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Rurange-lès-Thionville. La philosophie n’est pas réservée qu’aux grands

Rurange-lès-Thionville. La philosophie n’est pas réservée qu’aux grands

Depuis quelques mois, l’ancien inspecteur de l’Éducation nationale Pascal Landragin sillonne les écoles de Moselle nord et propose des ateliers philosophie aux élèves d’élémentaire. Autour de thématiques, il leur offre la possibilité d’écouter et d’argumenter. À Rurange, les CM1-CM2 n’avaient pas leur langue dans la poche.

Sabrina FROHNHOFER

Aujourd’hui à 17:00

Ils ne se prénomment pas Aristote ou Socrate. Eux, ce sont Arthur, Léonie et Hugo des élèves de CM1-CM2 de l’école de Rurange-lès-Thionville. Chaque mardi, durant quatre-vingt-dix minutes, ils participent à des ateliers philo en compagnie de Pascal Landragin, ancien inspecteur de l’Éducation nationale. Il a suivi une formation auprès de la Fondation Seve pour intervenir dans le cadre des séances d’Éducation morale et civique (EMC). Ensemble, ils parlent bonheur, voyages, temps, mais aussi de racisme voire de liberté. Ils n’ont même pas 10 ans mais, déjà, ils savent défendre leurs opinions.

Différents mais égaux

Lors de notre venue, il a été question de la différence. Chaque séance se déroule en cercle et débute par un temps de méditation. Puis Pascal Landragin lit un court extrait qui est le point de départ de l’échange. « Qu’est-ce que cela vous évoque ? » Les doigts ne tardent pas à se dresser. Après un tour de table, on en sait plus sur les origines des participants : italien, luxembourgeois, polonais, algérien, français « mais de l’Ile de la Réunion », allemand… « On s’en fiche des nationalités », lance un jeune garçon. « Est-ce qu’on est tous pareils ? Physiquement non, mais on se ressemble malgré tout », complète son camarade. « Et surtout, on est égaux », renchérit une demoiselle.

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Pascal Landragin était inspecteur de l’Éducation nationale. Il a suivi une formation pour encadrer ces ateliers philo.   Photo RL /Sabrina FROHNHOFER

Argumenter sans juger

Apparences, religions, compétences… durant une heure trente, ils ont passé au crible certaines croyances. « Une fille peut être aussi forte qu’un garçon et gagner au foot. Un garçon a le droit de faire de la danse. » Voilà le but des ateliers philo proposés à Algrange, Uckange, Bousse, Yutz, le temps d’un trimestre, en élémentaire mais aussi dans des collèges : « On apprend à écouter sans se juger et à argumenter. C’est un échange sur un thème donné. » Et il y a des règles sur lesquelles un président de séance volontaire veille. « On lève le doigt, on ne coupe pas la parole et on ne se moque pas. » Au gré de la conversation et sans s’en apercevoir, ils ont appris des notions telles que les préjugés, l’égalité, la fraternité et la tolérance. Alors certes, Arthur et les autres ne deviendront ni Freud ni Kant, mais ils ont prouvé qu’on peut faire preuve de sagesse et de discernement à tout juste 9 ans. De quoi faire méditer certains grands.

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2023-06-07 18:00:00
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