Trumps douanes : Réaction des entreprises suisses

Comment réagissent les entreprises suisses ?

Avec une grande incertitude. la moitié du secteur exportateur s’attend à être touchée négativement. C’est ce que révèle une enquête du principal groupement d’entreprises economiesuisse, qui vient d’être publiée. De nombreuses entreprises ont du mal à s’adapter. Ces adaptations pourraient consister à trouver d’autres clients dans d’autres pays. Elles pourraient aussi produire aux États-Unis, ce qui éviterait les droits de douane. Ce sont toutes des mesures qui nécessitent un long délai de préparation. Les entreprises espèrent donc que leurs produits seront exemptés de ces droits de douane et misent sur la voie diplomatique.

Comment ces droits de douane s’appliquent-ils concrètement ?

En principe, ce sont les importateurs, c’est-à-dire les entreprises américaines qui reçoivent les marchandises, qui doivent payer les droits de douane. Cela signifie qu’un pourcentage plus élevé de droits de douane figure sur leur facture. Mais la manière dont les entreprises gèrent cela en pratique – quelles entreprises répercutent quels coûts sur qui – est actuellement négociée entre les entreprises et représente une charge bureaucratique. Les entreprises américaines peuvent répercuter les augmentations de prix sur les consommateurs ou les payer elles-mêmes.

Un expert en commerce m’a dit que les importateurs américains doivent actuellement avoir plus de liquidités disponibles qu’auparavant pour pouvoir payer ces factures plus élevées. Car les délais et les conditions de paiement ne changent pas. Des discussions sont en cours. Le Conseil fédéral ne veut pas imposer de contre-mesures.

Qu’ont fait les entreprises suisses pour se préparer ?

C’est très variable. Beaucoup étaient en contact avec leurs acheteurs, car en réalité, ce sont les importateurs américains qui devraient payer les droits de douane. Mais la question de savoir s’ils le feront ou s’ils baisseront les prix, respectivement répercuteront les droits de douane, fait actuellement l’objet de discussions entre les entreprises. C’est une charge bureaucratique. Les logisticiens qui transportent les marchandises m’ont dit qu’ils avaient senti une pression pour que les marchandises soient chargées et transportées le plus rapidement possible, afin qu’un maximum de marchandises arrivent avant l’entrée en vigueur de la réglementation douanière. Ce n’est pas possible partout. Les porte-conteneurs, par exemple, mettent 50 à 60 jours pour arriver à destination et ils sont également chargés de marchandises provenant de différents commerçants.

Quelles entreprises suisses ressentent déjà les effets de ces droits de douane élevés ?

En général, toutes les branches sont concernées – à l’exception de la pharmacie – c’est-à-dire les produits alimentaires comme le chocolat, le fromage, les montres, les machines, les vêtements, etc. Ce sont toutes des branches qui exportent des marchandises vers les États-Unis. Il est généralement plus facile pour les entreprises suisses qui produisent également aux États-Unis et peuvent livrer à partir de là. Mais ce sont les grandes entreprises, pas les PME. La manière dont leurs clients américains réagiront à partir d’aujourd’hui – en baissant les prix ou en se détournant complètement – n’est probablement pas encore claire pour beaucoup. Mais le sentiment général est que l’incertitude est grande.

Quels pourraient être les effets pour la Suisse des droits de douane sur les importations de produits pharmaceutiques,dont Trump a menacé ?

ce serait une très lourde charge pour l’économie suisse dans son ensemble,car 60 % de toutes les marchandises exportées vers les États-Unis sont des produits pharmaceutiques,c’est-à-dire des médicaments.Il ne s’agit pour l’instant que d’une annonce et il y a l’espoir qu’il n’en reste qu’à cela.