Mohammed VI, Roi du Maroc, dirige la première conférence religieuse du mois sacré de Ramadan.

Le Roi Mohammed VI du Maroc a présidé la première causerie religieuse du mois sacré de Ramadan. Cet événement est d’une grande importance pour les Musulmans du Maroc car il marque le début du mois sacré où l’on doit jeûner du lever au coucher du soleil. La causerie religieuse est généralement une occasion pour les Musulmans de se rappeler les enseignements de l’Islam et de renforcer leur foi. Le Roi Mohammed VI a souligné dans son discours l’importance de la tolérance, de la solidarité et du respect mutuel entre les différentes communautés religieuses du Maroc. Ce geste fort montre l’engagement du roi en faveur de la paix et de l’harmonie religieuse dans son pays.


La causerie a été organisée par Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des Affaires islamiques, sur le thème « Les fruits de la foi dans la vie humaine », en s’inspirant d’un verset coranique. Le ministre a souligné que le Créateur dans le Coran a promis une bonne vie subordonnée à deux conditions : la foi et les bonnes actions.

M Toufiq a évoqué plusieurs interprétations du verset coranique cité, notamment celle de Taalibi qui la relie à la douceur de la soumission, celle de Tabari qui associe la bonne vie au bonheur et à la satisfaction, et celle de Baghaoui qui la renvoie à la fortune licite. Toutefois, Ibn Achour a clairement indiqué que les femmes comme les hommes ont le droit à la promesse de la bonne vie. Les interprétations divergent sur la dimension psychologique en termes de sensation et de réception, pourtant, l’homme est appelé à en rendre grâce au Seigneur.

M Toufiq a indiqué que le Tout-Puissant n’a pas créé la vie arbitrairement, mais elle a été entourée de beauté, les prophètes y ont été envoyés. Le ministre a souligné que l’Unicité d’Allah est le fruit de la foi, conformément au verset coranique « Dis: Allah est Unique ». Cette Unicité s’évertue à adjoindre les bonnes actions à la simple profession de la foi et des paroles.

Les quatre missions du Prophète consistent à transmettre la révélation, à changer la situation des croyants en commençant par une éducation spirituelle appelée « Tazkiya (purification) », à enseigner les obligations et le rejet des interdits, et à apprendre la sagesse, les vertus pratiques et les connaissances spirituelles que comporte le Livre saint. M Toufiq a estimé que la « Tazkiya » va au-delà de la purification du polythéisme et du rejet des idoles qui entouraient la Ka’ba à la Mecque.

M Toufiq a expliqué que l’âme est décrite dans le Coran sous trois aspects, « l’âme incitatrice au mal », «l’âme qui ne cesse de se blâmer» et « l’âme apaisée ». L’acte de la purification, selon lui, vise précisément à magnifier l’amour d’Allah et du prophète, l’enseignement du Livre n’étant pas destiné à encourager la connaissance uniquement, mais à traduire le savoir en actes tangibles.

Le conférencier a insisté sur le concept de l’égoïsme, soutenant que la purification opère une transformation profonde dans la psyché du croyant et lui permet de se débarrasser de son égoïsme pour épouser l’altruisme, la bonne vie étant une vie collective et non pas une entreprise individuelle. M Toufiq a cité également une série d’ouvrages de Pitrim Sorokin, fondateur de la sociologie américaine à l’Université de Harvard, qui élabore une théorie de l’amour altruiste capable de juguler les conflits destructeurs.

Il a également fait remarquer que le bien-être en vogue aux Etats-Unis et dans d’autres pays dits développés, est un phénomène subjectif qui renvoie à un équilibre précaire entre les impacts positifs et négatifs. Quant aux possibilités de mener une bonne vie dans le contexte actuel, M Toufiq a précisé que les musulmans s’en tirent bien grâce à leur foi apparente.

Il a souligné que les prédicateurs ont pour mission de rappeler la centralité de l’Unicité d’Allah pour donner la liberté aux croyants et les prémunir contre les tentations. Le ministre a ajouté que les prédicateurs se doivent d’assumer leur rôle qui consiste à faire valoir les préceptes coraniques, qui est aussi la finalité de la création par Sa Majesté le Roi, Amir Al Mouminine, du Conseil supérieur des oulémas que préside le Souverain.