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Réforme de l’Église : Un ami de Machiavel s’exprime

by Nouvelles

Voici une traduction et adaptation de l’article, respectant les consignes fournies :

Les Réformes Manquées de l’Église : Un Regard Historique

L’histoire de l’Église catholique est jalonnée de tentatives de réforme, souvent restées lettre morte. Des voix se sont élevées à différentes époques pour dénoncer les abus et proposer des changements profonds. Ces efforts,parfois couronnés de succès partiels,ont souvent échoué face à la résistance des pouvoirs en place.

Nicolas de Cues et la Réforme “Christiforme”

Au XVe siècle, Nicolas de Cues, cardinal allemand, plaidait pour une réforme radicale de l’Église. Il la concevait comme un corps mystique du Christ, devant être réformée à l’image du Christ lui-même. Il constatait que les « yeux » de son corps institutionnel étaient obscurcis, que les organes de direction et les canaux de interaction étaient bloqués par des intérêts particuliers et une corruption politique généralisée. Sa solution était une purification rigoureuse, passant par l’abolition des bénéfices et des privilèges. Il prônait une réforme « in capite et in membris » (dans la tête et dans les membres).

Le cardinal allemand insistait sur la nécessité de transparence, de perméabilité et de réactivité à tous les niveaux de la hiérarchie, et surtout sur la suppression des dispenses spéciales. Le pape Pie II n’a pas mis en œuvre ses propositions. le pape Piccolomini continuait de rêver d’une nouvelle croisade occidentale contre les Turcs. En vain.L’Absence d’Intérêt Réformateur de Clément VII

Un siècle plus tard, la crise de la papauté était loin d’être résolue. Le sac de Rome en 1527 avait brutalement rappelé la dépendance du pontife romain vis-à-vis des grandes puissances européennes. Lors du conflit hispano-français, les lansquenets de l’empereur Charles Quint se sont dédommagés pendant un an à Rome pour le non-paiement de leur solde. L’empereur pressait Clément VII (1523-1534) de convoquer un concile général pour réunir la chrétienté divisée. Au nord des Alpes, la Réforme protestante avait conduit à la rupture de l’Europe chrétienne : un bon tiers de l’Occident s’était séparé de Rome. Pourtant, le pape Médicis ne manifestait aucun intérêt pour une réforme de l’Église, naviguant politiquement entre une alliance avec la France et une alliance avec l’Espagne. ce n’est qu’en 1545 que son successeur, Paul III (1534-1549), un pape de la famille Farnèse, convoqua un concile, qui se tint à Trente (et non dans les États pontificaux) et dut être interrompu à plusieurs reprises.

Diverses propositions de réforme avaient été discutées en amont, la plus connue étant celle de Gasparo Contarini, un patricien et cardinal vénitien. Son « Consilium de emendanda Ecclesiae » de 1537 allait dans une direction similaire à la proposition de reformatio generalis que Nicolas de cues avait faite un siècle auparavant. Le projet de Contarini visait également à empêcher l’accumulation de fonctions et de bénéfices répandue dans les hautes sphères de la hiérarchie ecclésiastique. jusqu’alors, ceux-ci dépendaient des intérêts du pontife en place, qui utilisait notamment l’attribution de ces fonctions pour favoriser, récompenser et lier à lui ses propres parents ou alliés. Le concile de Trente n’a pas suivi cette voie d’une réforme de la pratique des nominations ecclésiastiques. Elle aurait considérablement affecté le pouvoir du pape en matière de politique du personnel.

Le concile s’est plutôt concentré sur la définition dogmatique de la foi, l’uniformisation de la doctrine, les normes de formation des prêtres et la discipline sacramentelle des fidèles. Le concile de Trente a ainsi formaté les normes de l’orthodoxie catholique et de la pratique ecclésiastique qui ont structuré l’identité catholique pour les siècles suivants.

