Cela s’est produit en juin 1990, lors du congrès du syndicat en sommeil HTF. Certains membres qui travaillaient chez Systembolaget souhaitaient avoir un autre jour de congé au printemps. Pourquoi ne pas laisser la fête nationale devenir un jour férié, raisonnèrent-ils, et suggérèrent au Congrès une avancée syndicale en la matière. À cette époque, le 6 juin n’était plus une fête nationale depuis plus de sept ans. Avant cela, on l’appelait le Jour du drapeau suédois et c’était une célébration particulièrement locale à Skansen à Stockholm.
Bien sûr, certains représentants du Congrès ont considéré la question comme ridicule et loin de ce que le syndicat devrait faire. Le conseil d’administration de l’association avait rejeté la motion, mais jusqu’à la tribune marchait un Scanien avec un petit fanion suédois à la main, agitant frénétiquement.
L’agitation du drapeau a conduit à une ovation debout pour la proposition. Le conseil fédéral a été renversé par un congrès applaudissant.
Devant lui était assise la délégation de Stockholm agitant des drapeaux norvégiens ! Certains membres norvégiens possédant une vaste expérience du 17 mai les avaient distribués. Ce qui était évident en Norvège ne l’était pas aussi en Suède.
L’agitation du drapeau a conduit à une ovation debout pour la proposition. Le conseil fédéral a été renversé par un congrès applaudissant.
Désormais, le dépassement n’a pas été particulièrement gênant pour le conseil fédéral, puisque la décision a été de transmettre l’affaire au TCO. HTF ne ferait rien d’autre que d’écrire une lettre.
Un an et demi plus tard, la lettre se trouvait au fond d’un tiroir du bureau de TCO. L’administrateur en charge l’avait mis dans le même dossier non prioritaire que la question de la représentation dans les conseils municipaux des pensions.
L’Église doit faire ce qu’elle veut.
Il y avait toujours des questions syndicales plus importantes qui se retrouvaient en tête de liste, mais les administrateurs ont alors promis, à Noël 1991, de déterrer cette question.
Mais les élections de 1991 ont conduit à un changement de gouvernement, et le Premier ministre Carl Bildt et ses ministres ont plutôt abordé la question lorsqu’ils ont pris leurs fonctions en octobre de la même année.
Comme c’est l’habitude en Suède, une enquête a été ouverte, mais à la grande horreur des partisans, la tâche consistait à déterminer quelle fête religieuse pourrait être annulée si la fête nationale devenait un jour rouge.
— Je n’ai jamais pensé à supprimer l’une des fêtes religieuses. L’Église doit faire ce qu’elle veut, a déclaré l’un des manifestants au journal HTF, à l’origine de ce texte.
Carl Bildt n’a jamais réussi à faire de la fête nationale un jour férié.
Contre la lutte des syndicats se trouvaient les employeurs privés qui estimaient qu’un congé supplémentaire coûterait 10 milliards SEK en 1991, ce qui correspond au double du montant actuel.
Carl Bildt n’a jamais réussi à faire de la fête nationale un jour férié. La décision a dû attendre dix ans jusqu’à ce qu’un gouvernement social-démocrate présente la proposition en 2004 et l’année suivante, 2005, les Suédois étaient libres pour la première fois le 6 juin.
Pour le syndicat, il ne s’agissait guère d’une victoire majeure. Au moment même où la fête nationale devenait un week-end, le deuxième jour de la Pentecôte, qui était chaque année un lundi gratuit, était aboli.
Aujourd’hui, les travailleurs ne disposent que de cinq jours de congé sur une période de sept ans, au lieu de sept, car la Fête nationale n’accorde aucun congé supplémentaire lorsqu’elle tombe un samedi ou un dimanche.
Les représentants brandissant des drapeaux au congrès de la HTF en 1990 n’avaient probablement pas prévu cela lorsqu’ils plaidaient pour davantage de congés…