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Émissions non-échappement : pollution majeure

Pollution par les microparticules : les NEE, un défi majeur en Europe

PARIS – Lundi 29 mai 2025 –

Une nouvelle étude met en lumière l’ampleur de la pollution par les microparticules en Europe, principalement dues aux émissions non liées aux gaz d’échappement (NEE). L’étude, menée par EIT Urban Mobility en collaboration avec plusieurs partenaires, révèle que l’usure des freins et des pneus est une source majeure de ces particules fines. L’étude a été présentée lors du Forum International du Transport à Leipzig, soulignant la nécessité d’agir rapidement. Pour en savoir plus sur les solutions envisagées,lisez la suite.

La pollution par les microparticules : un défi majeur en Europe

Mise à jour : 25 mai 2025

La menace invisible : les microparticules et la santé publique

La pollution par les microparticules (PM), ces particules fines en suspension dans l’air, demeure une préoccupation majeure pour la santé environnementale en Europe. En 2022, une proportion alarmante de la population, dépassant les 96%, a été exposée à des concentrations de PM 2,5 (particules d’un diamètre inférieur ou égal à 2,5 microns) qui excèdent les seuils de sécurité établis par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Nouvelle étude révèle une source de pollution insoupçonnée

Une étude récente, commandée par EIT Urban Mobility, une initiative de l’European Institute of Innovation and Technology (EIT), en collaboration avec Transport for London (TfL) et la Greater London Authority (GLA), met en lumière une source de pollution souvent négligée : les émissions non liées aux gaz d’échappement (NEE). Ces NEE,composées de particules issues de l’usure des freins,des pneus et de la chaussée,sont désormais identifiées comme la principale source de pollution terrestre par les particules provenant du transport.

présentation des résultats à la Cumbre Anual del Foro Internacional del Transporte (ITF)

Les conclusions de cette étude ont été dévoilées lors de la Cumbre Anual del Foro Internacional del Transporte (ITF) à Leipzig. Yoann Le Petit,directeur de Thought Leadership chez EIT Urban Mobility,a présenté ces résultats en collaboration avec des représentants de TfL et de la GLA.

Recommandations pour les gouvernements et les institutions européennes

L’étude exhorte les gouvernements nationaux à adopter les normes Euro 7, à encourager l’innovation dans les matériaux à faible usure et à soutenir le renouvellement des flottes de véhicules existantes. De plus, il est essentiel que les institutions européennes établissent des méthodes de mesure harmonisées, selon Yoann Le Petit.

L’impact croissant des émissions non liées aux gaz d’échappement

Alors que les émissions traditionnelles des pots d’échappement diminuent grâce à l’électrification et aux nouvelles réglementations, l’attention se tourne vers les NEE. Dans des villes comme Londres,Milan et Barcelone,ces émissions représentent entre 68% et 88% des PM 10 provenant du transport routier,et jusqu’à 78% des PM 2,5.Outre la détérioration de la qualité de l’air, les particules NEE contaminent l’eau et le sol, suscitant des inquiétudes quant aux dommages écologiques à long terme et à l’accumulation de microplastiques.

Les freins et les pneus : principaux coupables de la pollution par les NEE

L’usure des freins est actuellement la principale source de NEE dans les zones urbaines, avec plus de 40% des particules résultantes restant en suspension dans l’air. L’usure des pneus est également un facteur notable, bien que la majorité des particules finissent par se déposer sur l’asphalte ou se disperser dans les écosystèmes environnants. La conduite urbaine, caractérisée par des arrêts et des démarrages fréquents, exacerbe ces deux formes de pollution.

Le saviez-vous ? La conduite en ville, avec ses arrêts fréquents, augmente considérablement l’usure des freins et des pneus, contribuant ainsi à la pollution par les NEE.

Normes Euro 7 : une première étape vers la réglementation des NEE

Les futures normes Euro 7 introduiront pour la première fois des restrictions sur les émissions causées par l’usure des freins et des pneus, à partir de 2026 et 2028 respectivement. Cependant, dans le cas des pneus, ces restrictions ne s’appliqueront qu’aux véhicules neufs.

Adoption précoce de composants anti-usure : une solution prometteuse

L’étude d’EIT Urban Mobility souligne qu’une adoption rapide de composants anti-usure dans toutes les flottes de véhicules pourrait générer des avantages significatifs plus tôt que prévu. Néanmoins, elle met en garde contre la nécessité d’une évaluation rigoureuse de la toxicité des matériaux utilisés pour éviter des conséquences imprévues.

Conseil pratique : Lors du remplacement de vos freins et pneus, privilégiez les modèles conçus pour réduire l’usure et la production de particules.

Changer les habitudes de déplacement : la clé d’une réduction significative de la pollution

Au-delà des solutions techniques, l’abandon progressif de l’utilisation de la voiture individuelle est présenté comme la stratégie la plus efficace. les modèles analysés indiquent que le remplacement des trajets en voiture par des déplacements en transport public, à pied ou à vélo réduit jusqu’à cinq fois plus les émissions de particules que la seule électrification du parc automobile. L’impact est encore plus important lorsque ces deux mesures sont combinées.

Analyze coût-bénéfice : Londres montre la voie

Une simulation coût-bénéfice réalisée pour Londres révèle que l’installation de freins et de pneus anti-usure est la mesure la plus rentable, avec une estimation des bénéfices sociaux nets de 235 millions d’euros d’ici 2050. Cependant, ces bénéfices pourraient être considérablement augmentés en modifiant les habitudes de déplacement et l’utilisation des véhicules.

Un appel à l’action à plusieurs niveaux

L’étude propose une approche à plusieurs niveaux pour lutter contre les NEE.Elle appelle les autorités locales à considérer les NEE comme une source importante de pollution et à agir en conséquence. Cela implique de soutenir l’électrification des véhicules, d’étendre les zones à faibles émissions, de réduire les limites de vitesse pour diminuer le freinage, de favoriser l’allègement des véhicules et de garantir l’entretien des routes pour minimiser l’usure des surfaces. Les investissements dans les infrastructures de transport public, piétonnes et cyclables doivent être au cœur des initiatives visant à réduire la dépendance à l’automobile.

Question pour les lecteurs : Quelles mesures concrètes votre ville pourrait-elle prendre pour réduire la pollution par les NEE ?

FAQ sur la pollution par les microparticules

Qu’est-ce que les PM 2,5 ?
les PM 2,5 sont des particules fines en suspension dans l’air, d’un diamètre inférieur ou égal à 2,5 microns.
Quelles sont les principales sources de NEE ?
Les principales sources de NEE sont l’usure des freins, des pneus et de la chaussée.
Que sont les normes Euro 7 ?
Les normes Euro 7 sont des réglementations européennes qui visent à limiter les émissions polluantes des véhicules, y compris les NEE.
Comment réduire la pollution par les NEE ?
Plusieurs mesures peuvent être prises, notamment l’adoption de composants anti-usure, l’utilisation des transports en commun, la marche, le vélo et l’entretien des routes.

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