le roman « La montagne magique » de thomas mann se termine avec l’envoi de son protagoniste dans une guerre qui allait devenir la Première Guerre mondiale. Une analyze récente s’interroge sur l’influence possible d’Ernst Jünger sur ces dernières pages.
la question de savoir si Thomas Mann s’est inspiré des écrits d’Ernst Jünger, notamment de « Orages d’acier », pour décrire la guerre dans « La Montagne magique » n’a jamais été posée. Il est établi que Thomas Mann connaissait des œuvres ultérieures d’Ernst Jünger.
Il est possible que Thomas Mann ait lu « Orages d’acier » lors de la phase finale de l’écriture de « La Montagne magique ». Thomas Mann avait prévu de terminer son roman avec le début de la guerre. N’ayant pas vécu la Première Guerre mondiale, il avait besoin d’informations allant au-delà des reportages journalistiques pour le chapitre final.
### La description crue de la guerre par Jünger
Le titre du dernier chapitre,« Le coup de tonnerre »,suggère un grand final. La description qui suit pourrait être une allusion à « Orages d’acier ». La métaphore du tonnerre et des éclairs pourrait renvoyer aux tirs d’artillerie décrits par Jünger.
Ahnten wir, daß fast alle von uns verschlungen werden sollten an tagen, in denen das dunkle Murren dahinten aufbrandete zu unaufhörlich rollendem Donner? Der eine früher, der andere später?
Thomas Mann devait condenser la guerre dans son roman. Jünger avait déjà créé un modèle dans le premier chapitre de « Orages d’acier ».
Jünger a fourni une description crue de la guerre du point de vue d’un soldat.Il a réussi à condenser l’ensemble des événements de la guerre en quelques pages.
Wir hatten Hörsäle, Schulbänke und Werktische verlassen und waren in den kurzen Ausbildungswochen zusammengeschmolzen zu einem großen, begeisterten Körper.
Cependant, dès leur première mission, les jeunes soldats sont confrontés à la réalité de la guerre.
Mit einem merkwürdig beklommenen Gefühl der Unwirklichkeit starrte ich auf eine blutüberströmte Gestalt.
Le narrateur conclut :
Der Krieg hatte seine Krallen gezeigt und die gemütliche Maske abgeworfen.
### Dans le roman de Mann, toute trace d’enthousiasme pour la guerre est absente
La description dans « La Montagne magique » correspond au récit de Jünger. L’ironie des mille pages précédentes a disparu. Thomas Mann tente de surpasser le récit de Jünger dans les détails. Chez lui, « trois mille garçons fébriles », dont le protagoniste, se rendent également « en train » dans la zone de guerre en France.Il s’agit également d’un « régiment de volontaires, de jeunes gens, principalement des étudiants ». Et eux aussi étaient devenus, comme on le dit aussi littéralement, « un corps », « calculé », selon la surenchère, « pour… ».
Wie in den âStahlgewitternâ gibt es auch im âZauberbergâ bald nach Ankunft der Rekruten im Kriegsgebiet Schwerverletzte und Sterbende: âSie werden getroffen, sie fallen, mit den Armen fechtend, in die Stirn, in das Herz, ins Gedärm geschossen. Sie liegen, die Gesichter im Kot, und rühren sich nicht mehr.â
ensuite, l’histoire s’interrompt brusquement.
Und so, im Getümmel, in dem Regen, der Dämmerung, kommt er uns aus den augen. Lebwohl, Hans castorp, des Lebens treuherziges Sorgenkind! Deine geschichte ist aus. Zu Ende haben wir sie erzählt.
Ainsi, l’auteur du *Zauberberg* a dépeint l’horreur de la guerre.Il est remarquable qu’il n’ait jamais mentionné *Stahlgewitter*, mais il y a des raisons. L’une d’elles est sans doute sa prétention à l’originalité. Une autre est la pratique courante de ne pas citer les sources. Cette pratique était particulièrement marquée dans l’essai *Betrachtungen eines Unpolitischen*. Il y parle d’un besoin d’aide et d’un recours infini aux autorités. C’était aussi le cas pour *Zauberberg*.Contrairement aux *Betrachtungen*, le roman ne contient aucun enthousiasme pour la guerre. Il est certes noté pour les nouveaux soldats, mais détruit par la description de leurs expériences.
Nach kurzem Aufenthalt beim Regiment hatten wir gründlich die Illusionen verloren, mit denen wir ausgezogen waren.
L’auteur commence le dernier paragraphe du roman avec une adresse presque sarcastique à son protagoniste.
Fahr wohl â du lebest nun oder bleibest! Deine Aussichten sind schlecht; das arge Tanzvergnügen, worein Du gerissen bist, dauert noch manches Sündenjährchen, und wir möchten nicht hoch wetten, dass Du davonkommst.
L’accord sur la vision négative de la guerre est frappant.La différence est que dans *Stahlgewittern*, les raisons en sont exposées jour après jour. L’auteur du *Zauberbergs* se retire avec une question de la réalité cruelle. Il l’illustre avec une métaphore pathétique.
wird auch aus diesem Weltfest des Todes, auch aus der schlimmen Fieberbrunst, die rings den regnerischen Abendhimmel entzündet, einmal die liebe steigen?
