Le cerveau des éléphants d’Asie plus lourd : une découverte clé
CAPITALE – 17 Mai 2024 –
Une récente étude, menée par une équipe internationale de chercheurs de renom, a mis en lumière des différences significatives au niveau du cerveau des éléphants. On y apprend que le cerveau des éléphants d’Asie pèse en moyenne 20 % de plus que celui de leurs cousins africains, et ce malgré une taille corporelle inférieure. Les scientifiques ont analysé des données issues de diverses sources, y compris des images par résonance magnétique. Cette découverte, appuyée par des experts, ouvre de nouvelles pistes pour comprendre le comportement et l’intelligence de ces majestueux animaux. Pour en savoir plus sur les implications potentielles de cette recherche, lisez la suite.
Les éléphants d’Asie possèdent un cerveau 20 % plus lourd que celui de leurs cousins africains, malgré une taille significativement inférieure et des millions d’années d’évolution séparant les deux espèces.
Des scientifiques ont également démontré que le cerveau des éléphants triple de poids après la naissance.
Ces résultats offrent des pistes d’explication concernant les différences comportementales entre les éléphants d’Afrique et d’Asie, ainsi que sur la longue période de jeunesse des pachydermes, durant laquelle ils acquièrent une expérience considérable et développent des compétences sociales.
Les éléphants sont reconnus pour leur sociabilité et leur intelligence.Pourtant, les connaissances sur leur cerveau restent étonnamment limitées.
Une équipe internationale de recherche a analysé le poids et la structure cérébrale d’éléphants d’Asie et d’afrique, sauvages ou vivant dans des zoos, en s’appuyant sur des données bibliographiques et des images obtenues par résonance magnétique.
## Plus de cinq kilos
Les chercheurs ont mis en évidence des différences visibles (les éléphants d’Asie sont plus petits, leurs oreilles sont relativement plus petites, ils ne possèdent qu’un seul “doigt” sur leur trompe et la plupart des femelles sont dépourvues de défenses) et ont constaté que certaines différences comportementales s’étendent à l’intérieur de leur crâne. Le cerveau des femelles adultes d’éléphants d’Asie est significativement plus lourd, avec un poids moyen de 5 300 grammes, contre un peu plus de 4 400 grammes pour leurs homologues africaines.
Cette conclusion n’a pas pu être confirmée de manière définitive chez les mâles (dont le cerveau est significativement plus lourd dans les deux espèces) en raison du manque d’informations disponibles sur les éléphants d’Asie. Cependant, le cervelet est proportionnellement plus lourd chez les éléphants d’Afrique (22 % du poids total du cerveau) que chez les éléphants d’Asie (19 %).
La croissance du cerveau des éléphants après la naissance est comparable à celle du cerveau humain.
Les scientifiques ont également démontré que les éléphants connaissent une croissance cérébrale postnatale très importante. Le cerveau des éléphants adultes est environ trois fois plus lourd qu’à la naissance. cette croissance cérébrale est significativement plus importante que celle de tous les primates, à l’exception des humains, dont le cerveau à la naissance ne représente qu’environ un cinquième de son poids final.
La nouveauté de ces découvertes sur la taille du cerveau des éléphants s’explique par la difficulté d’obtenir des sujets d’étude : l’extraction du cerveau d’un éléphant du crâne d’un animal décédé est une procédure vétérinaire complexe et rare.Pour cette étude, 19 cerveaux ont été analysés. Ils provenaient d’éléphants de zoos décédés ou euthanasiés pour des raisons de bien-être animal, ou de dissections d’éléphants sauvages morts, notamment dans le parc national Kruger en Afrique du Sud. Les scientifiques ont également pu inclure les données de six cerveaux supplémentaires provenant d’une étude antérieure menée par une autre équipe de recherche.
La différence de poids du cerveau est peut-être la différence la plus importante entre ces deux espèces d’éléphants. Elle pourrait expliquer d’importantes différences de comportement entre les éléphants d’Asie et d’Afrique.
Malav Shah, du BCCN
Par exemple, les deux espèces présentent un comportement très différent dans leurs interactions avec les humains.
les éléphants d’Asie sont partiellement domestiqués depuis des milliers d’années et sont utilisés comme animaux de travail dans différentes cultures et régions. en revanche, les cas de domestication réussie d’éléphants d’Afrique sont très rares. Il est beaucoup plus difficile pour les éléphants d’Afrique de s’habituer à la compagnie humaine que pour les éléphants d’Asie.