03 jul 2023 om 06:37
Le Premier ministre Mark Rutte effectuera lundi une visite de deux jours au Kosovo et en Serbie. Avec son homologue luxembourgeois, il s’entretiendra avec les dirigeants des deux pays voisins de la montée des tensions. Que se passe-t-il?
D’abord une brève explication, car le conflit entre le Kosovo et la Serbie remonte à des années. Le Kosovo faisait autrefois partie de la Serbie. Après un conflit sanglant, le Kosovo est devenu indépendant en 2008, mais la Serbie ne reconnaît pas cette indépendance. L’Union européenne et les États-Unis reconnaissent le Kosovo comme un pays.
Sur les 1,8 million d’habitants du Kosovo, 92 % sont des Albanais de souche et 6 % sont des Serbes de souche. La plupart de ce dernier groupe vit dans le nord du Kosovo. Ils ne reconnaissent pas l’administration du Kosovo, ce qui signifie qu’ils se heurtent régulièrement aux autorités.
Jamais de paix, mais récemment plus de tensions
Il n’y a jamais eu de véritable paix entre la Serbie et le Kosovo, mais les troubles se sont encore intensifiés au cours de l’année écoulée. Par exemple, à la fin de l’année dernière, il y a eu une bagarre pour les plaques d’immatriculation, car le Kosovo avait décidé que les plaques émises en Serbie seraient interdites.
Le nombre de policiers kosovars dans le nord du pays a également augmenté (entraînant des tensions) et il y a eu un certain nombre d’attaques contre des Serbes du Kosovo. Fin juin, la Serbie a menacé d’intervenir militairement pour protéger les Serbes de souche au Kosovo.
Manifestations contre les nouveaux maires
Les tensions sont montées en mai lorsque des maires albanais ont été installés dans quatre municipalités du nord du Kosovo. La plupart des Serbes du Kosovo vivent dans ces municipalités. Ils avaient boycotté les élections (le taux de participation était inférieur à 3,5 %), permettant aux candidats albanais de l’emporter.
L’Union européenne et les États-Unis, entre autres, ont appelé le Kosovo à ne pas installer les maires à cause des tensions, mais cela s’est quand même produit. Cela a conduit à de grandes protestations. Les Kosovars serbes ont exigé le départ des maires, affirmant qu’ils ne pouvaient pas les représenter correctement. Ils ont également exigé le départ de la police kosovare du nord du Kosovo.
Les maires ont dû être escortés jusqu’à leurs bureaux par des unités spéciales de la police. Des casques bleus de l’Otan ont également été déployés pour protéger les mairies. Une trentaine de soldats de l’OTAN ont été blessés lors d’affrontements entre la police et les Serbes du Kosovo. Ils ont souffert de fractures et de brûlures, entre autres. 52 manifestants ont également été blessés. L’Allemagne et la France ont appelé le Kosovo à organiser de nouvelles élections.
Rutte d’abord en Serbie, puis au Kosovo
La visite de Rutte et de son homologue luxembourgeois Xavier Bettel débutera le 3 juillet dans la capitale serbe Belgrade. Des entretiens y sont prévus avec le président Aleksandar Vučic et la première ministre Ana Brnabic. Des discussions ont également lieu avec des organisations engagées pour la liberté de la presse et les droits de la communauté LGBTQ+.
Rutte et Bettel sont à Pristina, la capitale du Kosovo, le 4 juillet. Ils y seront reçus par la présidente Vjosa Osmani-Sadriu et le Premier ministre Albin Kurti. Des entretiens avec des représentants d’ONG sont également à l’ordre du jour au Kosovo.
2023-07-03 07:37:00
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