Les États-Unis ont même connu la plus grande épidémie de rougeole depuis un quart de siècle. Cette épidémie, concentrée dans l’ouest du Texas, a causé la mort de deux enfants non vaccinés et d’un adulte. Peu après, des cas de rougeole se sont propagés dans les États voisins, tels que le Nouveau-Mexique et l’Oklahoma.

« Nous vivons dans un monde régi par l’immunité collective. Je pense que l’éruption de rougeole le prouve », déclare un expert en maladies infectieuses et directeur du Center d’éducation sur la vaccination à l’hôpital pour enfants de Philadelphie, cité par le « Guardian » britannique. « La rougeole, parce qu’elle est la plus contagieuse des maladies évitables par la vaccination, en réalité la maladie humaine la plus contagieuse, est la première à revenir. »

Environ 2 300 cas en Amérique

Les États-Unis avaient éliminé la rougeole en 2000.Cependant, ce statut serait levé en cas de transmission continue du virus pendant plus de douze mois. Le 1er mai,les autorités sanitaires américaines ont signalé 935 cas confirmés de rougeole au CDC.

La grande majorité des quelque 2 300 cas de rougeole dans la région des Amériques, telle que définie par l’OMS, sont désormais constitués de trois épidémies majeures au Canada, au mexique et aux États-Unis, selon l’organisation cette semaine. Le risque de rougeole est considéré comme élevé en Amérique et a été multiplié par onze par rapport à 2024.

la Roumanie enregistre le plus grand nombre de cas dans l’UE

Les données enregistrées au début de cette semaine par l’ECDC et l’OMS indiquent que les cas de rougeole en Europe ont été multipliés par dix en 2024 par rapport à 2023.

Sur 35 212 cas de rougeole en Europe en 2024, 87 % ont été signalés en Roumanie. L’ECDC a déclaré que la baisse des taux de vaccination a influencé la récente augmentation de la rougeole, avec seulement trois pays (la Hongrie, Malte et le Portugal) affichant un taux de vaccination de 95 % ou plus pour les deux doses du vaccin contre la rougeole.

Craintes d’une augmentation du taux d’infection aux États-Unis

Entre-temps, des immunologistes aux États-Unis craignent une augmentation du taux d’infection. Entre autres, parce que le ministre américain de la Santé, Robert F. Kennedy jr., répand de fausses informations sur les vaccins et la prévention vaccinale, bien qu’il ait finalement approuvé le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) après les premiers décès.

Cette semaine,Kennedy a déclaré devant un public que le vaccin ROR contenait des « cellules fœtales avortées ». En fait, le vaccin contre la rubéole, comme beaucoup d’autres, utilise des lignées cellulaires fœtales stériles depuis des décennies, provenant de deux avortements volontaires dans les années 1960.

Kennedy s’est récemment rendu dans la communauté du comté de Gaines, au Texas, qui a été la plus touchée par la rougeole. Il y a fait des déclarations trompeuses sur le traitement de la rougeole, affirmant par exemple que l’antibiotique Clarithromycine et le stéroïde budésonide avaient entraîné une « guérison miraculeuse et immédiate ». Rien de tel n’a été prouvé. Il souhaite également demander au CDC d’examiner les vitamines et les médicaments pour le traitement de la rougeole, a déclaré Kennedy.

La prévention comme meilleure solution

Les personnes atteintes de la rougeole sont très contagieuses avant l’apparition de l’éruption cutanée typique. Chez une ou deux personnes sur 1 000, il existe une inflammation cérébrale potentiellement mortelle, qui peut également entraîner des handicaps. Une infection rougeoleuse supprime également le système immunitaire, ce qui favorise d’autres infections.

Étant donné que la rougeole ne survient que chez l’homme et n’est transmise que d’une personne à l’autre, elle peut être éradiquée grâce à un taux de vaccination élevé. Le vaccin, comme l’indique le site web du ministère de la Santé, est disponible gratuitement pour toutes les personnes vivant en Autriche dans tous les centres de vaccination publics et est efficace à 97 %. La science estime que la vaccination contre la rougeole a sauvé plus de 93 millions de vies dans le monde entre 1974 et 2024 et a réduit la mortalité infantile.