Jakarta : Le nombre d’enfants indonésiens décédés d’une insuffisance rénale ou de lésions liées à des substances nocives présentes dans les sirops est passé à 195, ont annoncé lundi les autorités sanitaires.
Le pays d’Asie du Sud-Est a connu une augmentation des cas d’insuffisance rénale aiguë (IRA) depuis août, ce qui a entraîné une enquête et l’interdiction subséquente de toutes les ventes de médicaments liquides.
Plus de 320 cas d’IRA ont été enregistrés dans les provinces de l’archipel et 27 restent hospitalisés, a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé, Mohammad Syahril, lors d’une conférence de presse.
La plupart des enfants touchés ont moins de cinq ans.
Le nouveau nombre de morts est en hausse par rapport aux 133 confirmés le 21 octobre.
Les tests ont révélé que la plupart des décès étaient causés par des sirops contenant des quantités excessives d’éthylène glycol et de diéthylène glycol, deux composés utilisés dans des produits industriels tels que l’antigel, a déclaré Syahril.
Les autorités ont depuis importé un antidote pour AKI, avec 246 flacons obtenus à ce jour, la majorité étant donnée par Singapour et l’Australie. Le médicament a montré des résultats significatifs, selon le ministère.
L’agence nationale indonésienne de l’alimentation et des médicaments a nommé le mois dernier cinq sirops contenant des niveaux dangereux de substances nocives et a ordonné qu’ils soient retirés du marché et détruits.
La police a ouvert une enquête sur trois sociétés pharmaceutiques locales, et deux d’entre elles ont temporairement perdu leur licence de production de médicaments à base de sirop.
Avant le récent pic, l’Indonésie enregistrait généralement entre deux et cinq cas d’IRA par mois.
En Afrique de l’Ouest, la Gambie a signalé le mois dernier 70 décès d’enfants soupçonnés d’avoir été causés par des sirops importés.
L’Organisation mondiale de la santé a déclaré avoir trouvé une “quantité inacceptable” de diéthylène glycol et d’éthylène glycol dans quatre sirops contre la toux fabriqués en Inde et a averti qu’ils pourraient être liés aux décès dans la petite nation africaine.
