Des études récentes menées au Japon mettent en lumière les dangers potentiels des inflammations pendant la grossesse et leurs conséquences sur le développement cérébral des nourrissons.
Une étude de la Nagoya University Graduate School of medicine a révélé un mécanisme possible reliant l’inflammation pendant la grossesse à un retard du développement neurologique chez les nourrissons. Ces inflammations,déclenchées par des infections,des réactions auto-immunes ou des facteurs environnementaux,activent le système immunitaire maternel et peuvent entraîner des difficultés cognitives et comportementales à long terme chez l’enfant.La recherche se concentre sur les microglies CD11c-positives, des cellules immunitaires essentielles du cerveau qui jouent un rôle crucial dans la myélinisation. Ces cellules produisent l’IGF-1, une protéine indispensable à la formation de la gaine de myéline qui entoure les fibres nerveuses et permet une transmission efficace des signaux nerveux. Les chercheurs ont constaté que chez les souris et les nourrissons prématurés exposés à une inflammation maternelle, les niveaux d’IGF-1 étaient réduits et la myélinisation retardée.
Les résultats de l’étude suggèrent que cibler les microglies pourrait être une stratégie thérapeutique prometteuse pour atténuer les effets neurodéveloppementaux à long terme de l’inflammation pendant la grossesse. Les chercheurs espèrent qu’une meilleure compréhension du rôle des microglies CD11c-positives dans le développement neurologique permettra de mettre au point de nouvelles approches thérapeutiques.
L’étude a d’abord examiné des souris exposées à une inflammation maternelle et a constaté que la prolifération de ces cellules était réduite. Pour vérifier la pertinence de ces résultats pour l’homme, les chercheurs ont analysé le sang de cordon ombilical de nourrissons prématurés exposés à une chorioamniotite, une affection qui provoque une inflammation pendant la grossesse. Ils ont constaté des taux d’IGF-1 plus faibles dans leurs échantillons et ont confirmé par IRM une incidence plus élevée de myélinisation retardée.
« L’inflammation pendant la grossesse a supprimé l’augmentation des microglies CD11c que nous observons normalement pendant le développement typique des nourrissons. »
Selon Kazuya Fuma, l’un des principaux chercheurs, « les microglies CD11c sont connues pour être impliquées dans la myélinisation en étant une source majeure d’IGF-1. Dans la présente étude, les deux étaient réduits en cas d’inflammation pendant la grossesse, ce qui suggère que cette voie est altérée chez les enfants présentant un retard de développement neurologique. »
Les chercheurs espèrent que de futures études confirmeront la diminution de ces microglies chez les nourrissons prématurés exposés à des conditions inflammatoires telles que la chorioamniotite. Cela pourrait conduire au développement d’interventions précoces pour prévenir ou réduire les effets neurodéveloppementaux de l’inflammation maternelle.En ciblant les microglies CD11c-positives, il pourrait être possible de protéger les nourrissons contre les conséquences à long terme d’une myélinisation altérée et d’améliorer leurs chances d’un développement cognitif sain.