Il connaissait *Zauberberg* ainsi que *Betrachtungen eines Unpolitischen*. Alors qu’il n’a mentionné le roman qu’une seule fois, son frère l’a vivement attaqué.
Thomas Mann, der exakte Darsteller einiger Fäulnisprozesse am menschlichen Bestande, würde uns vollkommen gleichgültig sein, wenn er sich nicht aus seinem luftdicht abgeschlossenen Zauberberg hervorgewagt hätte, um mit seiner Feder nach dem deutschen Nationalismus zu stechen.
Une raison de cette attaque était qu’il s’était déjà prononcé en faveur de la démocratie parlementaire.
La critique des *Betrachtungen* était plus nuancée.Il était conscient de la proximité idéologique de ses articles. Tous deux se sont prononcés en faveur de la guerre et de la nation allemande. Il a décrit cela comme une révolution conservatrice. Il a mis en garde contre le fait que le type de tels maîtres de la phrase essaie de s’incruster dans les rangs des nationalistes.Il n’y a pas eu de controverse publique dans les années vingt. Il avait également laissé derrière lui les opinions nationalistes.
Les idées n’ont retrouvé de l’importance que lorsqu’un livre sur les courants conservateurs de droite a été publié.Il y jouait un rôle important. Il a désigné les *Betrachtungen* comme l’Åuvre standard de la révolution conservatrice. Il a décrit le *Zauberberg* comme un témoignage de détachement. Les idées politiques de l’époque sont discutées par les personnages principaux.
Les explications sont intéressantes dans ce contexte. Bien qu’il n’ait pas utilisé le terme de révolution conservatrice.L’auteur s’appropria le chef,sans plus de précisions,en utilisant un terme central pour Jünger,le nihilisme.Jünger ne s’y opposa pas publiquement, la littérature scientifique suivit les idées de Mohler sans autre distinction. Un livre influent de Stefan Breuer, âAnatomie der Konservativen Revolutionâ (1993), illustre cela, où thomas Mann ne joue aucun rôle contrairement à Jünger.
Jünger affirmait dans âDas Haus der Briefeâ, paru en 1951, qu’âjede konservative Revolution ins Leere stoÃen
â et donc âscheitern
â müsse, car le mot âkonservativ
â témoigne d’un âGefühl des mangels
â. âDer Mensch
â, selon Jünger, ne veut ânicht zurück
â, mais préfère âErkenntnis, vergeistigung, auch unter schmerzen
â. Jünger avance un argument anthropologique contre l’idéologie du conservatisme. Mann justifia sa réorientation dans les années vingt par l’évolution politique de la République de Weimar. L’abandon des positions nationalistes unit les deux auteurs. Les points communs exprimés dans âStahlgewittern
â et âZauberberg
â furent durablement occultés par la critique, la polémique et l’ignorance des deux côtés.
L’Influence de Jünger sur la fin de “La Montagne Magique” de Thomas Mann : Une Analyze
Le roman “La Montagne magique” de Thomas Mann se conclut avec l’envoi de son protagoniste à la guerre, et une analyse récente interroge l’ influence possible d’Ernst Jünger sur ces dernières pages.
La question de savoir si Thomas Mann s’est inspiré des écrits d’Ernst Jünger, notamment de « Orages d’acier », pour décrire la guerre dans « La Montagne magique » n’a jamais été posée. Il est établi que Thomas Mann connaissait des œuvres ultérieures d’Ernst Jünger. Il est possible que Thomas Mann ait lu « Orages d’acier » lors de la phase finale de l’écriture de « La Montagne magique ». Thomas Mann avait prévu de terminer son roman avec le début de la guerre. N’ayant pas vécu la Première Guerre mondiale,il avait besoin d’informations allant au-delà des reportages journalistiques pour le chapitre final.
La description crue de la guerre : Jünger vs. Mann
Le titre du dernier chapitre, « Le coup de tonnerre », suggère une fin dramatique. La description qui suit pourrait faire écho à « Orages d’acier » de Jünger, notamment par l’utilisation de métaphores liées aux tirs d’artillerie. Dans “Orages d’acier”, Jünger offre une description crue de la guerre du point de vue d’un soldat. Il a réussi à condenser l’ensemble des événements de la guerre en quelques pages.
Dans le roman de Mann, l’enthousiasme pour la guerre est absent. La description de la guerre dans “La Montagne magique” correspond au récit de Jünger. Thomas Mann tente de surpasser le récit de Jünger dans les détails, en décrivant l’horreur de la guerre.Il est remarquable qu’il n’ait jamais mentionné Stahlgewitter, mais il y a des raisons, telles que l’originalité et la pratique courante de ne pas citer les sources.
Tableaux comparatifs : Jünger vs. Mann
| Caractéristique | Ernst Jünger (“Orages d’acier”) | Thomas Mann (“La Montagne magique”) |
| :——————— | :—————————————————————————– | :—————————————————————————————— |
| Description de la guerre | Crue, du point de vue d’un soldat. | Absence d’enthousiasme, description de l’horreur. |
| Style | Condens