Imaginez un dinosaure de la taille d’un pigeon, arborant un plumage iridescent digne d’un colibri. C’est Caihong juji, un petit théropode découvert en Chine, dont le nom signifie littéralement grand crête arc-en-ciel en mandarin.

Une découverte fortuite et une description minutieuse

En février 2014, le Musée Paléontologique de liaoning, situé dans le nord-est de la Chine, a acquis un fossile exceptionnel. ce fossile, découvert par un fermier nommé Yang Jun, provenait d’une carrière proche du village de Nanshimenzi, dans la province voisine de Hebei. Il s’agissait d’un petit théropode remarquablement bien conservé, presque complet, avec des tissus mous et un plumage préservés, pris en sandwich entre deux plaques de pierre. Après une préparation minutieuse, le fossile a été décrit en 2018 et baptisé Caihong juji.Ce nom, d’origine chinoise, combine caihong, qui signifie arc-en-ciel, et juji, qui se traduit par grande crête. Cette appellation fait référence à son plumage coloré et aux crêtes osseuses ornant sa tête.

Description physique : Un petit prédateur coloré

Caihong était un dinosaure bipède de petite taille, mesurant environ quarante centimètres de long et pesant moins d’un demi-kilo. Son crâne, de moins de sept centimètres, était allongé, rappelant celui du vélociraptor, avec des crêtes osseuses en forme de cornes au-dessus des yeux. Sa dentition était particulièrement intéressante :

• Dents avant : Petites et serrées.
• Dents médianes et postérieures : Plus robustes et espacées.
• Dents médianes : Serrées sur le bord postérieur.
• Dents postérieures : Serrées sur les deux bords.

La rangée de dents de la mâchoire supérieure était particulièrement longue, s’étendant jusqu’en dessous des yeux.

Des membres antérieurs courts et des plumes asymétriques

Les membres antérieurs de Caihong étaient relativement courts, avec un bras plus long que l’avant-bras, une caractéristique souvent observée chez les espèces volantes. Ses membres postérieurs étaient très longs, plus de trois fois la longueur du tronc. Comme chez beaucoup de ses proches, le deuxième doigt était doté d’une petite griffe rétractable en forme de faucille. La queue, relativement courte (environ dix-huit centimètres), était ornée de longues plumes asymétriques, atteignant jusqu’à onze centimètres, formant un éventail.Ces plumes asymétriques sont les plus anciennes connues dans les archives fossiles.

Un plumage complet et coloré

À l’exception des griffes et du museau, Caihong était entièrement recouvert de plumes. Sur la tête et le cou, on trouvait deux types de plumes : des plumes longues et rigides d’environ deux centimètres, et d’autres plus courtes, d’un centimètre de long. Sur le tronc et les pattes, les plumes, en forme de ruban, atteignaient quatre centimètres de long, avec des barbes denses, droites et parallèles.

L’ancêtre de l’alula ?

Sur le premier doigt des mains, un groupe de plumes étroites rappelait l’alula, une structure que les oiseaux modernes utilisent pour améliorer la portance à basse vitesse lors des décollages et des atterrissages. Bien qu’il ne soit pas certain que cette structure ait eu la même fonction chez Caihong, il s’agit de la plus ancienne apparition connue d’une structure similaire dans les archives fossiles.

Couleurs iridescentes : Un arc-en-ciel préhistorique

Les plumes fossilisées ont conservé des structures microscopiques identifiées comme des mélanosomes, des organites cellulaires contenant de la mélanine, un pigment similaire à celui qui produit la couleur noire irisée chez les oiseaux actuels, comme la pie bavarde. Dans les plumes de la tête, de la poitrine et de la base de la queue, des couches de mélanosomes aplatis et alignés, en forme de plaquettes, ont été découvertes. Ces structures sont similaires à celles qui donnent leurs couleurs vives aux colibris et aux agamis d’Amérique du Sud. Cette découverte suggère que le plumage de Caihong était noir, avec des taches irisées brillantes sur la tête, la poitrine et la base de la queue.

Un habitant des forêts subtropicales du Jurassique supérieur

Caihong vivait il y a environ 160 millions d’années, au début du Jurassique supérieur, dans les forêts subtropicales denses qui recouvraient la région. La diversité des petits dinosaures à plumes dans ces forêts était immense. On y trouvait également Anchiornis, ainsi que plusieurs autres espèces qui, avec ces deux-là, forment la famille des Anchiornithidae, le groupe de dinosaures le plus proche de l’origine des oiseaux, sans être leurs ancêtres directs.Les plumes des Anchiornithidae sont dépourvues de barbules, les ramifications secondaires qui unissent les barbes des plumes entre elles et leur permettent de fonctionner comme des surfaces portantes pour le vol. Il est donc probable que ces dinosaures ne pouvaient pas voler. Leur apparence extérieure devait être soyeuse, plus proche d’un mammifère à fourrure que d’un oiseau à plumes. La coloration des plumes devait être très variée. Nous savons déjà qu’Anchiornis était noir et gris, avec du blanc sur les ailes et du rouge sur la tête. Bien que nous n’ayons pas d’indications pour les autres espèces, compte tenu des différences entre les deux espèces dont nous connaissons la coloration, et étant donné que les archives fossiles ne représentent qu’un échantillon infime de la biodiversité du passé, il est raisonnable de supposer que la variété des plumages présents dans les forêts chinoises du Jurassique n’avait rien à envier à celle des oiseaux actuels.

La diversité des petits dinosaures à plumes dans ces forêts était immense; On y trouvait également Anchiornis, qui nous avons déjà parlé ici, et plusieurs autres espèces qui avec ces deux forment la famille des Anquiornítidas, le groupe de dinosaures le plus proche de l’origine des oiseaux sans être leurs directs ancêtres.

Extrait de l’article original

des différences anatomiques significatives

Outre les cornes et la coloration des plumes, Caihong se distingue d’Anchiornis par plusieurs détails anatomiques : un crâne plus aplati, avec un museau plus long, des proportions différentes des membres antérieurs et des plumes plus longues. Ces différences pourraient aider à mieux comprendre l’évolution du vol chez les dinosaures et leurs descendants, les oiseaux.

FAQ sur Caihong Juji

Quelle est la signification du nom “Caihong Juji” ?

Le nom signifie “grande crête arc-en-ciel” en mandarin, faisant référence à son plumage coloré et à ses crêtes osseuses.

Où le fossile de Caihong Juji a-t-il été découvert ?

Il a été découvert dans une carrière près du village de Nanshimenzi, dans la province de Hebei, en Chine.

Quelle était la taille de caihong Juji ?

Il mesurait environ 40 centimètres de long et pesait moins d’un demi-kilo.

Qu’est-ce qui rend le plumage de caihong Juji si spécial ?

Son plumage présentait des plumes asymétriques et des mélanosomes suggérant des couleurs noires irisées, similaires à celles des colibris.

Quand Caihong Juji a-t-il vécu ?

Il a vécu il y a environ 160 millions d’années, au début du Jurassique supérieur.