Accablé dans ses retranchements, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pourrait être sur le point d’annuler la proposition de réforme judiciaire de son gouvernement d’extrême droite après que la destitution du ministre de la Défense, qui s’opposait à la réforme, a déclenché une nuit de protestations massives dans tout le pays.
Le “coup d’État judiciaire” de Netanyahu : que se passe-t-il en Israël ?
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Citant des sources du Likud, le parti de Netanyahu, les médias israéliens ont rapporté lundi que le Premier ministre ferait un discours télévisé annonçant l’arrêt de la législation controversée, qui vise à limiter les pouvoirs de la Cour suprême israélienne.
Peu avant l’heure à laquelle Netanyahu devait s’exprimer, la télévision israélienne a rapporté que la déclaration, initialement annoncée pour 10h30 du matin (9h30, heure de la péninsule espagnole), serait retardée en raison du chaos qui règne au sein de la coalition gouvernementale.
La déclaration de Netanyahu interviendra après l’une des nuits les plus dramatiques de l’histoire d’Israël, avec des dizaines de milliers de personnes descendues dans la rue pour protester contre le limogeage du ministre de la Défense Yoav Galant, qui, dimanche soir, était devenu le premier haut responsable de la coalition à déclarer publiquement appel contre la réforme judiciaire.
« Au nom de l’unité du peuple d’Israël, au nom de la responsabilité, je demande [a Netanyahu] arrêtez immédiatement le processus législatif », a écrit le président israélien Isaac Herzog sur Twitter tôt ce matin.
Les partisans des changements, qui voulaient être introduits presque immédiatement après l’entrée en fonction du nouveau gouvernement en décembre, soutiennent que la réforme est nécessaire pour un meilleur équilibre des pouvoirs de l’État et pour lutter contre la perception que les décisions de la Cour ont un parti pris à gauche.
Les critiques disent que la réforme donnera aux politiciens trop de pouvoir sur le système judiciaire, leur donnant un mot décisif dans la nomination des juges et permettant à une majorité simple à la Knesset d’annuler presque toutes les décisions de justice. Ils disent également que cela pourrait aider Netanyahu à éviter des poursuites dans un procès pour corruption contre lui dans lequel le Premier ministre a nié toutes les allégations.
Surpris par l’ampleur de la protestation contre la réforme, une initiative qui inclut des opposants au sein de l’armée et du secteur crucial de la haute technologie en Israël, le Premier ministre s’est entretenu avec l’opposition à la recherche d’un accord. Mais jusqu’à présent, il semble avoir été pris en otage par ses associés d’extrême droite, qui dirigent des plans de réforme et ont menacé de renverser le gouvernement si leurs demandes n’étaient pas satisfaites.
Des grèves et une autre manifestation sont attendues ce lundi devant le bâtiment de la Knesset à Jérusalem à 14h00 (13h00, heure de la péninsule espagnole).
