De nombreuses études observationnelles ont montré que les personnes qui font plus d’exercice et qui ont une bonne condition cardiorespiratoire au début de leur vie présentent un risque plus faible de décès prématuré dû à des causes telles que le cancer et les maladies cardiovasculaires. Une nouvelle étude publiée dans l’European Journal of Preventive Cardiology suggère que l’association entre la condition physique et un risque réduit de mortalité pourrait être trompeuse.
Marcel Ballin, chercheur associé en épidémiologie et auteur principal de l’étude
## Basée sur les données de conscription de plus d’un million d’hommes
L’étude a exploité les données de 1,1 million d’hommes suédois qui ont été enrôlés pour le service militaire entre 1972 et 1995. Les hommes, qui avaient en moyenne 18 ans au moment de la conscription, ont été divisés en cinq groupes en fonction de leur niveau de forme physique à ce moment-là. Ils ont ensuite été suivis jusqu’à l’âge de 60 ans ou jusqu’à leur décès. Grâce à l’accès au Registre national des causes de décès, les chercheurs ont pu connaître leur cause de décès. Ils ont ensuite utilisé différentes méthodes pour étudier l’association entre le niveau de forme physique à la fin de l’adolescence et le décès prématuré.
## Risque très similaire de mourir dans des accidents aléatoires
Les chercheurs ont ensuite examiné comment la condition physique était associée au risque de mourir dans des accidents aléatoires tels que les accidents de voiture, les noyades et les homicides. Ils ont choisi des accidents aléatoires parce qu’ils supposaient qu’il ne devrait y avoir aucune association entre la condition physique des hommes à la fin de l’adolescence et le risque de mourir dans des accidents aléatoires. Cette méthode est appelée analyze des résultats de contrôle négatif et consiste à tester la validité de vos résultats pour un résultat principal en les comparant à un résultat où aucune association ne devrait être trouvée.Si, toutefois, une association est trouvée, cela peut indiquer que les groupes étudiés ne sont pas réellement comparables et que l’étude souffre de ce que l’on appelle généralement une confusion. Les chercheurs ont constaté que les hommes ayant les niveaux de forme physique les plus élevés avaient un risque de 53 % moins élevé de mourir dans des accidents aléatoires. Il est peu probable que la condition physique des hommes ait un effet aussi vital sur leur risque de mourir dans des accidents aléatoires.
Ces résultats ont également été confirmés lorsque les chercheurs ont utilisé le modèle de comparaison des frères et sœurs. En utilisant cette méthode, les chercheurs ont comparé le risque de décès prématuré entre des frères et sœurs ayant des niveaux de forme physique différents afin de contrôler tous les facteurs que les frères et sœurs partagent, tels que les comportements, les facteurs environnementaux et certains facteurs génétiques.
« cela nous a surpris que l’association avec la mortalité accidentelle reflète les autres associations, même après avoir contrôlé tous les facteurs que les frères et sœurs partagent. Cela souligne à quel point les hypothèses que vous faites dans les études observationnelles sont fortes, car il semble très difficile de créer des groupes comparables. Les conséquences peuvent être que vous surestimez l’ampleur des effets que vous trouvez », explique Marcel ballin.
## Image confirmée dans d’autres études
L’étude est l’une des plus importantes du genre dans laquelle les chercheurs ont utilisé des résultats de contrôle négatif pour déterminer si les associations entre la condition physique et la mortalité sont réellement valides.Les résultats de cette étude sont également étayés par d’autres recherches.
« Le fait que les effets d’une bonne condition cardiorespiratoire puissent être surestimés peut sembler controversé pour certains, mais le fait est que si vous regardez les résultats d’études autres que les études observationnelles traditionnelles, une image plus nuancée se dégage. Un certain nombre d’études sur des jumeaux, par exemple, ont trouvé des résultats similaires. Certaines études génétiques suggèrent également qu’il existe des gènes qui affectent à la fois la propension à être physiquement actif ou à avoir un bon niveau de forme physique, et le risque de développer des maladies telles que les maladies cardiovasculaires », explique Marcel.
