Recherche avancée sur le cancer, six projets européens comparés

Deux événements dédiés aux projets européens qui auront un impact immédiat sur les patients atteints de cancer se tiendront à Bruxelles les 28 et 29 mars. Le premier jour, les responsables de six recherches avancées se rencontreront, avec un responsable de la Commission européenne et avec d’autres acteurs internationaux ; la seconde, ouverte au public, fera le bilan des deux premières années du plan européen de lutte contre le cancer. Nous en avons parlé avec Giovanni Martinelli, directeur scientifique de l’Institut romagnol pour l’étude des tumeurs ‘Dino Amadori’ – IRST IRCCS (Meldola), l’un des coordinateurs de certaines des recherches oncologiques les plus avancées.

Prof. Martinelli, commençons par les 6 projets. Quelles tumeurs concernent-elles et quels sont les objectifs ?

« Il y a TRUMPET et FLUTE, qui utilisent l’intelligence artificielle pour des diagnostics plus précis du cancer du poumon et de la prostate, respectivement ; PERSIST sur l’utilisation du Big Data pour les diagnostics oncologiques personnalisés, IMPACT-AML s’adresse aux patients en rechute de leucémie aiguë myéloïde, GRAMMY pour le cancer gastrique et PORTRAIT pour le cancer du sein. Tous ces projets, dont certains sont coordonnés par l’IRST de Meldola, ont été financés par la Commission européenne et conduisent notre Institut à collaborer avec les plus importants centres européens de recherche clinique avancée sur les thérapies innovantes. L’événement, intitulé “Conversation entre les projets européens financés”, réunira un responsable de projet de la Commission européenne, le président de European LeukemiaNet et le chef de projet du Réseau européen d’infrastructures de recherche clinique (ECRIN). L’objectif de la journée est de présenter les opportunités d’innovation des projets de recherche financés par l’Europe, de dialoguer avec les porteurs de nouveaux projets et, enfin, de présenter les complexités de la création de partenariats internationaux pour l’innovation. Aujourd’hui, nous constatons trop de disparités dans le traitement des patients. Nous proposons, grâce à ces projets, de considérer les patients dans une vision globale, unitaire, d’offrir à tous le même modèle de soins, le meilleur possible ».

Le réseautage sera l’un des sujets de la deuxième journée. Quelles implications cette approche a-t-elle pour les patients ?
« En Émilie-Romagne, nous travaillons à la création du Réseau complet de soins et de recherche sur le cancer (CCCRN), comme l’exige la récente résolution régionale. C’est un réseau dédié à la prise en charge du patient oncologique. En Europe aujourd’hui, seuls 5 à 10 % des patients atteints de cancer sont traités dans le cadre d’un CCCRN. Le but est d’augmenter ce pourcentage autant que possible. Au sein du réseau, il sera possible d’esquisser une stratégie de traitement globale, allant de la prévention à l’oncologie de précision avec des thérapies ciblées, de la biopsie liquide jusqu’à la psycho-oncologie et les soins palliatifs : un style qui place le patient au centre, augmentant non seulement la thérapeutique opportunités, mais aussi la qualité des traitements. L’IRST de Meldola veut être un modèle de référence, également à travers des collaborations actives avec d’autres centres européens. En fait, aujourd’hui, nous parlons d’une réalité locale, mais le rêve est de construire un réseau européen complet de soins et de recherche sur le cancer”.

Le cadre de cet événement est le plan européen de lutte contre le cancer. De quoi s’agit-il?

« Le Plan européen contre le cancer vise à identifier des stratégies et des opportunités pour améliorer la prévention, le diagnostic et le traitement du cancer, en veillant à ce que les patients aient accès à des soins de qualité. Il est important de faire le point sur ce document avec ceux qui construisent les horizons internationaux de la santé pour les années à venir. Y participeront des techniciens de la Commission européenne, des acteurs des réseaux d’appui à la recherche et des acteurs de l’innovation dans le domaine onco-hématologique. Avec un seul objectif : s’adresser à des patients aux possibilités thérapeutiques de plus en plus pointues ».

A combien s’élève le soutien européen aux projets dont l’IRST-IRCCS fait partie ?
« Les projets dont l’IRST fait partie avec d’autres instituts internationaux ont reçu un financement européen global de plus de 16 millions d’euros, notre institut en gère une partie. Et nous transformerons ces ressources en valeur scientifique au cours des cinq prochaines années. C’est une vision à long terme qui a impliqué un fort investissement de l’Union européenne. La recherche et l’innovation font partie de notre ADN. Il y a environ 280 essais en cours dans notre centre et nous publions près de 700 études chaque année dans des revues scientifiques. Nous recrutons environ 800 patients dans des essais cliniques sur les 6 800 qui commencent un nouveau traitement. Ainsi, plus de 10% de nos patients ont la possibilité d’accéder à des thérapies expérimentales dans le cadre d’essais cliniques ».