Une Découverte en Librairie Ancienne

Existait-il des propositions de réforme qui visaient moins le renouveau spirituel ou la conviction confessionnelle, mais plutôt la conception institutionnelle de la monarchie papale ? Un texte jusqu’alors inconnu proposant une réforme constitutionnelle des années 1540 a été récemment découvert dans une librairie italienne spécialisée dans les manuscrits anciens, probablement la première histoire de l’Église moderne, de plus écrite par un non-clerc. L’ouvrage de Donato Giannotti, « Della Republica Ecclesiastica », a été publié en 2023 par les éditions Einaudi dans une excellente édition critique par son découvreur, l’historien américain de la Renaissance William J. Connell.

Donato Giannotti (1492-1573) était surtout connu dans l’histoire des idées politiques comme un jeune ami de Nicolas Machiavel, qui a écrit une histoire de la République de Venise, imprimée en 1540. Comme Machiavel avant lui,Giannotti avait été secrétaire du Conseil des Dix dans la République de Florence,responsable entre autres de l’organisation des milices bourgeoises ; après la crise de la République,il vécut principalement en exil. C’est là qu’il écrivit son deuxième livre « républicain », « Della Repubblica Fiorentina », dans lequel Giannotti esquissait pour ses semblables le renouveau républicain espéré de sa ville natale, qui l’avait banni en 1530. Cet écrit programmatique ne fut publié que plus de deux cents ans plus tard. John Pocock a consacré un chapitre à Donato Giannotti dans « the Macchiavellian Moment » (1975), sa présentation classique des origines florentines de la « tradition républicaine » occidentale.

Le fait que Giannotti, après l’histoire de Venise et son analyze du système politique de Florence, ait rédigé une troisième histoire « républicaine » sur la forme de gouvernement « spirituelle et temporelle » de l’Église catholique, ainsi qu’une proposition de réforme contemporaine de la monarchie papale, était totalement inconnu avant la découverte du texte original par William Connell.L’écrit « della Republica Ecclesiastica » a été rédigé à rome, à la cour d’un autre exilé florentin de premier plan : le cardinal Niccolò Ridolfi (1501-1550), comme Giannotti un partisan convaincu de la forme de gouvernement républicaine et donc un adversaire de la monarchie des Médicis, avait accueilli Giannotti comme intellectuel de maison et appréciait apparemment son expertise indépendante. Le manuscrit de Giannotti s’inscrit donc dans le contexte des discussions sur la réforme en amont du concile de Trente. Le cardinal florentin

Le plan de réforme de l’Église d’un ami de Machiavel

Niccolò ridolfi, à l’instar de son homologue vénitien Contarini et du Britannique Reginald Pole, figurait parmi les partisans de la réforme. À l’opposé, le cardinal Gian Pietro Carafa, un doctrinaire, soupçonnait partout de dangereux déviants et crypto-protestants, même parmi les cardinaux catholiques.Ironiquement, cet inquisiteur fut élu pape sous le nom de Paul IV en 1555.

théoricien de la séparation des pouvoirs

Les conclusions de Giannotti tirées de l’histoire de l’Église ne visent pas une thérapie « spirituelle » de la hiérarchie catholique, comme celle de la plupart des cardinaux réformateurs « tridentins ». Son intérêt pour l’histoire de l’Église ne concerne pas non plus les controverses de la théologie catholique. Il se contente d’évoquer les successions de querelles dogmatiques et d’hérésies, ainsi que les décisions des conciles passés. En tant que théoricien précoce de la séparation des pouvoirs dans les républiques (séculières),Giannotti préconise également,dans le dernier chapitre de sa « Republica Ecclesiastica » (« Comment amender l’Église romaine »),une sorte de gouvernement mixte qui remplacerait la monocratie incontrôlée de l’évêque de rome.

