Le Défenseur du Peuple a adressé en 2024 onze recommandations à 33 municipalités, dont Alicante, Bilbao, Málaga, Valencia et valladolid, concernant la mise en place des zones à faibles émissions (ZBE).
Ces recommandations, issues d’un rapport présenté au Congrès, sont applicables à toutes les municipalités tenues par la loi d’établir une ZBE, ainsi qu’à celles qui en ont déjà une en fonctionnement.
La loi fixait au 1er janvier 2023 l’obligation d’implanter ces zones dans toutes les villes de plus de 50 000 habitants.
La liste des municipalités ayant reçu ces recommandations comprend Alicante, Aranjuez, Arganda del Rey, Arona, Badalona, Barakaldo, bilbao, Calvià, Castelló de la Plana, Cerdanyola del Vallès, Coslada, Córdoba, Elche, El Puerto de Santa María, Ferrol, Gijón, Granadilla de Abona, Las Palmas de Gran Canaria, Lorca, Majadahonda, Málaga, Mijas, Motril, Murcia, Orihuela, Palma de Mallorca, San Cristóbal de La Laguna, Sanlúcar de Barrameda, Telde, tres Cantos, Valdemoro, Valencia et Valladolid.
Le Défenseur a agi d’office face au « retard constaté dans la mise en œuvre » des ZBE.
Dans le rapport annuel du Défenseur du Peuple pour 2024, les dossiers liés à l’environnement, au nombre de 964, représentent 2,8 % du total, derrière l’Management de la Justice, qui concentre 12,1 % des interventions.
La répartition par communautés autonomes révèle l’ouverture de 17 dossiers environnementaux au Pays Basque, 61 en Catalogne, 34 en Galice, 100 en Andalousie, 28 dans les Asturies, 15 en Cantabrie, 4 à la Rioja, 53 en Murcie, 92 dans la Communauté Valencienne, 15 en Aragon, 74 en Castille-La Manche, 45 aux Canaries, 3 dans la Communauté Forale de Navarre, 24 en Estrémadure, 20 aux Îles Baléares, 277 dans la Communauté de Madrid, 61 en Castille et león et un à Melilla, auxquels s’ajoutent 40 dossiers sans origine territoriale spécifique.
Le Défenseur du Peuple souligne également dans son rapport que les administrations font « une interprétation excessivement restrictive » de l’intervention de l’organe environnemental « dans la supervision de projets déjà évalués, dont l’exécution n’avance pas comme elle le devrait ».
« Il est fréquent que les organes environnementaux considèrent qu’il ne leur correspond pas de réaliser un suivi de la déclaration d’impact environnemental, de se prononcer sur sa validité, ni d’engager l’exercice du pouvoir de sanction auprès de l’organe compétent ».
Par conséquent, le Défenseur du Peuple plaide pour « une participation active de l’organe environnemental » dans le suivi et le respect de la déclaration d’impact environnemental ou du rapport environnemental correspondant, « afin de ne pas affaiblir l’efficacité des procédures d’évaluation d’impact environnemental ni de frustrer leurs objectifs ».
Ángel Gabilondo illustre ces problèmes avec deux exemples : un tronçon de liaison de l’autoroute A7 avec la route de la Gombalda, à Valencia, et la construction à Tenerife du Center Insulaire du Moteur.
Dans les deux cas, les travaux ont débuté quelques jours avant la date limite fixée par la loi.
« il est nécessaire que, une fois les travaux commencés, ils progressent, car, si ce n’est pas le cas, la déclaration environnementale peut devenir obsolète », signale le rapport du Défenseur, qui souligne également que « certaines communautés autonomes ont abrogé leur législation d’impact environnemental, de sorte que de nombreux projets de moindre envergure que ceux décrits dans la législation nationale ont cessé d’être soumis à évaluation ».
D’autres actions entreprises par le Défenseur en matière d’environnement concernent le port d’Almería, avec deux recommandations sur la réduction des émissions de particules PM10 et PM 2,5 et l’amélioration du fonctionnement des stations de mesure ; et celui de Málaga, pour que soit complété son réseau de contrôle des émissions.
Le rapport demande également à la mairie de Valencia de réaliser un inventaire des arbres urbains ; à celle de Bétera de renouveler son éclairage pour lutter contre la pollution lumineuse ; à celles de Hormigos et Artesa de Segre de régulariser ou supprimer des déversements ; à celles de Málaga, Almería (avec Adif) et l’Alfàs del Pi de prendre des mesures contre la pollution sonore ; et à la communauté de Madrid de réglementer l’autorisation de brûlage des déchets végétaux.
Concernant la pollution sonore provenant d’activités de loisirs, le Défenseur a adressé des recommandations ou suggestions à 27 autres municipalités.