Les conséquences du changement climatique sur la santé humaine sont de plus en plus appréciées à mesure que les impacts augmentent, y compris les récentes catastrophes telles que les inondations au Pakistan et la grave sécheresse dans la Corne de l’Afrique, selon des médecins de Harvard qui ont assisté aux récents pourparlers sur le climat en Égypte. Ils ont noté une présence accrue d’experts en soins de santé à l’événement de cette année, des appels à davantage d’études pour inciter des changements de politique et une décision des systèmes de santé de nettoyer leurs propres émissions.
“Nous savons que nous ne pouvons pas avoir de personnes en bonne santé sans une planète en bonne santé”, a déclaré Kimberly Humphrey, médecin urgentiste et FXB Climate Change and Human Health Fellow à l’Université Harvard. Centre François-Xavier Bagnoud pour la santé et les droits humains. “Ce qui me passionne probablement le plus au cours des 12 prochains mois, ce sont les collaborations intersectorielles – la façon dont la santé est intégrée dans tous les différents domaines – et les solutions que nous pourrons trouver en travaillant avec d’autres dans cet espace qui ne viennent pas du secteur de la santé. C’est juste incroyablement prometteur.
Humphrey a pris la parole lors d’une discussion virtuelle parrainée par le FXB Center et le Centre pour le climat, la santé et l’environnement mondial (C-CHANGE) à la École de santé publique Harvard TH Chan. L’événement, qui a eu lieu la semaine dernière, a également réuni deux autres boursiers FXB en changement climatique et en santé, tous deux urgentologues de Centre médical des diaconesses Beth Israel: Caleb Dresser, instructeur en médecine d’urgence à École de médecine de Harvard, et Tess Wiskel, boursière clinique HMS en médecine d’urgence. L’événement a été animé par le directeur par intérim de C-CHANGE, Aaron Bernstein.
Les panélistes ont partagé leurs expériences lors de la COP27, la 27e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui a eu lieu plus tôt ce mois-ci. Les participants ont salué les progrès accomplis vers la création d’un fonds financé par les nations industrialisées du monde pour aider les pays les plus vulnérables à faire face aux impacts du changement climatique. Mais l’événement a également suscité des critiques pour l’absence de progrès vers des engagements nationaux plus ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Les médecins ont déclaré qu’ils étaient agréablement surpris de la reconnaissance généralisée que la santé est une considération importante lorsqu’on parle de changement climatique, mais ont déclaré que ce n’était pas absolu et que cela ne s’était pas traduit par un rôle plus important pour les experts de la santé. La recherche peut aider, a déclaré Wiskel, en générant des données spécifiques sur les impacts qui peuvent fournir la base des changements de politique nécessaires.
Le simple fait de se promener sur le site de la COP, dans la communauté désertique de Sharm El Sheikh, en Égypte, a mis en évidence certains des défis du changement climatique, notamment la chaleur extrême – un problème majeur dans les années à venir – et les disparités entre riches et pauvres, comme on le voit dans les différences entre les pavillons de tentes climatisés de différents pays. Wiskel a cité le contraste entre le pavillon de base du prochain développement du Niger et le site bien aménagé des Émirats arabes unis riches en pétrole, hôte de la COP de l’année prochaine.
Un groupe de jeunes nombreux et énergiques était également visible, qui continue de faire pression pour une action plus importante pour lutter contre le changement climatique, ont déclaré les panélistes. À l’autre extrémité du spectre, a souligné Humphrey, se trouvaient les 660 lobbyistes qui auraient assisté à la réunion pour représenter les intérêts des combustibles fossiles, qui étaient autrement largement invisibles.
Un développement clé lors de l’événement, a déclaré Bernstein, a été l’annonce par le département américain de la Santé et des Services sociaux que plus de 100 organisations de soins de santé américaines se sont engagées à réduire les émissions dans les années à venir. Les organisations ont signé le White House/HHS Health Sector Climate Pledge pour réduire les émissions de 50 % d’ici 2030 et atteindre zéro net d’ici 2050. Le HHS a également annoncé un accord avec le National Health Service England pour collaborer sur les réformes des achats et de la chaîne d’approvisionnement.
Bien que volontaires, les panélistes ont déclaré que les mesures peuvent réduire la contribution considérable que les soins de santé apportent aux émissions de réchauffement de la planète. Les soins de santé et sa chaîne d’approvisionnement représentent 8,5% de toutes les émissions de gaz à effet de serre aux États-Unis, par exemple, a déclaré Bernstein. À l’échelle mondiale, a déclaré Humphrey, si l’industrie des soins de santé était une nation, ses émissions en feraient le cinquième plus grand pays.
“Nous avons tous entendu le terme” chaînes d’approvisionnement “plus au cours des deux dernières années que dans toute la partie précédente de nos vies, à moins que vous ne soyez en économie”, a déclaré Dresser. “Et c’est une chose vraiment importante à apprendre, car en tant que système de soins de santé, c’est une énorme partie de nos émissions de carbone, et je pense que les solutions à cela doivent être à grande échelle.”
En plus de ces étapes, a déclaré Dresser, il est essentiel pour les professionnels de la santé non seulement de continuer à offrir les opinions d’experts, mais de continuer à se concentrer sur ceux qui sont touchés par le réchauffement et de continuer à mettre en lumière leurs histoires personnelles lors de rassemblements de haut niveau comme COP27, pour personnaliser les enjeux.
“Je pense que nous devons également faire un effort pour faire entendre la voix des personnes, des communautés et des nations qui ont été touchées par le changement climatique”, a déclaré Dresser. “Ces histoires individuelles sont le message le plus puissant que nous ayons sur la raison pour laquelle il est important que nous prenions des mesures pour lutter contre les émissions de carbone en cours et mettre en place de telles structures et politiques qui assureront la sécurité des personnes.”
