Au Sénégal, la tension politique monte alors que l’opposant Ousmane Sonko accuse le gouvernement de tentative d’assassinat. Cette affaire suscite des inquiétudes quant à la stabilité démocratique du pays. Découvrez les derniers développements de cette affaire dans notre article.
L’opposant sénégalais Ousmane Sonko a dénoncé une tentative d’assassinat à son encontre. Cette information a été communiquée à l’AFP le lundi 20 mars par des sources locales, administratives et auprès de membres de son parti. Le même jour, des heurts ont éclaté entre des partisans d’Ousmane Sonko et les forces de l’ordre, occasionnant un mort en Casamance, au sud du Sénégal.
Ousmane Sonko est hospitalisé depuis le 16 mars dans une clinique privée de Dakar, où il reçoit des soins suite à son malaise causé par l’utilisation de gaz lacrymogène par les forces de l’ordre lors de son transfert forcé au tribunal de Dakar pour son procès en diffamation contre un ministre. Selon deux responsables de son parti, El Hadji Malick Ndiaye et Ousseynou Ly, il quitte la clinique mardi pour poursuivre sa convalescence chez lui.
L’opposant a déclaré depuis son lit d’hôpital avoir expédié en France le produit vaporisé sur lui pour le faire analyser. Il a qualifié cet événement de “tentative d’assassinat” et a accusé le président sénégalais Macky Sall, qui serait “à une énième tentative d’assassinat sur [sa] personne”. Son parti, pour sa part, parle “d’empoisonnement”, tandis que les autorités n’ont pas encore réagi à ces accusations.
De son côté, Macky Sall a fait part de sa réflexion quant à une potentielle candidature pour un troisième mandat en 2024 dans un entretien au magazine français L’Express, assurant qu’il ne voit aucun obstacle constitutionnel à sa candidature. L’opposition, quant à elle, estime que la Constitution sénégalaise interdit à Macky Sall de briguer un troisième mandat. La Constitution, révisée en 2016, stipule que la durée du mandat présidentiel est de cinq ans, et non plus sept, et que “nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs”. Toutefois, le président Sall fait valoir que son premier mandat était “hors de portée” de la réforme, selon l’avis du Conseil constitutionnel.
La situation politique reste tendue au Sénégal. Depuis le début du procès en diffamation d’Ousmane Sonko, des heurts ont eu lieu dans plusieurs villes du pays, opposant des groupes de jeunes aux forces de sécurité. L’audience a été renvoyée au 30 mars. Dans la ville de Bignona, un fervent soutien d’Ousmane Sonko, des heurts ont éclaté entre des jeunes et les forces de l’ordre, causant la mort d’un jeune homme. Les forces de l’ordre ont arrêté plus de 400 personnes dans tout le pays depuis le début des manifestations contre le pouvoir.
La poursuite en diffamation du ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, contre Ousmane Sonko risque de priver ce dernier de sa capacité à se présenter aux prochaines élections présidentielles en 2024, en le déclarant inéligible et en le radiant des listes électorales.