez au sein de l’Union la suspension de l’accord d’association avec Israël, mais quel soutien avez-vous ?
Dix-sept États se sont prononcés très clairement en faveur de la révision. Maintenant, c’est le haut représentant qui doit la mener et nous lui avons demandé que ce soit rapidement. Je n’ai aucun doute sur la façon dont cette révision se terminera. Les images sont claires, les déclarations publiques sont claires, les actions de l’armée d’Israël sont claires. Il est évident que les droits de l’homme ne sont pas respectés.