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Remaniement. Promu ministre, Christophe Béchu devra confirmer sa propre transition écologique

Remaniement. Promu ministre, Christophe Béchu devra confirmer sa propre transition écologique

Les tacles n’ont pas tardé. À peine nommé ministère de la Transition écologique, ce lundi 4 juillet, Christophe Béchu a entendu ses oreilles siffler. Une chose est déjà certaine : jamais croisé Christophe Béchu sur la moindre lutte écologistea tweeté la députée écologiste Sandrine Rousseau.

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Entré dans le gouvernement d’Élisabeth Borne le 20 mai, comme ministre délégué aux Collectivités territoriales, le maire Horizons d’Angers prend du galon. Il est désormais à la tête d’un ministère plein, au bénéfice de la défaite aux législatives d’Amélie de Montchalin. Celle qu’il remplace, et qui était jusque-là sa ministre de tutelle.

Horizons incontournable

La promotion ne surprend pas vraiment. Numéro 2 du parti d’Édouard Philippel’ancien adhérent LR (qu’il a quitté en 2017) se pose en allié d’Emmanuel Macron d’autant plus incontournable en l’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale. Avec Agnès Firmin-Le Bodo, ministre déléguée à l’Organisation territoriale et aux Professions de santé, Horizons comptera deux représentants au gouvernement. Le portefeuille du maire d’Angers, en revanche, intrigue davantage.

Christophe Béchu aux côtés d’Édouard Philippe lors du lancement du parti Horizons en octobre 2021. © AFP

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Aux collectivités territoriales, Christophe Béchu pouvait faire valoir ses dix années passées à la tête du Département du Maine-et-Loire. Il mettait en avant ses mandats en cours de maire et de président d’Angers Loire métropole, depuis 2014. En prime, un court passage au conseil régional des Pays de la Loire entre 2010 et 2011, et un mandat de sénateur jusqu’en 2017.

Converti de fraîche date

Sur le terrain de l’écologie, il apparaît, au mieux, comme un converti de fraîche date. À Angers, son premier mandat de maire l’a vu envoyer certains signaux qui n’ont guère convaincu les défenseurs de l’environnement. Dès 2014, dans une ville régulièrement élue comme « la plus verte de France »il fait voter la première heure de stationnement gratuite pour les voituresprésentée notamment comme un soutien au commerce du centre-ville.

Autre dossier épineux, celui du chantier de la seconde ligne de tramway, qui doit entrer en service à l’été 2023. Le long de la dizaine de kilomètres du tracé, des centaines d’arbres sont abattus à partir de 2017. Au grand dam des riverains et des associationsqui estiment que d’autres solutions étaient envisageables.

Polémique autour des arbres

Parallèlement, des arbres remarquables sont gommés du plan local d’urbanisme pour laisser la place à des projets immobiliers. Au cœur de l’été 2018, la défense d’un séquoia nain enflamme les esprits. Il est finalement préservé grâce à l’engagement du promoteur de modifier son projet de logements et de concession automobile.

photo la protection d’un séquoia nain (au fond) contre un projet immobilier a enflammé les esprits en juillet 2018 à angers. ?  ©  archives ouest-france

La protection d’un séquoia nain (au fond) contre un projet immobilier a enflammé les esprits en juillet 2018 à Angers. ? © Archives Ouest-France

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Pragmatique, Christophe Béchu a rectifié le tir. Et a, par conviction ou réalisme, verdi ses orientations. En janvier 2019, il annonce son intention de planter 100 000 arbres en cinq ansdont une forêt urbaine sur le plateau de Grésillé. Deux mois plus tard, il dote la Ville d’un plan vélo de 10 millions d’euros sur six ans. Même chose dans la foulée pour la communauté urbaine Angers Loire métropole, qu’il préside.

Une ex-sénatrice écolo à ses côtés

À l’approche des élections municipales de 2020, Christophe Béchu place l’écologie parmi les trois priorités de son programme. Surtout, il frappe un grand coup : Corinne Bouchoux, ex-présidente du groupe EELV au Sénat, figurera sur sa liste. Une personnalité respectée et à l’engagement reconnu au-delà des clivages politiques.

photo corinne bouchoux, vice-présidente d’angers loire métropole, en charge de la transition écologique, et christophe béchu, président d’alm, lors d’une visite à la centrale solaire de la petite-vicomté, aux ponts-de-cé. ?  ©  archives ouest-france

Corinne Bouchoux, vice-présidente d’Angers Loire métropole, en charge de la transition écologique, et Christophe Béchu, président d’ALM, lors d’une visite à la centrale solaire de la Petite-Vicomté, aux Ponts-de-Cé. ? © Archives Ouest-France

L’ancienne parlementaire assure avoir d’abord le souci d’être utile. Elle entend le démontrer en organisant les « Assises de la transition écologique ». Des associations, collectifs d’habitants ou encore des entreprises ont phosphoré pour proposer des actions concrètes en faveur de l’environnement. 63 d’entre elles sont retenues en octobre 2021 après un scrutin ouvert aux habitants, réunissant 8 600 votes. Il y a un an, un plan de 15 millions d’euros est voté pour accélérer la végétalisation, même si la municipalité concède que « des efforts restent à faire ».

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Montée en puissance

De quoi accréditer une montée en puissance de la prise en compte de l’environnement dans l’action de la municipalité de Christophe Béchu. L’écologie du quotidien doit irriguer tous les secteurs, toutes les politiques publiques. Notre cap est clair, nous serons au rendez-vouspromet Christophe Béchu. Un crédit que lui accorde l’ex-député écologiste d’Angers, Matthieu Orphelin : Je le sais conscient du changement de rythme et d’ambition qui s’impose. Il va falloir gagner les arbitrages !

Sur Twitter, l’un des adjoints de Christophe Béchu, Benjamin Kirschner (Renaissance), a répondu sèchement à Sandrine Rousseau : C’est normal, il parle moins que vous, mais agit plus. Il ne fait pas d’écologie de plateaux TV mais du quotidien. Il va falloir désormais que le nouveau ministre le démontre à une autre échelle, face à une urgence climatique qui ne permettra pas les demi-mesures.

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