## Important de baser les interventions sur des estimations correctes
marcel Ballin soutient également qu’il existe de nombreuses raisons différentes de promouvoir l’activité physique.Les interventions à grande échelle ou les changements de politique destinés à s’appliquer à l’ensemble de la population doivent être fondés sur des estimations fiables, sinon il existe un risque de s’attendre à des effets qui ont en fait été surestimés.
« Nos résultats ne doivent pas être interprétés comme si l’activité physique et l’exercice sont inefficaces ou que vous ne devriez pas essayer de les promouvoir. Mais pour créer une compréhension plus nuancée de l’ampleur réelle des effets de la condition physique sur différents résultats, nous devons utiliser plusieurs méthodes différentes. Si nous posons simplement la question de la même manière, nous obtiendrons toujours la même réponse. Ce n’est que lorsque nous obtenons la même réponse à une question que nous avons posée de manière légèrement différente que nous pouvons être sûrs que les résultats sont exacts », explique Marcel Ballin.
La Condition Physique et le Risque de Décès Prématuré : Une Nouvelle Outlook
Table of Contents
Cet article examine une étude publiée dans l’European Journal of Preventive Cardiology qui remet en question l’association perçue entre la condition physique et la réduction du risque de décès prématuré. L’étude, menée sur plus d’un million d’hommes suédois, suggère que les résultats des études observationnelles précédentes pourraient surestimer cet effet.
Méthodologie de l’étude
L’étude a utilisé les données de conscription de 1,1 million d’hommes suédois. Les participants ont été évalués en fonction de leur niveau de forme physique à l’âge de 18 ans et suivis jusqu’à l’âge de 60 ans ou jusqu’à leur décès. Les chercheurs ont ensuite utilisé des méthodes innovantes, incluant l’analyze des résultats de contrôle négatif et la comparaison entre frères et sœurs, pour évaluer cette association.
Résultats de l’étude
L’étude a révélé des résultats surprenants. Les hommes ayant une meilleure condition physique présentaient un risque de 53% moins élevé de mourir dans des accidents aléatoires. Puisque la condition physique n’a probablement pas cet effet sur les accidents aléatoires, cela suggère un biais dans l’étude. L’étude a également montré les mêmes résultats en comparant les frères et sœurs, contrôlant ainsi les facteurs partagés.
Implication de l’étude
L’étude suggère que les associations entre la condition physique et la mortalité observées dans les études précédentes pourraient être surestimées. Marcel Ballin souligne l’importance de baser les interventions de santé publique sur des estimations fiables pour ne pas surestimer les effets attendus. L’auteur met en avant que cette recherche ne remet pas en question l’importance de l’activité physique, mais plutôt la nécessité d’utiliser plusieurs méthodes de recherche afin d’établir une compréhension plus nuancée de l’impact de la condition physique sur la santé.
FAQ
Q : Quelle était l’objectif principal de l’étude ?
R : Remettre en question l’association perçue entre la condition physique et la réduction du risque de décès prématuré.
Q : Quelle méthode a été utilisée pour l’analyse des résultats de contrôle négatif ?
R : L’étude a examiné le risque de décès dû à des accidents aléatoires, où aucune association ne devrait exister avec la condition physique.
Q : Qu’est-ce que la comparaison des frères et sœurs permet de contrôler ?
R : Les facteurs partagés tels que les comportements, les facteurs environnementaux et certains facteurs génétiques.
Q : Quel est le message clé de l’auteur Marcel ballin ?
R : il faut utiliser plusieurs méthodes de recherche pour avoir une compréhension plus précise de l’impact de la condition physique sur la santé.
Tableau Récapitulatif
| Aspect étudié | Résultats dans l’étude | Implication |
| ————————— | ————————- | —————————————- |
| Condition Physique & Mortalité | Association perçue | Les effets pourraient être surestimés. |
| Accidents Aléatoires | Risque réduit (53%) | Indique possible biais dans l’étude. |
| Comparaison Frères & Sœurs | Résultats similaires | Confirmation des résultats par contrôle des facteurs partagés. |