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TikTok France : Interdiction #SkinnyTok, mais le contenu nocif résiste

TikTok : La France force la suppression du hashtag #Skinnytok, mais le danger persiste

Paris, France – Dans une décision saluée par les associations et les professionnels de la santé, TikTok a cédé à la pression du gouvernement français et a interdit le hashtag #Skinnytok, un foyer de contenus promouvant la minceur extrême et des pratiques de perte de poids dangereuses. Cette interdiction, bien que perçue comme une première victoire, soulève des questions sur l’efficacité des mesures prises par la plateforme pour protéger les jeunes utilisateurs et sur la nécessité d’une action européenne coordonnée. Actualité urgente pour la santé publique et le bien-être des adolescents.

Un hashtag toxique et ses conséquences

Le hashtag #Skinnytok avait accumulé plus d’un demi-million de publications, souvent caractérisées par des images idéalisées de corps extrêmement minces, des conseils diététiques restrictifs et des messages culpabilisants. Ces contenus, massivement consommés par des jeunes femmes, renforçaient des normes corporelles irréalistes et toxiques, contribuant à l’augmentation des troubles de l’image corporelle et des troubles alimentaires. Ella Marouani, étudiante en soins infirmiers et ancienne victime de troubles alimentaires, témoigne de sa frustration face au manque de réactivité initiale de TikTok face aux signalements de contenus problématiques. “J’ai fait plusieurs rapports à TikTok sur des vidéos qui étaient problématiques et à chaque fois qu’on m’a dit que les règles de la communauté n’avaient pas été violées”, déplore-t-elle.

Une victoire fragile face à la prolifération des contenus nocifs

Si la suppression du hashtag #Skinnytok est un pas dans la bonne direction, elle ne résout pas le problème de fond. La simple saisie de “skinnytok” redirige désormais les utilisateurs vers des ressources de bien-être, mais le contenu nocif continue de prospérer sous des hashtags modifiés ou mal orthographiés, exploitant les failles de l’algorithme de TikTok. Charlyne Buiges, infirmière spécialisée dans les troubles de l’alimentation et à l’origine d’une pétition ayant contribué à sensibiliser l’opinion publique, se réjouit de cette avancée, mais reste vigilante. “C’est une grande victoire, j’étais très heureuse”, confie-t-elle. “Mais il faut continuer à surveiller et à signaler les contenus problématiques.”

L’inquiétude des professionnels de la santé

Les professionnels de la santé tirent la sonnette d’alarme face à l’impact de ces idéaux corporels déformés sur les adolescents. Lea Tourain, nutritionniste basée à Paris, observe une augmentation des jeunes filles consultant avec une image d’elles-mêmes filtrée ou inspirée de modèles irréalistes promus sur les réseaux sociaux. “Je pense que c’est vraiment dangereux, et ça me fait peur parce que ça devient de plus en plus à la mode”, explique-t-elle. “Dans mes consultations, j’ai de jeunes filles qui viennent avec une image d’eux-mêmes, avec un filtre, ou simplement avec quelqu’un qu’ils suivent sur les réseaux sociaux, qui préconise une minceur extrême et ils me demandent comment atteindre le même corps. C’est très inquiétant.”

Vers une régulation européenne renforcée ?

Le ministre français du Numérique, Clara Chappaz, salue cette interdiction comme une “première victoire collective” et ambitionne d’aller plus loin en interdisant l’accès aux plateformes de médias sociaux pour les mineurs de moins de 15 ans. Le député socialiste Arthur Delaporte, à la tête d’une commission parlementaire enquêtant sur le rôle des médias sociaux dans la propagation de contenus nuisibles, appelle à une réponse européenne coordonnée et à des sanctions plus strictes pour les plateformes qui ne prennent pas les mesures nécessaires. “Nous devons empêcher les géants numériques de mettre en place des algorithmes dangereux et erronés qui aggravent finalement les troubles mentaux”, affirme-t-il. La Belgique et la Suisse suivent également la France dans cette démarche, contournant parfois l’action de la Commission européenne, qui a lancé une enquête formelle sur TikTok en février 2024 dans le cadre de la loi sur les services numériques (DSA).

L’avenir de la régulation des plateformes sociales est en jeu. La pression monte pour que ces géants du numérique soient tenus responsables des contenus qu’ils hébergent et de leur impact sur la santé mentale des jeunes. La vigilance reste de mise, et l’action collective est essentielle pour protéger les générations futures des dangers des réseaux sociaux. Restez informés sur Nouvelles du Monde pour suivre l’évolution de cette actualité et découvrir nos analyses approfondies sur les enjeux du numérique et de la santé publique. SEO et Google Actualités : suivez-nous pour ne rien manquer des dernières informations.


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