Le président du Kenya, William Ruto, a récemment achevé une visite d’État en Chine, marquant un approfondissement des relations bilatérales. Ces relations ont été élevées au plus haut niveau de la diplomatie chinoise, devenant un « Partenariat Stratégique Global dans la Nouvelle Ère ».
Un point central de cette visite était la relance du Standard Gauge Railway (SGR), le plus grand projet ferroviaire du Kenya depuis l’époque coloniale. Cette nouvelle ligne, financée par la Chine et reliant mombasa à Nairobi, a été inaugurée en 2017. Cependant, la prolongation prévue jusqu’à la frontière ougandaise est au point mort. La section reliant naivasha,au Kenya,à la ville frontalière de Malaba est cruciale pour l’intégration régionale et le commerce est-africain. La Chine a réaffirmé son soutien à ce projet,qui à terme,devrait s’étendre jusqu’à Kampala,la capitale ougandaise.
ce projet s’accompagne d’autres infrastructures, comme l’autoroute à quatre voies reliant Nairobi à Mau Summit, diverses routes dans et autour des métropoles kenyanes, et le pont de Nithi. Ruto a souligné que nombre de ces projets seraient réalisés grâce à des partenariats public-privé. L’infrastructure de Mau Summit, par exemple, serait financée par un système de péage, évitant ainsi de nouvelles dettes publiques. Selon Ruto, il est essentiel de trouver et d’expérimenter ces modes de financement alternatifs pour construire des infrastructures durables.
La Chine est depuis plusieurs années le principal partenaire du Kenya dans la construction d’infrastructures.La Thika Superhighway, au nord de Nairobi, et la première ligne ferroviaire moderne depuis l’époque coloniale (Mombasa-Nairobi) ont été réalisées grâce à des capitaux chinois. Dans le cadre de l’initiative « Belt and Road », le Kenya est devenu un carrefour en Afrique de l’Est.
Plus de 20 nouveaux accords de coopération ont été signés lors de cette visite,notamment dans les domaines de l’éducation,du commerce,des médias et de l’agriculture. Un forum économique a permis de recueillir des promesses d’investissement d’environ un milliard de dollars américains. De nouveaux projets agricoles sont prévus à Kajiado et Baringo, et une zone économique spéciale devrait être créée à Kilifi. Le gouvernement estime que ces initiatives créeront plus de 28 000 emplois. La Chine prévoit également d’augmenter ses importations d’avocats, d’anchois et de poisson en provenance du Kenya, ce qui a nécessité l’harmonisation de diverses normes. La Chine a également promis davantage de bourses et de places de formation pour les étudiants kenyans.
L’économie kenyane présente des contradictions.Le Fonds Monétaire International (FMI) prévoit que le pays deviendra la plus grande économie d’Afrique de l’Est. Le shilling kenyan a été l’une des devises les plus fortes au monde en 2024, selon Bloomberg. Cependant, l’endettement et les charges d’intérêts augmentent. L’organisation Africa Check a calculé que 63 % de la dette bilatérale du Kenya est due à la Chine. Entre juillet et décembre 2024, 28 % des paiements de la dette extérieure ont été versés à la Chine, et 81,9 % des paiements d’intérêts bilatéraux. Il existe également un déséquilibre commercial : pour un conteneur en provenance du Kenya, environ 15 proviennent de Chine. Néanmoins, les exportations de thé vers la Chine ont quadruplé depuis 2022, tout comme le nombre de touristes chinois.
Sur le plan diplomatique, Ruto a réaffirmé son adhésion à la politique d’une seule Chine et a critiqué les guerres commerciales mondiales, affirmant qu’elles « minaient l’ordre international ». Le Kenya continue de se positionner entre les grandes puissances, les États-Unis et la Chine. Le gouvernement tente actuellement de tirer profit des investissements chinois sans s’endetter davantage.
Un événement moins harmonieux a été une rencontre avec l’homme d’affaires zimbabwéen Wicknell Chivayo, que Ruto a organisée à Dubaï lors de son voyage de retour. Chivayo a été impliqué dans plusieurs scandales de corruption au Zimbabwe et est critiqué pour des contrats importants non honorés et des accusations de blanchiment d’argent. Ce n’est pas la première fois que les deux hommes se rencontrent : Ruto avait déjà reçu Chivayo dans sa résidence privée en janvier 2025. Cette rencontre a suscité l’irritation au Kenya et a éclipsé dans les médias la visite en Chine, pourtant réussie, de Ruto.
