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Maxime Beux: “J’avais l’impression d’être un cafard que l’on cherche à écraser”

Maxime Beux: “J’avais l’impression d’être un cafard que l’on cherche à écraser”

La cour d’assises de la Marne a entendu Maxime Beuxpartie civile, au troisième jour d’audience du procès d’un policier de la BAC, Christophe Mercieraccusé, lors d’une intervention de police le 13 février 2016 à Reims, de violences volontaires – un coup de matraque -, à la suite desquelles le jeune homme, supporter du SC Bastia, a perdu l’usage de l’œil gauche.

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Durant quatre heures environ, lors de sa déposition puis en réponse aux nombreuses questions posées par la cour, l’avocat général et la défense, Maxime Beux, 28 ans aujourd’hui, chemise blanche, a expliqué, avec détails, ce qu’il a vécu. “Cela fait office de thérapie de dire ce que j’ai sur le cœur.”

Il a indiqué, à la barre, que “tout s’était bien passé” durant la journée du 13 février 2016 à Reims même s’il avait remarqué que “les policiers s’étaient montrés assez oppressants.” Devant le stade, face aux équipages de police, “il y a eu des invectives de part et d’autre, des propos anti-Français mais pas de déferlement anti-France.”

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Tout a basculé, selon lui, dans la soirée après le match. Il considère que les policiers de la BAC ont invoqué des jets de projectiles, “qui n’ont pas eu lieu”, “pour justifier des interpellations.” Il décrit des scènes de “le chaos”. “Je fuis, je ne sais pas où je vais. J’arrive cours Langlet et je tombe dans un guet-apens” dit-il en signalant le dispositif déployé par les forces de l’ordre : “J’ai eu l’impression d’être comme un cafard qui arrive dans une pièce où il y a quinze personnes qui cherchent à l’écraser.”

“J’ai senti un impact dans le visage. C’était une douleur indescriptible, déclare Maxime Beux. J’ai crié : ‘Pourquoi vous avez fait ça ?’

Le supporter explique avoir ensuite “pris des coups dans les côtes et derrière la tête” lors de son interpellation.

Il ajoute que “les policiers se foutaient” de son état de santé. Au commissariat, “cela faisait quarante minutes que j’étais dans les geôles et j’ai été obligé de mimer un malaise. C’est uniquement à ce moment-là qu’ils ont appelé les secours.”

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Taraudé de questions sur son comportement en tant que supporter le 13 février 2016 et d’une manière générale, Maxime Beux refuse d’être présenté comme un ultra et comme un meneur, concède qu’il a peut-être tenu “des propos qu’il n’aurait pas dû tenir“, mais nie toute “insulte contre les Français et les policiers “ et tout jet de projectiles.

Il dit attendre de ce procès “l’officialisation de mon statut de victime même si je suis conscient que ce que l’on m’a pris physiquement et pas que, on ne me le rendra jamais” mais ajoute ne rien attendre de l’accusé : “Il a dit qu’il conteste les faits or il a agi volontairement, de manière disproportionnée, sans aucune raison.”

La cour d’assises de la Marne entend actuellement l’accusé.

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