L’Inde face à l’insurrection maoïste : une éradication à quel prix ?
Table of Contents
BENGALURU – 27 Octobre 2024 – Le gouvernement indien prévoit d’éradiquer l’insurrection maoïste d’ici 2026, déclenchant une opération militaire d’envergure. Cette offensive, menée notamment dans le Chhattisgarh, soulève de vives inquiétudes concernant les droits de l’homme et le coût humain de cette stratégie. Des experts et organisations, forts de leur expertise, s’interrogent sur les motivations réelles de cette lutte et ses potentielles conséquences. Pour aller plus loin, plongez au cœur de cette crise…
“`html
L’Inde face à l’insurrection maoïste : une éradication à quel prix ?
Depuis des décennies, une guerre de guérilla communiste fait rage dans les jungles indiennes. Ce qui a débuté comme un soulèvement dans les années 1960, alimenté par les inégalités et le mécontentement des populations les plus pauvres, s’est transformé en une lutte armée maoïste déterminée à renverser l’État indien. Le gouvernement indien s’est fixé un objectif ambitieux : éradiquer complètement cette insurrection d’ici mars 2026. Mais cette détermination soulève de graves questions sur le coût humain de cette stratégie.
L’offensive Kagar : une stratégie radicale
le ministre de l’Intérieur, Amit shah, a annoncé que l’insurrection maoïste serait “complètement éradiquée” d’ici mars 2026. Cette annonce fait suite à des décennies d’insurrection et à une répression étatique qui a coûté la vie à près de 12 000 civils, militants et membres des forces de sécurité.
L’opération Kagar, lancée début 2024, est présentée comme la phase finale de la lutte contre le mouvement naxalite. Elle se concentre sur les vastes zones forestières du Chhattisgarh, le dernier bastion maoïste. Plus de 60 000 membres des forces de sécurité ont été déployés, appuyés par des technologies avancées de drones et de surveillance.
Cette intensification des opérations a fait de 2024 l’année la plus meurtrière depuis plus d’une décennie, avec 344 personnes tuées lors d’opérations de sécurité, selon le portail du terrorisme en Asie du Sud.
Allégations de violations des droits de l’homme
Cependant, des militants, des avocats et d’anciens fonctionnaires dénoncent des violations des droits de l’homme et des pertes de vies civiles liées à cette opération. Ils remettent également en question les motivations du gouvernement et sa capacité à réellement éradiquer un mouvement idéologiquement motivé.
N Venugopal, un rédacteur en chef qui a longuement documenté le mouvement, affirme que sur les quelque 500 personnes tuées depuis le début de l’escalade de la contre-insurrection en 2024, environ la moitié étaient des Adivasis non combattants, y compris des enfants.
“Ce n’est pas une opération anti-maoïste, c’est une série de meurtres”, a-t-il déclaré. “Les forces de sécurité sont devenues comme des chasseurs de primes, tuant pour des récompenses.”
Des organisations comme Amnesty International et Human Rights Watch ont documenté au fil des ans des allégations d’exécutions extrajudiciaires, de détentions arbitraires, de déplacements forcés et de violences sexuelles commises par les forces de sécurité.
Intérêts économiques en jeu ?
Depuis le début de l’année, les dirigeants du mouvement naxalite, qui opère sous le nom de Parti communiste de l’Inde (maoïste), ont publié plusieurs déclarations appelant à un cessez-le-feu et exprimant leur volonté de négocier la paix avec le gouvernement. Cependant, le gouvernement a ignoré ces appels.
Cette