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Transformer un traumatisme en vers : examen de la traduction anglaise d’Amitabha Bagchi du “Paradis perdu” du poète Muneer Niazi

Transformer un traumatisme en vers : examen de la traduction anglaise d’Amitabha Bagchi du “Paradis perdu” du poète Muneer Niazi

L’auteur-traducteur Amitabha Bagchi a transposé les vers de Muneer Niazi — qui capturent les émotions les plus profondes avec des révélations surprenantes — en anglais, en Paradis perdu.

La plupart des lecteurs de poésie ourdou-hindi connaissent l’iconique de Muneer Niazi poème ou poème en vers libres Toujours (“Je le laisse toujours tard”). Le poème, comme toute son œuvre, touche des cordes émotionnelles que vous avez peut-être oubliées depuis longtemps. Le meilleur parmi les poètes de la fin du XXe siècle, non seulement en ourdou mais aussi en punjabi, il a reçu à juste titre le prix Sitara-e-Imtiaz, l’étoile d’excellence du Pakistan, avant sa mort en 2006. Aujourd’hui, l’auteur-traducteur Amitabha Bagchi a finalement apporté les vers de Niazi – qui capturent les émotions les plus profondes avec des révélations surprenantes et des tournures de phrase innovantes – en anglais, en Paradis perdu.

Que Bagchi soit fan de Niazi était évident depuis son propre roman primé, La moitié de la nuit est partiecitait le poème Hamesha. Paradis perdu est l’aboutissement de cette profonde admiration, un travail d’amour pour présenter Niazi à un nouveau public.

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Une ode au quotidien

Bagchi ouvre le livre par une introduction biographique précise. Une traduction du bel essai de l’écrivain pakistanais Intizar Hussain sur Niazi est incluse, où Hussain note que tandis que le reste de l’humanité s’est éloigné des forêts vers les villes, c’est la forêt intérieure de Niazi qui a pris vie pour animer sa poésie. La partition a eu l’impact le plus fort à la fois sur Hussain et sur Niazi, mais alors que chaque histoire du premier montre ses effets, Niazi semble avoir sublimé le traumatisme en un vin capiteux de pure poésie et d’émotion.

Poète Muneer Niazi.

Poète Muneer Niazi.

Poursuivant le thème principal, considérez ces lignes sur un jardin et la vue : “Quand les couleurs du printemps se sont installées sur le jardin, j’ai vu, quand l’amertume de mon cœur s’est apaisée, alors j’ai vu. J’avais l’habitude de regarder l’étendue du ciel de minuit, quand ce jardin est descendu sur terre, alors j’ai vu. Les poèmes de Niazi travaillent avec le fondamental, le quotidien, l’éphémère, le transitoire ainsi que le permanent, mais n’ont pas de thèmes politiques ou d’actualité. Ils créent et aspirent à la beauté avec une diction et une syntaxe uniques.

Et ce sont ces notions et cette syntaxe que Bagchi, dans sa Note du traducteur, affirme avoir cherché à saisir. Il soutient que son objectif principal en traduisant la poésie n’est pas d’amener Niazi à de nouveaux lecteurs, mais d’utiliser «l’idiome d’une langue… comme guide pour créer un idiome dans une autre». Ainsi, il appelle Paradis perdu ‘un volume de poésie anglaise’.

De scripts et de dérapages

La traduction est une bête bizarre, surtout celle de la poésie. Le traducteur de poésie cherche aussi à « transmettre » la forme. Reste-t-elle alors uniquement l’œuvre d’une langue ? Bagchi fait bien de traduire sher en distiques anglais. Ses rendus de ghazals (il aurait bien fait de présenter le formulaire aux lecteurs dans son introduction) peuvent être divisés en deux types. La première, comme celle citée plus haut, conserve le refrain à la fin de chaque couplet. Ces traductions réussissent car elles apportent cette poétique, cette syntaxe, cette diction et cette pensée relativement nouvelles à l’anglais.

Lost Paradise: Ghazals sélectionnés par Muneer Niazi

Tr. par Amitabha Bagchi

mastodonte

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Le deuxième type, où chaque couplet a sa propre rime de fin (parfois partielle), ne fonctionne pas bien pour moi. Les rimes se lisent guindées en anglais et la forme n’est plus celle du ghazal, mais devient comme celle du masnavi avec ses couplets à rimes internes. Anuvad (traduction en hindi) signifie « dialogue après », et cette poésie anglaise ne peut pas complètement abandonner l’ourdou original, car c’est aussi de là qu’elle tire sa valeur.

Bagchi a également supprimé les lettres majuscules pour recréer l’écriture arabe originale (Nastaliq est la police), mais le pronom singulier, ‘I’, le ‘M’ de Muneer, et étonnamment un ‘O’ comme adresse se glissent. C’est dans ces liaisons entre les deux langues, et les écritures, dans de tels glissements que cette traduction trouve ses avantages et ses inconvénients, et une saine confusion entre les objectifs et les réalisations du traducteur.

L’écrivain est l’auteur de Ghazalnama : poèmes de Delhi, Belfast et ourdou et le traducteur de Lampe Temple par Mirza Ghalib.

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