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Même si le point de deal de la cité Michelet est asséché, Saint-Ouen reste «l’eldorado» de la drogue

Même si le point de deal de la cité Michelet est asséché, Saint-Ouen reste «l’eldorado» de la drogue

« La frappe cité Michelet 7/7 », peut-on lire sur une porte à l’entrée du 86, avenue Michelet, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). En face, sur un mur écaillé, il est inscrit au feutre noir : « Queue le long des boîtes aux lettres ». Une cinquantaine de boîtes toutes défoncées servaient de repère aux acheteurs.

Les tarifs sont griffonnés ici et là : « Beuh, 20 euros et 50 euros ». Les affaires juteuses des frères S., qui employaient une cinquantaine de personnes, ne sont plus qu’un souvenir. Ce point de deal, qui détenait les plus fortes parts de marché de la région en matière de cannabis, a été démantelé par la police il y a un an.

Le bailleur, la Semiso, partie civile dans le procès hors norme du trafic de drogue de la cité Michelet qui débute ce lundi 9 mai et pour trois semaines au tribunal correctionnel de Bobigny, le confirme. « Ça s’est bien calmé. Ils sont partis ailleurs », indique Arnaud Bonner, son directeur, qui avait mis en place des vigiles pour gêner les trafiquants.

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L’immeuble est toujours aussi déglingué, mais le hall d’entrée et la cour sont vides. Le « four », point de vente de stupéfiants, asséché, les têtes de réseau en cavale ou en prison, une présence régulière de la police, même après le démantèlement, ont ruiné le deal.

Charles-Schmidt à son tour démantelé

« C’est le paradis, lâche un commerçant du secteur. Ça gueulait tout le temps. Ils nous faisaient de la mauvaise publicité. » Plus surprenant, une femme croisée dans l’escalier ne partage pas sa satisfaction. « On ne se sent plus en sécurité, souffle-t-elle. Ils gardaient l’entrée, maintenant la porte est tout le temps ouverte et les toxicos viennent se réfugier ici pour se piquer. »

Avec un chiffre d’affaires mensuel de 1,4 million d’euros, l’activité s’est forcément redéployée ailleurs. Saint-Ouen reste une adresse incontournable. La drogue circule toujours bien dans les six autres gros « fours » de ce que d’aucuns nomment « l’eldorado » de la drogue. Il a pu se déporter un temps à Charles-Schmidt, à quelques encablures de Michelet. Dans la même période, la cité des Boute-en-train, aux Puces, était aussi en perte de vitesse.

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Mais en janvier, lorsque 250 kg ont été saisis à Charles-Schmidt, sur les huit personnes interpellées, « aucune n’était de Michelet », souligne une source proche du dossier. Les transactions auraient migré sur Arago, près du périphérique, et la place du 8-Mai-1945, derrière la mairie.

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