« Promesses ou pas, rien ne pouvait justifier cette violence verbale, ni les menaces de morts, d’autant plus graves qu’elles sont adressées à des élus », avait estimé jeudi 18 novembre, le représentant du parquet. Le magistrat avait alors requis huit mois de prison avec sursis et 1 000 euros d’amende à l’encontre d’un employé de la municipalité Villepinte, poursuivi pour menaces de mort envers Youssef Jiar et Max Maran, deux élus de la Ville.
Le jugement avait été mis en délibéré. Il a été rendu ce jeudi après-midi. Le tribunal judiciaire de Bobigny a requalifié les faits en « menaces d’un délit à l’encontre d’un élu », et a condamné le père de famille de 52 ans à trois mois de prison avec sursis.
1 000 euros pour le préjudice moral de chaque élu
Le tribunal a également reçu les deux élus dans leur constitution de partie civile et a ordonné au quinquagénaire de leur payer 1 000 euros à chacun pour le préjudice moral et 1 000 euros supplémentaires à Youssef Jiar pour les frais d’avocat.
L’employé municipal avait travaillé activement à coller des affiches pour l’équipe municipale victorieuse. Il avait assuré à la barre, la semaine dernière, que l’équipe l’avait trahi, car, en échange de ses bons et loyaux services, la municipalité devait lui offrir des avantages : l’aménagement de son appartement pour sa fille handicapée et un poste de responsable.
Ces promesses non tenues l’avaient fait sortir de ses gonds à plusieurs reprises. Insultes et invectives fusaient à l’encontre des élus. Deux d’entre eux avaient finalement déposé plainte. « T’es un élu, je vais te tuer. Je vais terminer par le maire en le mettant dans le coffre, fais gaffe à toi », avait hurlé, nez à nez, le quinquagénaire à Youssef Jiar en pleine rue.
L’ancien colleur d’affiches avait seulement reconnu les insultes. Les deux élus avaient, eux, nié tout « deal » de campagne conclu avec lui.