Selon Giannotti,une redistribution des compétences était essentielle pour une réforme réussie de l’Église. L’élection des évêques locaux ne devrait plus être du ressort du pape,mais plutôt (comme dans l’Église primitive) du peuple et du clergé.De plus, ils ne devraient plus recevoir leur nomination du pontife romain, mais du consistoire cardinalice assemblé.

Les cardinaux, en tant que hauts fonctionnaires du gouvernement de l’Église et de l’État pontifical, et électeurs lors du conclave, ne devraient plus être nommés uniquement par le pape. Le collège cardinalice devrait plutôt se compléter par cooptation, en assemblée ouverte, avec discussion et vote.Ainsi, le consistoire cardinalice (analogue au Sénat dans la République romaine) deviendrait l’organe suprême de délibération et de décision ecclésiastique, y compris sur l’utilisation et la répartition de tous les revenus et biens ecclésiastiques.

Le doge comme modèle

Le modèle de la Sérénissime de Venise, que Giannotti connaissait bien, était manifestement une source d’inspiration. Le center de pouvoir décisif de cette république maritime était le « Sénat » des conseillers vénitiens. De même que le doge, en tant que chef d’État à Venise, ne devait conserver qu’un rôle cérémoniel, un pape légitimé et contrôlé de manière républicaine à Rome ne serait plus qu’une figure de proue. Il incarnerait seul la mission globale de l’Église, mais ne serait plus un autocrate. La dernière autorité de décision reviendrait aux cardinaux au sein du consistoire.

Qu’en est-il du magistère ecclésiastique ? Le projet de Giannotti ne mentionne pas les compétences dogmatiques de Rome. Elles ne semblent guère avoir préoccupé l’ingénieur constitutionnel républicain.

Le plaidoyer de Giannotti pour une papauté républicaine était-il une pure expérience de pensée ? Avait-il des chances de se concrétiser ? Dans sa conclusion, le penseur constitutionnel florentin place tous ses espoirs dans le commanditaire de son expertise. Si « Votre Altesse Sérénissime », le cardinal Ridolfi, devait atteindre par la grâce de Dieu le plus haut rang dans l’Église, alors – l’auteur en est presque certain – ce pontife ne se soucierait pas de son propre pouvoir et de sa richesse personnelle. « Afin que les autres puissent, celui-ci ne se souciera pas de son propre pouvoir », bref, par charité chrétienne, ce pape limiterait lui-même son pouvoir universel. Était-ce simplement de la flatterie de Giannotti envers le mécène de sa mission de recherche ?

Aussi improbable que cela puisse nous paraître, et l’éditeur William Connell ne cache pas sa surprise, le cardinal Nicola Ridolfi, qui était également accompagné de son fidèle intellectuel Giannotti au conclave, avait en réalité de bonnes chances d’être élu pape. Avant le conclave de 1549, il appartenait au groupe des partisans d’une réforme de l’Église, comme Contarini et Pole. de plus, en raison d’une (lointaine) parenté avec les Médicis, cet exilé florentin apparaissait comme un candidat tout à fait acceptable du point de vue de la France. Après la mort de Paul III en novembre 1549, le doctrinaire Carafa accusa ouvertement Pole, le candidat « spirituel » le plus prometteur du camp réformateur, d’hérésie, bloquant ainsi définitivement son élection au poste de pape. Le cardinal Ridolfi devint alors soudainement un papabile prometteur : ni la France ni Charles quint n’avaient d’objections de principe contre le Florentin. Ses chances augmentèrent jusqu’à la mi-janvier 1550, mais le cardinal tomba soudainement malade, avec de fortes douleurs à la poitrine.Le 25 janvier 1550 encore, son élection était considérée comme très probable, mais le 31 janvier, ridolfi mourut avant de pouvoir retourner au conclave.

Le chirurgien qui pratiqua l’autopsie de Ridolfi identifia des empoisonnements dans les intestins et le foie comme cause du décès.Le cardinal florentin a-t-il été empoisonné parce qu’il était républicain ? Et par qui ? Fait ou fiction ? Quoi qu’il en soit, les idées de réforme que Giannotti avait écrites pour son cardinal n’avaient plus aucune chance d’être proclamées et (peut-être) mises en œuvre depuis le trône de Pierre.

