Pourquoi parle-t-on de populisme de change ?
La phase 3 du program de stabilisation du gouvernement a été présentée. La interaction politique a permis de montrer un effondrement comme une réussite.
La réalité a moins de fumée que le récit officiel. La stratégie de stabilisation basée sur le déplacement du taux de change fixe à des taux décroissants n’a pas réussi à faire converger le taux d’inflation vers cette trajectoire. Le programme a généré une forte inflation en dollars qui a commencé à détériorer le résultat du compte courant. Tout cela dans une forte restriction au compte de capital (cepo) utilisée pour retarder le dénouement, qui a fini par se produire, avec un saut dans l’écart de change.Sans changer de cap, nous allions droit vers une accélération inflationniste, le début d’une nouvelle récession et une crise de la balance des paiements avec le saut non contrôlé du taux de dévaluation.Le sauvetage du FMI a mis en évidence le manque de capacité des autorités à gérer un programme cohérent qui permettrait de stabiliser l’économie de manière permanente.
Heureusement, c’est du passé. En quoi consiste la nouvelle stratégie de stabilisation ?
Il serait judicieux d’attribuer un nom de fantaisie au nouveau projet stabilisateur. Tenir le taux de change nominal, même au prix de sacrifier de l’inflation et de maintenir le retard de change (populisme de change).
Allons à l’essentiel, aux faiblesses du programme. La théorie monétaire affirme que la flottation n’est pas pertinente. Un régime monétaire n’est pas inflationniste en soi. Des distorsions empêchent l’économie d’atteindre le taux de change d’équilibre.
Distorsions :
Le fait que les entreprises soient toujours dans le cepo implique que la demande de stock de dollars ne fait pas partie de la détermination du prix de marché actuel.
Cette demande encepée de dollars déterminerait que le prix actuel du dollar soit plus bas que le prix futur, induisant un argument de substitution intertemporelle (détérioration du compte courant).
Le taux d’intérêt plus élevé introduit une distorsion supplémentaire en maintenant élevée, de manière transitoire, la demande de pesos et d’actifs financiers.
Ces distorsions convergent avec d’autres erreurs de politique institutionnelle et fiscale :
le cepo a été levé partiellement par des mesures administratives de la Banque Centrale et d’ARCA, ce dernier organisme l’a fait par une « exception », sans garantie qu’il n’existe pas la tentation de nous enceper à nouveau.
La discussion sur l’indépendance de la BCRA est absente. Sans indépendance, l’engagement de ne pas financer le Trésor ressemble plus à la promesse d’un politicien qu’à une restriction réelle.
Une éventuelle réforme de la Charte Organique de l’Autorité Monétaire pourrait inclure l’interdiction explicite d’établir des mesures incompatibles avec notre Constitution.
Il n’a pas été cherché à créer une jurisprudence de la cour qui déclare l’inconstitutionnalité des restrictions de change qui ont régi pendant plus de 9 ans pour les personnes physiques, car elles restent en vigueur pour les personnes morales, plus les suppléments à l’achat de billets et les dépenses touristiques à l’étranger pour toutes.
Il n’a pas été proposé d’aggraver les peines fixées aux Fonctionnaires qui établiraient à l’avenir ce type de restrictions inconstitutionnelles à la liberté et à la propriété.
Enfin :
L’exclusion de la capitalisation des intérêts des Lecaps dans le calcul du résultat financier est un maquillage qui cache un résultat financier négatif, qui génère un stock de dette. En considérant la capitalisation des intérêts de ces instruments, le résultat financier a été négatif.
Les services de cette dette locale du Trésor seront augmentés à l’avenir, tant par l’augmentation du taux d’intérêt des titres que par l’incidence de l’augmentation de l’inflation dans les obligations ajustables, ce qui impliquera l’aggravation de ce qui a été annoncé au point précédent.
Cette situation provoquera une aggravation du retard de change, une plus grande détérioration du compte courant et du solde commercial.
Tout cela conduit à ce que les agents aient la conviction qu’ils sont face à un plan de stabilisation de caractère temporaire, ce qui provoquera l’accélération de la fin du plan.
L’euphorie actuelle ne pourra pas durer longtemps. Il est probable qu’elle suffira pour arriver aux élections, mais ensuite nous serons à nouveau face à un précipice. Les positions en pesos seront démantelées pour les reprendre en dollars, initiant une attaque spéculative sur les réserves de la BCRA.
Il est nécessaire plus que jamais, l’indépendance de la BCRA, libérer le cepo aux entreprises, sortir du cepo par loi en fournissant la sécurité juridique avec jurisprudence qui déclare son inconstitutionnalité et cesser de flotter dans la baignoire, pour flotter sérieusement.
Populisme de change.
Pourquoi parle-t-on de populisme de change ?
On parle de “populisme de change” car la nouvelle stratégie de stabilisation du gouvernement vise à maintenir le taux de change nominal, même si cela implique de sacrifier la lutte contre l’inflation et de maintenir un retard de change.
FAQ sur le Populisme de Change
Qu’est-ce que le populisme de change ?
C’est une stratégie économique où le gouvernement fixe le taux de change, souvent au détriment de la maîtrise de l’inflation.
Pourquoi cette stratégie est-elle qualifiée de “populiste” ?
Car elle privilégie le contrôle apparent du taux de change, qui peut donner l’impression d’une stabilité à court terme, mais risque d’aggraver les problèmes économiques à long terme.
Quels sont les risques du populisme de change, d’après le texte ?
Forte inflation en dollars
Détérioration du compte courant
Nouvelle récession
Crise de la balance des paiements
Quelles mesures correctives sont suggérées pour éviter l’échec du programme ?
Indépendance de la Banque centrale (BCRA)
Levée des restrictions de change (cepo) pour les entreprises
Sécurité juridique grâce à la jurisprudence qui déclare leur inconstitutionnalité.
Flotter sérieusement (ne pas seulement flotter dans la baignoire)
Comparaison des Stratégies de Stabilisation
| Caractéristique | Stratégie précédente (Échec) | nouvelle Stratégie (Populisme de change) |
| ———————- | ———————————————————– | ————————————————————- |
| Taux de Change | Taux de change fixe à des taux décroissants | maintien du taux de change nominal |
| Objectif principal | Convergence de l’inflation | Stabilité du taux de change (à court terme) |
| Risques clés | Inflation élevée, détérioration du compte courant | Inflation, détérioration du compte courant, crise de change |
| Mesures correctives proposées | Aucune mention explicite | Indépendance de la BCRA, levée du cepo, jurisprudence |