Home » Sciences et technologies » Standing Ovations : Déclin du Cinéma ?

Standing Ovations : Déclin du Cinéma ?

Les longues ovations debout, une tradition de plus en plus courante à Cannes, suscitent autant de moqueries que de sympathie. Alors que le festival annuel bat son plein, il est pertinent d’examiner ce que révèle ce phénomène. Ces applaudissements incessants et excessifs ne sont pas seulement une manifestation de joie. Ils témoignent d’un certain désespoir et révèlent le déclin de ce qui est censé être célébré.

Ces ovations ne sont pas qu’une simple source d’irritation, elles sont une forme de condamnation.

Plusieurs facteurs institutionnels ont contribué à normaliser et à amplifier ces manifestations, qui rappellent les rassemblements dans les régimes autoritaires. Tout d’abord, à la fin de chaque première, l’équipe de production du festival projette les visages du réalisateur et de ses acteurs sur l’écran géant du Palais.Cet effet de caméra encourage le public à une forme d’hystérie collective.Il arrive que ces ovations, comme celle de 22 minutes pour *Le Labyrinthe de Pan* de Guillermo del Toro en 2006, coïncident avec un succès critique et public durable.Cependant, le plus souvent, ces démonstrations d’approbation ne sont qu’un mélange étrange de convenances et de folie.

Bong Joon Ho est l’un des rares réalisateurs à avoir écourté sa propre ovation, après huit minutes en 2019.

merci, rentrons tous à la maison

avait-il déclaré au public de *Parasite*, expliquant plus tard que son équipe et lui avaient « très faim » à ce moment de la soirée, un sentiment partagé par de nombreux participants aux premières.

Thierry Frémaux, le patron du Festival de cannes, a défendu cette pratique, expliquant en 2022 que favoriser les ovations fait partie de son travail :

Je fais attention à la projection, combien de temps laisser la salle dans l’obscurité, s’il faut couper ou non le générique, quel est le meilleur moment pour allumer la lumière, etc. Chaque projection est une célébration, et la participation du public rend cette célébration encore plus belle. les gens veulent participer !

venise, le principal concurrent de Cannes, s’est également laissé gagner par cette tendance aux ovations prolongées, notamment pour saluer les films mettant en vedette de grandes stars, transformant ainsi le Lido en une rampe de lancement pour la saison des récompenses américaines.

Autrefois rares sur la Croisette, ces ovations démesurées, dont la durée rivalise parfois avec celle d’un court métrage, sont devenues la norme. La plupart des films en compétition reçoivent une forme d’accolade verticale interminable.

Parallèlement, la tradition inverse de Cannes, celle des huées passionnées, a disparu au cours de la dernière décennie. Autrefois, les huées, justifiées ou non, témoignaient de la transparence des spectateurs quant à leur ressenti face à des films comme *The Brown Bunny* de Vincent Gallo (2003), *Southland Tales* de Richard Kelly (2006) ou *The Sea of Trees* de Gus van Sant (2015). Désormais, la moquerie publique est quasiment étouffée. L’autocensure est de mise dans les fauteuils du Théâtre Lumière.

Le problème est que cet enthousiasme excessif masque un certain affaiblissement.Une forme d’art saine, vitale et dynamique, confiante dans sa place au centre de la culture, n’a pas besoin de surcompenser. Mais les modes d’expression autrefois dominants, qui sont devenus marginalisés, ne peuvent s’empêcher de développer des mécanismes d’adaptation embarrassants.

Pensons aux applaudissements automatiques lors des rappels au théâtre, aux multiples rappels rituels lors des représentations d’opéra, aux critiques dithyrambiques de presque toutes les nouvelles productions de ballet et aux éloges insensés des romans littéraires. Le point commun est que, à mesure que la pertinence populaire diminue, le battage médiatique doit être artificiel dans l’espoir de conjurer la mort.

Les spectateurs bien intentionnés de Cannes peuvent croire qu’ils se mobilisent et se soutiennent mutuellement en faveur d’une communauté créative qui bénéficie d’un enthousiasme de masse. Cependant,tous ces bravos ne font qu’étouffer une réalité qui mériterait d’être accueillie,du moins lors des projections de première moins transcendantes,avec plus de retenue. Ou même simplement un silence réfléchi.

Les Ovations à Cannes : Une Célébration ou un Déclin ?

Introduction

Les longues ovations debout, coutumières au Festival de Cannes, sont-elles une preuve de joie ou un signe de faiblesse ? Ce texte explore ce phénomène controversé.

FAQ sur les Ovations à Cannes

Q : Qu’est-ce qui provoque les longues ovations à cannes ?

R : Plusieurs facteurs, notamment la projection des visages des cinéastes sur l’écran géant et une forme d’hystérie collective encouragée.

Q : Pourquoi les ovations sont-elles perçues négativement ?

R : Elles témoignent d’un désespoir et révèlent le déclin de ce qui est célébré, masquant un certain affaiblissement.

Q : Quel est le point de vue de Thierry Frémaux sur les ovations ?

R : il considère que favoriser les ovations fait partie de son travail et que la participation du public rend la célébration plus belle.

Q : Qu’est-ce qui a changé à Cannes concernant la réaction du public ?

R : Les huées ont disparu, l’autocensure est de mise.

Q : Comment les ovations se comparent-elles aux autres formes d’art ?

R : Elles rappellent les applaudissements automatiques au théâtre, les rappels rituels à l’opéra, etc.

Le Déclin de l’Authenticité ?

| Aspect | Description |

|—————–|————————————————————————————————————–|

| Ovations | Devenues la norme, souvent excessives et démesurées. |

| Huées | Disparues, l’autocensure prévaut. |

| Enthousiasme | Excessif, masquant un affaiblissement. |

| But | Conjurer la mort d’une forme d’art en déclin, remplacer l’authenticité par l’artificiel et le “battage médiatique”. |

You may also like

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.