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reportage avec le restaurateur du Bouclier de Brennus

reportage avec le restaurateur du Bouclier de Brennus

Une devanture sans fioriture ni extravagance, située dans le IIIe arrondissement de Paris. Au-dessus, écrit en lettres d’or sur fond vert, un poil terni par le temps qui passe, le nom de l’ancien propriétaire : JP Leconte. À l’intérieur de la boutique, quelques maillots prestigieux tapissent les murs et une nuée de trophées, tous chargés de petites histoires, déborde des étagères.

Juste en face, de l’autre côté de la rue de Picardie, les petites mains méticuleuses s’affairent avec précision dans l’atelier, bâti sur trois étages. Au rez-de-chaussée, une mallette noire imposante est posée dans l’allée. Elle abrite une relique : le Bouclier de Brennus. Le trophée mythique du rugby hexagonal, remis tous les ans au vainqueur du championnat de France depuis la première finale en 1892, attend sagement son heure. C’est ici, au cœur de Paris, dans la maison JP Leconte, qu’il va profiter de sa cure de jouvence annuelle.

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« On découvre des choses tous les ans »

Depuis une dizaine d’années, à chaque printemps, cet atelier d’orfèvrerie et de création de trophées se voit confier ce légendaire « bout de bois » par la Ligue nationale de rugby (LNR). Avec comme mission de le rénover et de soigner ses plaies, avant de le remettre au lauréat du Top 14, à la fin du mois de juin.

Cette année, le Stade Toulousain, vainqueur en 2021, l’a plutôt épargné. L’œil expert d’André Sommer, responsable de la maison JP Leconte, remarque tout de même quelques coups de crampons sur l’assiette centrale, faite en cuivre. « Les premières fois, on se disait : « Ah mince, ils ne sont pas sérieux quand même les gars. » Maintenant, on est habitué, sourit-il. On découvre des choses presque tous les ans, c’est marrant. »

Ce vendredi-là, André Sommer et son équipe vont bientôt entrer dans le vif du sujet. Il leur reste deux semaines, avant la finale du Top 14 entre Castres et Montpellier, pour effacer les ecchymoses du « Bouclard ». Et lui redonner tout son lustre. « Le Brennus est essentiellement composé de bois et de laiton (alliage de cuivre et de zinc), développe-t-il, posé derrière son bureau, régulièrement interrompu par le va-et-vient des clients, les riverains qui le saluent d’un geste de la main depuis la rue adjacente et le téléphone, très remuant ce jour-là. Parfois, on le reçoit dans un état pas génial. Mais c ’est rare que l’on doive tout retravailler sur le Bouclier : un coup, c’est l’assiette qui est binée ou bosselée, un autre, c’est un angle qui est cassé, parfois, ce sont les arrêtes qui sont abîmées… 80 à 90 % du Brennus ne bouge pas d’une année sur l’autre. »

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Brinquebalé durant presque un an par le champion sortant, le Bouclier de Brennus est comme un coq en pâte au sein de la maison Leconte. Il a le droit à une formule complète soin et gommage, et à une équipe dévouée pour le bichonner. Tous les ans, il est intégralement démonté pour lui donner un petit coup de rafraîchissement. En règle générale, le Bouclier passe trois semaines complètes dans sa maison de repos. Polissage, nettoyage, lustrage, gravure, débosselage, changement de vis et un coup de laque !…

« Waouh, il a pris cher quand même ! » : reportage avec le restaurateur du Bouclier de Brennus

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