Le brouillard est l’un des phénomènes météorologiques qui affecte le plus la visibilité et cela influence grandement le transport. C’est une condensation, de petites gouttes d’eau qui sont en suspension dans l’atmosphère et qui réduisent la visibilité horizontale à moins d’un kilomètre. Quand on parle de visibilité réduite entre 3 et 5 kilomètres, on parle de brume, qui est constituée de particules un peu plus petites et moins denses.
Le brouillard apparaît comme un nuage d’épaisseur et de densité variables. Sa base est en contact avec la surface de la terre et c’est ce qui produit la diminution de visibilité. Il est similaire à un nuage dans sa composition mais différent dans le mode et le lieu de formation. Les nuages se forment lorsque l’air monte et se refroidit et le brouillard se forme soit par refroidissement, soit par une augmentation de la vapeur d’eau jusqu’à ce qu’il atteigne la saturation et la condensation, ce que nous voyons, ces particules en suspension dans l’air.
Il existe plusieurs types de brouillard selon sa formation. S’ils sont formés par une augmentation de la vapeur, ils sont appelés brouillards d’évaporation, parmi lesquels se trouvent les brouillards de vapeur et les brouillards frontaux. Cela se produit généralement sur des surfaces avec de l’eau comme la mer, les lacs, les rivières… Lorsque l’air froid se déplace sur de l’eau plus ou moins chaude, cette évaporation de l’eau de la surface peut se produire, cette vapeur d’eau monte et se mélange à l’air froid devient saturé et de la condensation se forme. C’est bien un mélange de deux types de masses d’air avec des teneurs en vapeur d’eau différentes qui génèrent ces brumes que l’on voit normalement au-dessus de la mer ou au-dessus des lacs. D’autre part, le brouillard frontal se produit lorsqu’il y a présence de systèmes frontaux, de fronts froids ou chauds. L’air chaud s’élève au-dessus de l’air froid produisant des précipitations. La pluie qui tombe sur l’air froid a une température très proche de ce que nous appelons en météorologie le point de rosée et c’est la température à laquelle se produit la saturation. Et ce brouillard y est également produit. Ce type de brouillard est généralement très épais et persistant.
Cependant, si le brouillard est formé par refroidissement, un brouillard de rayonnement, d’advection ou orographique peut être produit. L’un des plus courants sont brouillards de rayonnement. Je suis de Séville et il s’y passe beaucoup de choses en hiver et cela affecte le trafic routier et le transport aérien à de nombreuses reprises. Ce type de brouillard se produit lorsque nous avons des nuits d’hiver anticycloniques, c’est-à-dire en l’absence de nuages et de vent. La surface de la terre perd de la chaleur par rayonnement, l’air adjacent à la surface se refroidit et comme il n’y a pas de brise ou de vent qui génère de la turbulence dans l’environnement, ces couches de brouillard restent attachées à la surface. Quand il y a plus de vent, le brouillard monte un peu, jusqu’à environ 20-30 mètres. Le brouillard de rayonnement se dissipe généralement une à trois heures après le lever du soleil.
Parfois, lorsque de l’air chaud et humide est soufflé par le vent sur une surface froide, il se refroidit au contact de celle-ci et, s’il y a suffisamment d’humidité, ce que l’on appelle le brouillard d’advection se produit. Un vent suffisant est nécessaire, au moins 15 à 20 km/h, pour faciliter à la fois le mouvement horizontal et le mélange d’air vertical. Cela se produit, par exemple, dans les zones côtières et se produit également en été.
Finalement, il existe un autre type de brouillard qui est orographique. C’est du brouillard qui se forme au sommet ou autour des montagnes. L’air qui s’élève à flanc de montagne se refroidit jusqu’à la température du point de rosée, de sorte que du brouillard ou des nuages peuvent se former.
Carmen Alvarez-Castro est docteur en climatologie, chercheur au sein de la division Simulation et prévision climatiques du Centre euro-méditerranéen sur le changement climatique (CMCC) à Bologne, en Italie.
Question envoyée par Paula García Pásaro.
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