Visite d’État de Ruto en Chine : Un Partenariat Stratégique et des Défis Économiques pour le Kenya
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Le président kenyan William ruto a récemment effectué une visite d’État en Chine, marquant une étape importante dans les relations bilatérales entre les deux pays. Cet événement a élevé les relations au niveau de “Partenariat Stratégique Global dans la Nouvelle Ère”. Néanmoins, malgré les promesses d’investissements massifs, le kenya doit jongler avec une dette importante envers la Chine et des défis économiques internes.
Les Points Clés de la Visite
La visite de Ruto a débouché sur plusieurs accords et engagements majeurs.
Infrastructure Ferroviaire : Relance du projet du Standard Gauge Railway (SGR), projet ferroviaire financé par la Chine. L’accent est mis sur son extension vers l’Ouganda, un axe crucial pour l’intégration régionale.
Autres Infrastructures : Soutien aux projets d’autoroutes (Nairobi-Mau Summit), de routes et de ponts (Nithi), dont le financement est recherché par des partenariats public-privé.
Accords de Coopération : Signature de plus de 20 accords dans des domaines variés tels que l’éducation, le commerce, les médias et l’agriculture.
Investissements et Emplois : Promesses d’investissements d’environ un milliard de dollars américains, avec la création potentielle de plus de 28 000 emplois (projets agricoles à Kajiado et Baringo, une zone économique spéciale à Kilifi).
Commerce : Augmentation prévue des importations chinoises de produits agricoles kenyans (avocats, anchois, poisson), ainsi que de bourses d’études et de places de formation pour les étudiants kenyans.
Défis Économiques et Contradictions
L’économie kenyane, bien que prometteuse, fait face à des défis significatifs.
Endettement : L’endettement du Kenya est élevé, et une part importante de sa dette bilatérale est envers la Chine.
Déséquilibre Commercial : Un déséquilibre commercial notable avec la Chine, avec beaucoup plus d’importations que d’exportations.
Croissance et potentiel : La croissance de l’exportation de thé vers la Chine (quadruplée depuis 2022) et l’augmentation du nombre de touristes chinois sont des signes positifs. Le FMI prédit que le Kenya deviendra la plus grande économie d’afrique de l’est.
Politique et Diplomatie
Position géopolitique : Le Kenya cherche à équilibrer ses relations avec la Chine et les États-Unis, sans s’endetter davantage.
Soutien à la Chine : Ruto a réitéré son adhésion à la politique d’une seule chine.
Événement Controversé
La visite a été en partie éclipsée par une rencontre avec l’homme d’affaires zimbabwéen Wicknell Chivayo, suscitant des critiques en raison des accusations de corruption le concernant.
Tableau Récapitulatif
| Aspect | Détails | Enjeux/Défis |
| ———————- | —————————————————————————————————————————————————————————— | ——————————————————————————————————————————————————— |
| Partenariat | Partenariat Stratégique Global dans la Nouvelle Ère | Croissance économique durable, nécessité de trouver des financements alternatifs |
| Infrastructure | SGR, autoroutes, routes, ponts (financement PPP) | Endettement, dépendance, intégration régionale |
| Commerce | Plus de 20 accords, augmentation des importations chinoises de produits kenyan, augmentation des exportations de thé, croissance | Déséquilibre commercial, nécessité de diversifier les exportations, harmonisation des normes |
| Finances | Investissements d’un milliard USD, dettes envers la Chine, shilling fort | Gestion de la dette, nécessité de trouver des financements durables |
| Relations Diplomatiques | Position neutre entre les grandes puissances, adhésion à la politique d’une seule chine | Équilibrer les intérêts nationaux, éviter des dépendances excessives |
FAQ sur la Visite de Ruto en Chine
Qu’est-ce que le “Partenariat Stratégique Global dans la Nouvelle Ère” ?
Il s’agit du plus haut niveau de coopération diplomatique entre la Chine et le Kenya.
Quel est le principal projet d’infrastructure discuté ?
La relance et l’extension du Standard Gauge Railway (SGR).
Quelle est la part de la dette bilatérale du Kenya due à la Chine ?
Environ 63%.
Quels sont les principaux avantages attendus de cette visite ?
des investissements, la création d’emplois et une meilleure intégration régionale.
Quel est le principal défi auquel le Kenya est confronté ?
Gestion de la dette et équilibrer l’endettement avec les opportunités économiques.