Taille du texte
La Corée du Sud a confirmé mardi qu’elle avait décidé de normaliser un pacte de partage de renseignements militaires avec le Japon, alors que les deux pays détendent leurs relations face aux menaces croissantes de Pyongyang.
La décision du ministère des Affaires étrangères de Séoul fait suite à un sommet entre le président sud-coréen Yoon Suk Yeol et son homologue japonais Fumio Kishida à Tokyo la semaine dernière.
Au cours de la première réunion bilatérale de haut niveau en 12 ans, les deux parties ont convenu de réparer les clôtures sur les différends historiques découlant de la domination coloniale du Japon sur la péninsule coréenne pendant 35 ans.
Yoon aurait également déclaré à Kishida qu’il souhaitait une “normalisation complète” d’un accord militaire de 2016 appelé Accord sur la sécurité générale des informations militaires (GSOMIA).
L’accord vise à permettre aux deux alliés américains de partager des secrets militaires, notamment sur la capacité nucléaire et de missiles de la Corée du Nord, mais Séoul a menacé de le déchirer en 2019 alors que les relations avec Tokyo se détérioraient.
Séoul “a notifié au Japon via un document écrit” sa décision de normaliser le pacte militaire, a indiqué mardi son ministère des Affaires étrangères dans un communiqué, dans une démarche qui avait été rapportée ce week-end.
Cela a « jeté les bases d’un partage renforcé du renseignement militaire entre la Corée du Sud et le Japon et entre la Corée du Sud, le Japon et les États-Unis en levant les incertitudes », a-t-il ajouté.
Yoon cherche à renforcer les liens avec Tokyo, citant les problèmes de sécurité sur la péninsule, malgré une forte opposition intérieure, notamment de la part des victimes du travail forcé japonais.
Il a qualifié les critiques de “politiques” mardi, déclarant lors d’une réunion du cabinet que Tokyo avait “exprimé des remords et des excuses pour des problèmes historiques à des dizaines de reprises”.
La menace de Séoul en 2019 d’abandonner la GSOMIA est survenue alors que les relations avec Tokyo atteignaient un nouveau creux en raison de différends commerciaux et de la querelle sur le travail forcé.
Après l’opposition de l’Amérique, la Corée du Sud a maintenu l’accord en place, mais les experts disent que son application pratique aurait été limitée par les relations tendues entre les deux pays.
Confrontés à l’agression croissante de Pyongyang et à la vague d’essais de missiles, les voisins ont de plus en plus cherché à enterrer la hache de guerre.
kjk/ceb/jambe