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Sebastião Salgado, connu pour ses reportages poignants sur l’humanité et la nature, est décédé à Paris le 23 mai.Ses
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Hommage à Sebastião Salgado : Un regard sur l’humanité et la nature
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Sebastião Salgado, photographe globe-trotteur inspiré par la majesté de la nature et les luttes de l’humanité, est décédé le 23 mai à Paris. Il avait 81 ans. Ses images en noir et blanc ont documenté les conflits, la pauvreté et les coins reculés de son Brésil natal.
Un photographe engagé
La cause de son décès est une leucémie liée à un type de paludisme contracté en 2010 lors d’un voyage en Indonésie, selon une déclaration de sa famille. M. Salgado,qui a travaillé pour Magnum Photos avant de créer sa propre agence,a reçu de nombreux prix prestigieux en photographie et a été largement acclamé pour sa capacité à capturer des récits riches dans un seul cadre.
Pendant des décennies, M. Salgado a été présent lors de nombreuses crises majeures dans le monde : la famine dévastatrice en Éthiopie dans les années 1980, la guerre menée par les États-Unis en 1991 pour chasser les forces irakiennes du Koweït, le génocide de 1994 au Rwanda et d’autres bouleversements. Il a décrit sa mission comme cherchant à transmettre un sentiment des gens ordinaires pris,souvent impuissants,dans le tumulte.
Images marquantes
Dans son essai photographique de 1986 sur les mineurs d’or dans l’État de Pará, au nord du Brésil, une image montrait un homme enveloppé de sueur et de saleté gravissant une échelle en bois. Un sac chargé du sol de la mine était maintenu par une corde autour de son front. Une autre scène, prise de l’intérieur de la mine, était un tableau grand angle de travailleurs grimpant et creusant dans un flux semblable à celui des fourmis.
Ses autres projets, qui font partie d’un ensemble d’œuvres couvrant 120 pays, comprenaient une série sur les migrants en Afrique du Nord désespérés d’atteindre l’Europe et la vie dans les bidonvilles où les préoccupations immédiates sont la nourriture et la sécurité.
Un message universel
M. Salgado a exprimé une vision claire de son travail :
J’admets qu’il y a un message très spécifique dans mon travail. Les pays en développement n’ont jamais été aussi pauvres ou aussi dépendants qu’ils le sont aujourd’hui.
Il a ajouté :
Il est temps de lancer le concept de l’universalité de l’humanité. La photographie se prête à une démonstration de ceci et comme un instrument de solidarité entre les peuples.
De l’économie à la photographie
Économiste de formation, M. Salgado a emprunté l’appareil photo de sa femme en 1971 alors qu’il travaillait à Londres pour l’Organisation Internationale du Café.Lors d’un voyage en Afrique, il a pris des photos de travailleurs et de la vie rurale.Quatre jours plus tard,j’avais une obsession ; quinze jours plus tard,un appareil photo à moi
,a raconté M. Salgado. En un mois, j’avais une chambre noire.
Il a cherché des emplois de photographe indépendant en 1973 et a ensuite contribué à des travaux pour les agences de photos Sygma et Gamma. À la fin des années 1970, il a rejoint magnum, un foyer professionnel pour certains des meilleurs photographes du monde.
Engagement environnemental
M.Salgado a quitté Magnum en 1994 pour créer Amazonia Images avec sa femme, Lélia Wanick Salgado. Quatre ans plus tard,le couple a fondé le groupe environnemental Instituto Terra,qui cherche à restaurer des étendues de la forêt atlantique du sud-est du Brésil menacées par le développement.
M. Salgado a de plus en plus tourné son objectif vers la nature, se rapprochant suffisamment pour photographier la peau semblable à une armure d’un iguane marin aux Galapagos et, d’autres fois, reculant pour des vues telles qu’une rivière à travers la nature sauvage de l’Alaska et les courbes sculptées des icebergs antarctiques.
Dans sa série “Amazonia”, M. Salgado a voyagé à travers la forêt tropicale,prenant des portraits de peuples autochtones et relatant la puissance du monde naturel,comme des nuages imposants,apparaissant sur ses photos de la couleur de l’acier forgé,s’élevant au-dessus de la canopée de la forêt.
Dans une réserve naturelle privée, lui et sa femme ont planté plus de 300 espèces d’arbres dans le cadre d’un réensauvagement. Au fur et à mesure que les arbres poussaient, les oiseaux et les insectes sont revenus. Les racines des arbres ont freiné l’érosion.
M. Salgado a partagé ses préoccupations croissantes :
Bien que nous ayons été étonnés de la façon dont la nature peut se défendre, nous avons commencé à nous inquiéter de la menace qui pèse sur la planète entière.
Sebastião Salgado, British Journal of Photography, 2013
Il a ajouté :
Il y a une idée étrange que la nature et l’humanité sont différentes, mais en fait cette séparation pose une grande menace à l’humanité. Nous pensons que nous pouvons contrôler la nature, mais il est facile d’oublier que nous en avons besoin pour notre survie.
sebastião Salgado, British Journal of Photography, 2013
Jeunesse et exil
Sebastião Ribeiro Salgado Jr. est né à Aimorés,dans l’État brésilien de Minas Gerais,au nord de Rio de Janeiro,le 8 février 1944. Sa famille exploitait un ranch de bétail.
En 1964, l’armée brésilienne a pris le contrôle du gouvernement lors d’un coup d’État qui a évincé le président João Goulart. Alors que la junte au pouvoir menait des répressions contre la dissidence, M. Salgado et sa femme ont décidé de fuir.Ils se sont dirigés en 1969 vers Paris, qui deviendrait leur principale base au cours des cinq prochaines décennies.
M. Salgado a souligné l’importance de la présence physique pour un photographe :
Si un photographe n’est pas là, il n’y a pas d’image. Nous devons être là. Nous nous exposons beaucoup. Et c’est pourquoi c’est un immense privilège.
Moments historiques
Lors d’une mission à Washington en 1981, M. Salgado était parmi les rares photographes à l’extérieur d’un hôtel lorsque l’aspirant assassin John Hinckley Jr. a ouvert le feu sur le président Ronald Reagan en 1981. Les clichés de M. Salgado (pris en couleur) montrent des agents des services secrets entourant Hinckley.
Reconnaissance et héritage
Parmi les distinctions de M. Salgado, citons le Leica Oskar Barnack Awards, qu’il a reçu deux fois, et plus de 10 prix World Press Photo dans des catégories telles que le reportage d’actualité et l’actualité générale.
Outre son épouse, il laisse dans le deuil ses fils, Juliano et Rodrigo, et deux petits-enfants. Un documentaire de 2014 sur la vie et l’œuvre de M.Salgado, “Le sel de la Terre”, a été co-réalisé par Wim Wenders et son fils Juliano.
Lors d’une cérémonie commémorative dans la capitale brésilienne, Brasília, le président du pays, Luiz Inácio Lula da Silva, a observé une minute de silence et a qualifié les photographies de M.Salgado de signal d’alarme pour la conscience de toute l’humanité.
Dans une interview accordée au Guardian en 2024, M. Salgado a demandé :
Pourquoi le monde pauvre devrait-il être plus laid que le monde riche ? La lumière ici est la même que là-bas. La dignité ici est la même que là-bas.