Nouvelles de l’ONS•aujourd’hui, 01:58
L’Union européenne critique vivement la décision du gouvernement du Burkina Faso de suspendre la chaîne d’information française France 24 dans le pays.
La décision du gouvernement militaire du Burkina Faso est intervenue lundi après la diffusion par la chaîne d’un extrait d’une interview du chef de l’organisation terroriste al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) début mars. Avec cela, selon le gouvernement, France 24 a assumé le rôle de “porte-parole du groupe terroriste” et a fourni un espace au discours de haine.
France 24 est une chaîne d’information diffusée dans le monde entier et financée par l’État français. Lors d’un appel en studio plus tôt ce mois-ci, un clip audio de 20 secondes du dirigeant d’AQMI Abu Ubaydah Yusuf al-Anabi a été diffusé.
“Complètement sans fondement”
Un porte-parole du chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, a qualifié les allégations du gouvernement militaire du Burkina Faso de “complètement sans fondement”. Selon lui, la lutte contre le terrorisme est utilisée ici comme un faux prétexte pour rendre impossible le travail des médias et des journalistes indépendants.
En décembre, la station de radio Radio France Internationale avait déjà été interdite pour la même raison. Au Mali voisin, qui est également sous régime militaire, les deux émetteurs ne peuvent plus être vus ni entendus.
Pied tendu
Le Mali et le Burkina Faso sont en désaccord avec l’ancien colonisateur français. La France a retiré toutes ses troupes du Mali l’année dernière et du Burkina Faso au début de cette année. Le président français Macron a ensuite exprimé son inquiétude quant à l’éventuelle influence croissante que la Russie gagnerait au Burkina Faso si la France partait.
Au Mali, l’influence de la Russie s’est également accrue après le départ des Français. Selon les services de renseignement occidentaux, des mercenaires du groupe russe Wagner y seraient désormais actifs. Le Mali et la Russie disent que les Russes sont présents pour former les troupes locales, mais nient que des mercenaires soient actifs.