Le Plan de Réforme de l’Église d’un Ami de Machiavel : Révolution Constitutionnelle au XVIe Siècle

L’histoire de l’Église catholique est parsemée de tentatives de réforme. Au XVIe siècle, Donato Giannotti, ami de Machiavel, proposa une réforme révolutionnaire. Son œuvre, “Della Republica Ecclesiastica”, récemment redécouverte, offre un aperçu fascinant des débats sur la réforme de l’Église.

Contexte Historique : Les Tentatives de Réforme Manquées

Des personnalités ont cherché à transformer l’Église, mais ont souvent échoué face à la résistance. Nicolas de Cues prônait une réforme “in capite et in membris” au XVe siècle, sans succès. Plus tard, le pape Clément VII montra peu d’intérêt pour une réforme, malgré les divisions causées par la Réforme protestante. Le concile de Trente, convoqué par Paul III, se concentra sur la doctrine, sans réformer les structures de pouvoir.

Qui était Donato Giannotti ?

Donato Giannotti (1492-1573),était un intellectuel florentin,ami de Machiavel et ancien secrétaire de la République de Florence. Après l’exil, il s’est tourné vers l’étude et l’écriture politique. Son œuvre “Della Republica Ecclesiastica” propose une réforme des structures de l’Église.

La République Ecclésiastique : Vision de Giannotti

Giannotti, partisan de la République, cherchait à réduire le pouvoir du pape. Son plan visait à instaurer une sorte de gouvernement mixte :

Élection des évêques: Par le peuple et le clergé, non plus par le pape.

Nomination des évêques: Par le consistoire cardinalice.

Consistoire Cardinalice : un organe suprême de décision, similaire au Sénat romain, pour contrôler les revenus et les affaires ecclésiastiques.

Le Pape : Un rôle plus cérémoniel, une figure de proue sans pouvoir absolu.

Le Modèle Vénitien

Giannotti s’inspira de la République de Venise, où le doge avait un rôle symbolique. La véritable autorité était entre les mains du Sénat.

Le Destin Tragique du Projet

Le cardinal Niccolò Ridolfi, commanditaire de Giannotti et partisan des réformes, avait de bonnes chances d’être élu pape. Sa mort soudaine, possiblement un empoisonnement, a sonné le glas du projet de réforme.

Tableau Récapitulatif : Comparaison des Modèles

| Caractéristique | Modèle Actuel (Monarchie Papale) | Proposition de Giannotti (République Ecclésiastique) |

| ———————- | —————————— | ————————————————— |

| Élection des évêques | Pape | Peuple et clergé |

| Nomination des évêques | Pape | Consistoire cardinalice |

| Pouvoir du Pape | Absolu | Cérémoniel (le consistoire cardinalice détient le pouvoir) |

| Rôle des cardinaux | Conseillers du Pape | Membres du consistoire suprême |

| Sources d’inspiration | Système féodal | République de Venise |

FAQ : Les Questions Clés

Q: Qui était donato Giannotti ?

R: Un intellectuel florentin et ami de Machiavel, ayant écrit sur la réforme de l’Église.

Q: quel était l’objectif principal de la réforme proposée par Giannotti ?

R: Limiter le pouvoir du pape et instaurer un gouvernement plus républicain.

Q: Quelle était la source d’inspiration de Giannotti ?

R: La République de Venise.

Q: Pourquoi le projet de Giannotti n’a-t-il pas abouti ?

R: Le cardinal Ridolfi, qui soutenait le projet, est mort, possiblement empoisonné, avant de pouvoir influencer l’élection papale.

Q: Où le manuscrit de Giannotti a-t-il été découvert ?

R: dans une librairie italienne spécialisée en manuscrits anciens.

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